Carlos Barredo. Le coureur espagnol de l’équipe Quick Step avait remporté la Clasica San Sebastian l’an passé, mais ce qu’il a fait hier sur les pentes menant aux Lacs de Covadonga relève du même acabit. C’est une étape particulièrement convoitée que s’est offert Carlos Barredo après une longue échappée. « Gagner aux Lacs de Covadonga était un rêve devenu réalité, a affirmé l’Espagnol natif d’Oviedo, dans les Asturies. C’est près d’ici que j’ai appris à faire du vélo avec mon père, dans le jardin de mes grands-parents. Je connais cette ascension si bien qu’à un moment j’ai eu peur d’en faire trop quand je me suis isolé. Mais j’ai essayé d’employer le restant de mes forces à bon escient. La pente est très dure mais j’ai profité de ma connaissance du terrain pour en tirer profit et aller chercher seul la ligne d’arrivée. »

Peter Velits. A 25 ans, le Slovaque Peter Velits (Team HTC-Columbia) se découvre de grandes qualités dans un Grand Tour sur le Tour d’Espagne. L’ancien champion du monde Espoirs, vainqueur en 2007 du Grand Prix de Fourmies, occupe désormais la 4ème place du classement général à 2’29 » de Vincenzo Nibali. Hier, il a été le seul à accompagner Nibali et Rodriguez vers le sommet. « C’est une expérience complètement nouvelle pour lui, a rappelé son directeur sportif Tristan Hoffman. Il a participé une fois au Tour de France avant, mais il n’a jamais été si haut au classement général d’une grande course par étapes. Seuls Peter et Rodriguez ont pu rester avec Nibali dans le dernier col. Il occupe une très bonne place et nous allons maintenant chercher à protéger sa position au classement général. »

Joaquin Rodriguez. Deuxième du classement général à seulement 4 secondes de Vincenzo Nibali, le Catalan Joaquin Rodriguez (Team Katusha) n’a guère plus le choix. S’il veut gagner ce Tour d’Espagne, il va lui falloir attaquer l’Italien et lui reprendre suffisamment de temps dans la perspective du contre-la-montre de mercredi. « Il reste l’étape de Cotobello aujourd’hui et celle de la Bola del Mundo samedi, a noté l’ancien champion d’Espagne. Nibali est très fort mais je vais tenter de lui reprendre du temps dans la montagne et pour cela l’étape qui vient va être la journée idéale. Le contre-la-montre ne me plaît pas et c’est sûr que je vais perdre beaucoup, mais dans les étapes de montagne comme les deux qui nous restent à courir, il peut encore se passer beaucoup de choses et je pense pouvoir reprendre pas mal de temps. »

Ezequiel Mosquera. Comme lors des deux précédentes arrivées en altitude, c’est le Galicien Ezequiel Mosquera (Xacobeo-Galicia) qui a déclenché les hostilités hier vers les Lacs de Covadonga. Aucun de ses adversaires n’a daigné le suivre lorsqu’il a démarré, pourtant à 6 kilomètres du sommet, mais le grimpeur a rapidement plafonné et n’a repris que 11 secondes au trio Nibali-Rodriguez-Velits. « Vincenzo Nibali a perdu 11 secondes mais ce sera difficile de le vaincre, a déclaré Ezequiel Mosquera. Il est venu pour gagner la Vuelta et il est très fort. Il a tout de même terminé 3ème du Giro cette année. Quand j’ai attaqué, je m’attendais à faire plus de différences à l’arrivée mais Nibali a augmenté l’allure derrière moi. Ca n’empêche que je vais continuer à attaquer pour gagner une étape et prendre le maillot. »

Le road-book :

16ème étape : Gijon-Cotobello (181,4 km). Les coureurs du Tour d’Espagne vont aujourd’hui avoir affaire à l’une des plus dures étapes de l’édition 2010. Dans les Asturies, il va en effet leur falloir gravir trois cols lors des 90 derniers kilomètres. A tour de rôle se présenteront le Puerto de San Lorenzo (10 km à 8,5 %), l’Alto de la Cobertoria (8,1 km à 8,5 %) avant l’ascension finale vers l’Alto de Cotobello, où sera jugée l’arrivée au terme d’une ascension de 10,1 kilomètres à 8,2 %. Au lendemain des arrivées finales à Peña Cabarga et aux Lacs de Covadonga, cette étape s’annonce plus sévère encore. Cette troisième journée consécutive en montagne devrait marquer les différences avant la seconde journée de repos et la reprise mercredi par un contre-la-montre individuel de 46 kilomètres, le seul au programme de cette édition 2010.