100 ans et 1 jour après Emile Georget et quelques courageux, des milliers de cyclosportifs se sont élancés à l’attaque du Galibier et ses 2645 mètres, deuxième des 3 difficultés proposées pour cette Etape du Tour Acte 1 qui conduisait les coureurs de Modane-Val Fréjus à l’Alpe d’huez,  sur l’avenue du Rif Nel, précisément.

109 kilomètres exactement, la distance la plus courte pour une étape du Tour, un départ canon puisqu’en descente, où le gps d’une moto de tête indiquait 77 kilomètres/heure, on vous laisse imaginer pour les pros avec des Jens Voigt ou Fabian Cancellara qui vont lancer la course! Un seul but : couvrir le plus vite possible les 15 premiers kilomètres pour prendre l’embranchement à gauche à Saint-Michel-de-Maurienne pour attaquer le Télégraphe, plein pot, histoire d’éviter les risques d’embouteillage. A ce niveau là, la bonne gestion des départs semble avoir parfaitement empêché cette marche à pied forcée jamais agréable surtout dès le pied d’un col.

Même divisée en deux actes, l’Etape du Tour attire toujours autant et même de plus en plus d’étrangers (près de 50% des engagés ici). Ces derniers, en partie attirés par le mythe que représente le Tour de France et plus particulièrement les cols que le monde entier nous envie surtout quand ils sont « ré-haussés » par l’histoire du Tour de France qui s’y est écrite en lettres majuscules.

7 heures du matin, lundi 11 juillet, 17 degrés et des manches courtes voire quelques gilets pour les sommets. Les sas ont été progressivement ouverts pour lancer cette 19ème étape ; départ fluide car les organisateurs avaient eu la bonne idée de rétrécir la ligne de départ ou comment provoquer le ralentissement avant le départ officiel pour éviter les ralentissements quand le chronomètre tourne ! Assurément, une idée à reprendre. Les conditions étaient idéales pour les premiers, bien sûr, qui ont mis moins de 4 heures pour en terminer. Mais pour ceux qui ont attaqué l’Alpe d’Huez à partir de 14 heures et souvent mis plus de deux heures pour en terminer avec cette ascension, la chaleur a pesé. Mais lorsque l’on a face à soi l’Alpe d’Huez, à pied ou sur le vélo, l’essentiel est d’en terminer, exactement comme les coureurs de la Marmotte 8 jours avant qui s’étaient offert le Glandon en hors d’oeuvre et en plus du menu du jour !

12, c’est le kilomètrage du Télégraphe qui, comme prévu, n’a pas fait une énorme différence, aussi, ce sont 60 voire 70 coureurs qui ont basculé rapidement pour atteindre Valloire et les premières rampes du Galibier qui a joué son rôle de juge de paix ou s’il a laissé planer un certain suspense entre les meilleurs, il a au minimum oeuvré à entamer des forces qui manqueront plus ou moins à la majorité une fois la vallée de l’Oisans avalée. Sa majesté le Galibier, monté par son versant le plus connu, par le lieu-dit le Plan Lachat, puis un peu plus haut Les granges, une fois qu’on a passé les 2000 mètres et salué la stèle Marco Pantani. Petite mais agréable surprise au sommet, alors que l’on nous annonçait le passage aux 2556 et son tunnel, (comme tous les guides l’annoncent pour les pros, le 22 juillet) le dernier kilomètre et ses 10% de pente moyenne nous attendait. Le mythe du Galibier valait bien que des milliers de cyclos saluent à leur manière son centenaire sur le Tour avant de croiser quelques mètres plus haut, la stèle Henri Desgrange, et basculer sur 8 kilomètres vertigineux pour rejoindre le col du Lautaret puis la vallée de l’Oisans et ses nombreux tunnels.

La sécurité, c’est si on peut dire, le seul point noir de cette superbe organisation. Les tunnels courts étaient bien bien éclairés, pas de problème, mais les tunnels longs, avec éclairage intermittent, c’est pénible et on en mesure vite les limites. D’ailleurs c’est dans un des derniers tunnels avant le Bourg d’Oisans que s’est produit un accident qui a bloqué la course pour que les secours puissent intervenir. Espérons que les rescapés sont ou seront bien rentrés chez eux et pourront se poser tranquillement dans le canapé ou sur le bord de la route pour regarder les pros, le vendredi 22 juillet dans ce qui pourrait être un des grands moments du Tour 2011.

21 virages et notamment le virage 21 qui se situe à la cascade de Sarenne puis 2 kilomètres pour arriver jusqu’au virage 16, c’est ce qu’il faut pour bien vérifier que les derniers pignons fonctionnent et que le tout à gauche s’impose. La transition entre les 40 kilomètres sur le gros plateau et le passage sur le petit fait très mal et c’est là que les cadors font le plus souvent la différence pour ceux qui planifient une attaque. Une attaque à ce moment là est généralement la bonne pour aller chercher la gagne au sommet, une fois avalés les 15 kilomètres qui en soi ne sont pas les plus diificiles. Le plus difficile, c’est qu’ils arrivent à la fin d’une étape qui, même courte comme celle de Modane, est intense et sans répit.

L’Alpe d’Huez et toutes ses équipes d’organisation ont remarquablement accueilli tous les concurrents et leur famille. Merci à toute cette superbe équipe emmenée par son maire et par Patrick Guéraud. Agent de maîtrise à la mairie, compétent sur le terrain, il l’est également sur le vélo  puisqu’il termine 17ème en 3h53’08 ». La pasta party proposée à tous et à volonté a parfaitement conclu cette belle journée de vélo qui laissera plein de bons souvenirs à toutes et à tous. Place maintenant à l’Acte 2 entre Issoire et Saint-Flour. Les braquets ne seront peut-être pas les mêmes mais la difficulté n’en sera pas moins grande, même si elle est répartie sur plus de kilomètres : 211 et il reste des places.

En conclusion de cette journée et de ce week-end on retiendra qu’encore une fois, pour des amateurs, avoir le luxe de rouler sur route fermée s’apprécie pleinement et justifie sans doute une partie du prix demandé en comparaison aux cyclosportives classiques. Toute l’équipe d’organisation et tous les bénévoles, signaleurs, entre autres, ont encore fait un superbe travail et avec le sourire, bravo à tous. L’installation du village partenaires dans la station de Val Fréjus nous a quelque peu laissée sur notre faim puisqu’elle nécessitait de prendre une ou des navettes pour s’y rendre (bien pour le bilan carbone), ce qui a sans doute un peu altéré la fréquentation des visiteurs. Autre point, final celui-là, la bonne habitude de remettre un maillot distinctif aux vainqueurs et premier(e)s de leur catégorie, était justement un bon clin d’oeil, dommage que, cette fois Rapha ou Niki n’aient pas répondu présents.

Classement Scratch :

1. Jean Christophe Currit en 3h39’10 »
2. Nicolas Roux en 3h41’01 »
3. Jeremy Laby en 3h43’33 »
4. Robin Cattet en 3h43’53 »
5. Nicolas Ougier en 3h44’24 »
6. Jean-Francis Pessey 3h46’32 »
7. Jean-Marc Goudin en 3h46’59 »
8. Michel Roux en 3h47’48 »
9. Laurent Spiesser en 3h47’50 »