Cadel Evans. En cédant hier sur les pentes du col de Peyresourde, l’Australien Cadel Evans (BMC Racing Team) a lâché 4’47 » à Bradley Wiggins. Désormais, le vainqueur du Tour évolue au 7ème rang du classement général, incapable de refaire son retard. « Ce n’est pas mon niveau normal et on peut plutôt considérer que le Tour de France est fini pour moi, a avoué Cadel Evans. Malheureusement il ne me semble pas que je sois assez loin au classement pour avoir la liberté d’aller dans une échappée aujourd’hui. Je reste optimiste mais il faut aussi être réaliste. A l’évidence, cette année, les choses ne se sont pas passées comme je l’espérais. La saison n’est pas terminée mais je ne pourrai offrir le cadeau de retraite que je souhaitais dédier à George Hincapie cette année. »

Tejay Van Garderen. Quand son coéquipier Cadel Evans rétrogradait hier vers Luchon, l’Américain Tejay Van Garderen (BMC Racing Team) a avancé d’une place au classement général, désormais 6ème et plus blanc que blanc au classement des jeunes. « Je suis très satisfait de ma condition et j’espère pouvoir l’entretenir encore un jour de plus puis pour le contre-la-montre, a déclaré le jeune homme, nouveau leader de l’équipe BMC. J’ai fait mieux que je n’aurais jamais pu l’imaginer. C’est juste dommage pour Cadel qui a reculé un peu. » Hier dans Peyresourde, Tejay Van Garderen n’a pas été capable de suivre le rythme imposé par les trois premiers coureurs du classement général mais a terminé dans un petit groupe 58 secondes plus tard pour renforcer sa position.

Vincenzo Nibali. Le Sicilien Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) a conforté hier sa 3ème place au classement général, étant le seul à tenter quelque chose parmi les favoris. « J’ai placé trois accélérations pour voir comment réagissaient Wiggins et Froome, mais je savais que la descente de Peyresourde n’était pas évidente alors j’ai préservé de l’énergie, a-t-il raconté. Au début j’avais en tête la victoire d’étape mais l’échappée avait trop d’avance et je me suis concentré sur ma place au général. Je suis content d’être 3ème et très heureux de ma prestation du jour mais je vais encore chercher à aller plus haut. Une autre étape difficile nous attend mais chaque jour qui passe réduit nos chances de sortir Froome et Wiggins. Ce sera également pour moi la dernière chance d’aller chercher une victoire d’étape. »

Alexandre Vinokourov. Transparent cette saison, Alexandre Vinokourov (Astana) tenait à réaliser un dernier grand numéro dans sa carrière. C’était hier, entre Pau et Bagnères-de-Luchon, où le Kazakh s’est classé 4ème après avoir été l’un des grands animateurs de la poursuite derrière Voeckler. « C’était une belle étape pour laquelle j’ai tout donné, mais j’ai 38 ans tout de même, a rappelé Vino. Je n’ai plus les mêmes jambes. J’ai fait une bonne étape mais le plus fort a gagné, c’est juste dommage pour la 2ème place. J’ai déchaussé au moment de fournir mon sprint mais c’est comme ça. J’aurais aimé finir sur un succès d’étape dans le Tour. Cette étape, c’était une belle occasion. » Vainqueur sur les Champs-Elysées en 2005, Vino ne se voit pas rééditer son exploit dimanche. « Ça arrive une fois dans une vie, faire un tel doublé me paraît impossible. »

Daniel Martin. Parmi les principaux animateurs de l’étape qui menait hier à Bagnères-de-Luchon, Daniel Martin (Garmin-Sharp) a fini 7ème, ayant lâché la roue de Thomas Voeckler dans le Tourmalet. « J’ai essayé de suivre Thomas Voeckler dans le Tourmalet, nous a-t-il pourtant certifié. Mais on roulait à bloc et j’étais à fond. Je lui ai demandé de rouler moins fort car je pouvais l’aider pour la suite, nous étions encore à 80 kilomètres de l’arrivée, mais il a accéléré. Je savais que si je le laissais partir, c’est l’étape que je laissais filer. Ces cols pyrénéens, je les connaissais pour les avoir tous faits quand j’étais plus jeune, à 16 ans. C’est une région qui me plaît mais il n’y avait rien de mieux à faire sur cette étape. Malgré tout je suis content. L’équipe réalise un bon Tour quand on sait avec quels handicaps nous sommes partis. »

Stéphane Heulot. Le manager de Saur-Sojasun a porté un regard désappointé sur la journée de son groupe hier, qui a vu Brice Feillu céder dans Peyresourde et Jérôme Coppel, souffrant, reculer légèrement au classement général, où il est 15ème. « Brice Feillu a fait du mieux qu’il pouvait. Face à Voeckler il n’y a de toute façon pas grand-chose à faire en ce moment. Il a bien collaboré jusqu’à Peyresourde et après ça a été la panne d’essence, c’est comme ça. Au bout du compte ce n’est pas une bonne journée mais au moins on a tenté quelque chose. C’était une journée dantesque pour tout le monde, disputée par 40° dans Peyresourde. Jérôme Coppel est malade depuis trois jours. On espérait qu’il refasse des accus durant la journée de repos, a priori ça n’a pas suffi. Dans de telles conditions, c’était encore plus éprouvant pour un coureur souffrant. »