Chris Froome. Maillot Jaune à l’issue de la première séquence du Tour, Chris Froome (Team Sky) a donc trouvé le moyen d’assomer le Tour dès le premier col. « Plusieurs gars étaient en difficulté, j’ai pensé que plutôt que de courir sur la défensive je pouvais tirer un avantage de cette situation, commente le Britannique. J’ai demandé aux gars d’accélérer un peu, les jambes ont bien répondu, le plan a marché à la perfection. Richie Porte a pris la 2ème place, Geraint Thomas la 6ème, ça prouve le calibre de mes équipiers. A présent nous allons pouvoir mener une course défensive. Je suis assez surpris des écarts réalisés sur cette ascension, d’autant que c’était la première du Tour. La seule chose qui me vient à l’esprit, c’est peut-être que mes adversaires n’ont pas bien digéré la journée de repos de la veille… »
Alejandro Valverde. Unique adversaire de Chris Froome à avoir tenté de déstabiliser le train Sky à 8 kilomètres du but hier, Alejandro Valverde (Movistar Team) a vite été rappelé à la raison par Geraint Thomas et Richie Porte avant de caler. « Nous avons fait une belle course mais nous devons être réalistes : Froome était au-dessus du lot aujourd’hui, admet l’Espagnol, 5ème à 2’01 » à La Pierre-Saint-Martin et désormais 4ème à 4’01 » au classement général. A voir s’il est capable de se maintenir à un tel niveau sur le reste du Tour. Les Sky ont maintenu un rythme élevé durant toute l’ascension, j’ai essayé de sortir pour écarter les équipiers de Froome mais ils étaient trop forts. Cette première difficulté du Tour, après neuf jours difficiles, combinée à la chaleur, a rendu les choses impossibles pour beaucoup. »

Alberto Contador. Distancé sur l’accélération de Richie Porte à 7 kilomètres de l’arrivée, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) a lâché 2’51 » à Chris Froome et accuse désormais un retard de 4’04 » au classement général. « J’ai passé un jour compliqué, reconnaît-il. Je savais qu’on pouvait perdre beaucoup sur cette ascension au lendemain de la journée de repos si les jambes n’étaient pas là, et c’est ce qui s’est produit. Je ne pouvais pas respirer, je n’ai pas pu suivre le rythme. Autant celui imposé par les Movistar était supportable, autant celui des Sky était trop élevé. A un moment, j’ai dû me résoudre à aller à mon allure pour trouver mon rythme. Ça a été un mauvais jour et on a vu que Froome était meilleur que quiconque. Maintenant le Tour est encore long, on vient juste d’entrer en montagne, la course ne s’arrête pas là. »

Vincenzo Nibali. Les chances d’un doublé de Vincenzo Nibali (Astana) se sont éloignées quand l’Italien a été décroché à 10 kilomètres du sommet hier, cédant 4’25 » à Froome pour reculer à 6’57 » au général. « Je ne suis même pas le petit frère du Nibali de l’an passé, s’est lamenté le Sicilien à La Pierre-Saint-Martin. Ça a été une journée difficile. Je n’ai pas réussi à trouver le rythme. Je n’ai pas trouvé le coup de pédale, je me suis senti sans force, et j’arrivais à peine à garder les roues de mes équipiers. J’ai essayé de m’accrocher au début de l’ascension mais j’ai vite craqué. Froome a fait une grande démonstration, j’ai besoin maintenant de trouver le moyen d’aller de l’avant. »

Vincent Lavenu. En souffrance dès les premières rampes du col du Soudet, Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet ont abandonné 5’38 » et 8’50 » à Chris Froome, perdant dès le premier col toute chance de se battre pour un podium dans le Tour de France. « Nous nous attendions à une belle performance de nos coureurs, malheureusement aujourd’hui nous avons sombré comme beaucoup de coureurs et beaucoup de leaders, je pense à Nibali et Contador, analyse le manager d’Ag2r La Mondiale Vincent Lavenu. Nos coureurs qui jouaient le classement général ont craqué, ça va devenir compliqué pour eux désormais. Ils se sont battus, ils ont été valeureux jusqu’au bout, ils n’ont rien lâché. Mais bien qu’une place dans le Top 10 soit encore à notre portée il va falloir redéfinir les objectifs. »

Pierrick Fédrigo. Echappé toute l’étape, un temps seulement accompagné par Kenneth Vanbilsen, qu’il a lâché dans l’ascension du col du Soudet avant d’être repris à 11 kilomètres de La Pierre-Saint-Martin, Pierrick Fédrigo (Bretagne-Séché Environnement) a regretté ne pas avoir été nommé coureur le plus combatif. « Je n’attends pas après un Prix de la combativité, je ne cours pas après ça et c’est dans l’idée de gagner que j’ai attaqué, pas pour un dossard rouge. Mais j’ai du mal à comprendre. Au départ, les journalistes nous bassinaient avec le 14 juillet et nous incitaient, nous coureurs français, à aller devant. C’est un jury de journalistes qui décerne le prix et ils le remettent à Kenneth Vanbilsen, que j’ai attendu et qui a fait moins de bornes que moi devant. Je n’ai rien contre lui, c’est juste un manque de respect, pour moi et pour tout le public, au bord de la route, devant la télé, qui a vibré en ce jour si particulier… »