Joaquin Rodriguez. Mercredi vers Andorre, le Catalan Joaquin Rodriguez (Team Katusha) s’était mis en surchauffe en cherchant à accompagner le premier assaut dangereux. Hier, l’Espagnol a attendu le moment opportun pour porter son effort, et bien lui en a pris puisqu’il a gagné l’étape et repris plusieurs dizaines de secondes à ses adversaires. A présent 2ème du classement général à 4 secondes du Maillot Rouge, il s’est relancé dans la course à la victoire finale. « A Andorre, j’avais péché par excès de confiance, non pas par manque de forces, a rappelé l’Espagnol. Si j’avais couru avec la tête et non avec les jambes j’aurais pu terminer troisième sans perdre de temps. Cette fois j’ai couru avec intelligence. J’ai été régulier et j’ai attendu le bon moment. Je suis peiné pour Igor Anton, maintenant la Vuelta va prendre une autre dimension. »

Igor Anton. Leader du classement général après deux semaines de compétition, le Basque Igor Anton (Euskaltel-Euskadi) a brusquement vu ses illusions s’envoler à la suite d’une mauvaise chute au pied du dernier col hier. Souffrant d’une fracture de l’olécrane (extrémité du coude) et de multiples contusions sur tout le corps, l’Espagnol a abandonné, le Maillot Rouge en lambeaux. « Je le prends avec sérénité et philosophie, a rassuré Igor Anton. J’ai vécu quatorze jours de rêve, j’ai gagné deux belles étapes et j’ai démontré que je pouvais aspirer à gagner un Grand Tour. Cette fois, nous allions très vite et je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais des coups durs, j’en ai déjà eus dans ma vie et je sais comment affronter ce genre de situation. Et puis j’aurais pu me faire bien plus mal encore. »

Vincenzo Nibali. L’Italien Vincenzo Nibali (Liquigas-Doimo) a endossé hier soir le Maillot Rouge de leader du classement général après l’abandon inattendu d’Igor Anton. Le voici à présent en tête du classement général avec 4 secondes d’avance sur Joaquin Rodriguez (Team Katusha). Comme un retour à la case départ ! « Ce n’est pas agréable de prendre le Maillot Rouge de cette façon, a regretté le coureur italien. Malheureusement ce sont des choses qui arrivent, c’est aussi ça le vélo. Moi-même j’ai perdu le Maillot Rose du Giro à Montalcino à cause d’une chute et je sais ce qu’on ressent. Bien sûr, je porterai ce maillot parce que je ne peux pas y renoncer. Sur le plan tactique, j’avais prévu d’attendre l’endroit le plus dur pour attaquer. Je l’ai fait mais quand Rodriguez m’a passé j’ai préféré rester à mon rythme. »

Infirmerie. Outre Igor Anton (Euskaltel-Euskadi), contraint à l’abandon en raison d’une fracture du coude, d’autres coureurs ont été blessés dans la chute qui s’est produite à l’avant du peloton, au pied de l’ascension finale vers Peña Cabarga. Evacué sur une civière, Egoï Martinez (Euskaltel-Euskadi) souffre d’une luxation de l’épaule et d’un fort traumatisme de la cage thoracique et au niveau des cervicales. Sixième du classement général hier matin et gros challenger dans la perspective du contre-la-montre individuel, l’Italien Marzio Bruseghin (Caisse d’Epargne) a perdu 17 minutes. Il a dû se faire poser 19 points de suture et se plaignait hier soir de la clavicule. Rigoberto Uran (Caisse d’Epargne) souffre de l’avant-bras, il a perdu sa place dans le Top 10 tandis que Ruben Plaza (Caisse d’Epargne) a rétrogradé. Il avait crevé peu de temps avant la chute et s’est retrouvé bloqué par les ambulances au pied de l’ascension.

Le road-book :

15ème étape : Solares-Lacs de Covadonga (187,3 km). C’est typiquement le genre de course qu’on appelle une étape de côte. Entre la Cantabrie et les Asturies, les coureurs vont longer la côte cantabrique durant une grande partie de la journée, ce qui leur permettra de bénéficier d’un terrain relativement plat et roulant avant de se présenter au pied de l’unique ascension du jour, placée en guise de final. Il s’agira de la mythique montée vers les Lacs de Covadonga, une grimpée de 12,5 kilomètres à 7 % sur laquelle se sont écrites certaines des grandes pages de l’Histoire de la Vuelta. Des milliers d’aficionados devraient déferler sur les rampes du col asturien pour applaudir les compétiteurs en ce dimanche de septembre.