Thibaut Pinot. Dans l’ascension du Port de Balès, Thibaut Pinot (FDJ.fr) s’est montré impressionnant. Tellement impressionnant d’ailleurs que Vincenzo Nibali en personne a concédé quelques longueurs au sommet. « Quand j’ai vu que j’avais de très grosses sensations, je me suis dit que c’était le moment ou jamais pour prendre du temps à mes adversaires, a concédé le nouveau maillot blanc du Tour. J’espère avoir les mêmes jambes pour l’ascension du Pla d’Adet qui est loin d’être facile. Lorsque je suis venu la reconnaître, j’avais été impressionné par sa difficulté. Ce maillot blanc, bien sûr, je veux le ramener à Paris, mais il ne faudra pas avoir de jours sans jusqu’à la fin. Cette place sur le podium, j’en fais aussi mon objectif, mais il me faudra reprendre du temps sur Péraud qui monte en puissance et Van Garderen. »

Jean-Christophe Péraud. Grimpant de deux rangs au général pour occuper maintenant la 4ème place, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) s’est de son côté largement satisfait de sa journée. »Dans le final du Port de Balès, Thibaut Pinot est monté très, très fort, souligne le Toulousain. J’ai préféré lisser l’effort. Je pensais bien qu’il voulait attaquer la descente un peu tranquille. Du coup, plutôt que de lui faire la descente, j’ai préféré moins taper dedans dans l’ascension, j’ai attendu Alejandro Valverde et nous sommes rentrés tranquillement tous les deux. Romain Bardet de son côté a coincé. Nous avions deux cartes, mais il ne s’agissait pas d’en sacrifier une pour que les deux soient perdues. Je me suis contenté de suivre dans l’espoir que Romain puisse rentrer. Désormais nous sommes quatre pour trois places sur le podium. Et avec ses progrès en chrono Thibaut Pinot peut être un très sérieux candidat. »

Romain Bardet. Les accélérations répétées de Thibaut Pinot ont été fatales à un autre Tricolore. Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) a connu son premier jour sans sur le Tour en concédant 1’50 » au groupe de favoris à Bagnères-de-Luchon et son maillot blanc. « La journée a été difficile. Je n’en avais pas encore trop connu sur ce Tour de France, concède l’Auvergnat. Je me suis senti bien tout au long de l’étape jusqu’à la dernière ascension où j’étais peut-être un petit peu trop euphorique au pied. J’ai vraiment eu un coup de moins bien en plein milieu de l’ascension. Il faut savoir gérer ses temps faibles et je dois remercier pour ça toute l’équipe Ag2r La Mondiale et surtout Sam Dumoulin. Même si j’ai perdu une bataille, il reste encore de belles étapes dans les Pyrénées. L’étape Saint-Gaudens-Pla d’Adet me correspond bien. »

3 questions à… Florian Vachon (Bretagne-Séché Environnement)

Florian, vous avez accroché la bonne échappée hier vers Luchon. Quelle était votre ambition ?
L’objectif était de prendre une grosse échappée qui pourrait jouer la gagne, c’est ce que nous avons fait. Après, avec le Port de Balès, c’était écrit d’avance. Ce qui était sûr c’est que nous allions nous battre. C’est ce que nous avons fait tous les deux avec Anthony Delaplace. Il a fait le pied du Port de Balès car un peu mieux que moi, puis j’ai fait la descente à fond, ne sachant pas ce qui pouvait se passer devant : un moment de flottement, une chute… J’ai tout donné pour aller chercher la meilleure place. Je me suis battu avec mes armes, cette 12ème place est une satisfaction.

Avez-vous pris du plaisir à être à l’avant sur cette étape pyrénéenne ?
On s’est fait mal à la gueule, mais j’ai vraiment pris du plaisir sur le vélo. J’ignore encore ce qui va se passer jusqu’à Paris, mais ça restera pour moi l’une des belles étapes de ce Tour de France. Nous avons mis deux Bretagne-Séché Environnement dans une échappée qui s’est faite en costauds, beaucoup ne l’auraient pas parié.

Vous reverra-t-on devant avant dimanche ?
Dimanche le Tour sera fini et on ne veut pas avoir de regrets. Oui, on repartira, peut-être pas tout de suite avec Anthony, sinon il va y avoir des séquelles ! Je pense que les copains derrière vont avoir pris des idées de ce que nous avons fait et aurons à cœur de prendre le relais. Il y aura encore du Bretagne-Séché Environnement dans les échappées jusqu’au bout.

Propos recueillis à Bagnères-de-Luchon le 22 juillet.

24 heures avec le dossard 101. Le calvaire continue pour Marcel Kittel (Giant-Shimano) qui n’a qu’une hâte : voir Paris. Le chemin est encore long et il faut auparavant franchir les Pyrénées. La 1ère étape du massif s’est plutôt bien déroulée. L’Allemand a pu compter sur l’appui de ses fidèles lieutenants au sein du gruppetto qui s’est formé dans le Port de Balès pour finir largement dans les délais à plus de 26 minutes du vainqueur. Voilà qui ne va pas améliorer sa 165ème place au général…

Sondage. La difficulté des Pyrénées est telle, que le classement général ne peut qu’évoluer. Nous vous demandions hier si le classement serait bouleversé à la sortie du dernier massif de ce 101ème Tour de France. Huit personnes sur dix répondent par l’affirmative à cette question. Aujourd’hui nous vous demandons si la répartition des points au classement de la montagne est équitable. Venez répondre par oui ou par non et retrouvez les résultats demain !

Question Facebook. La dernière semaine regorge d’enjeux cruciaux. Pour vous, il est clair que la place d’un Français sur le podium est le principal enjeu de la dernière semaine, tout comme le maillot blanc et le maillot à pois. L’étape d’hier, a montré que Jean-Christophe montait en puissance alors que Romain Bardet a concédé un temps précieux. L’équipe Ag2r La Mondiale doit-elle revoir ses plans et maintenant tout miser sur l’ancien vice-champion olympique de VTT ? Venez réagir sur notre page Facebook.

L’étape du jour :

17ème étape : Saint-Gaudens-Pla d’Adet (125 km). Les non-grimpeurs pourront trembler dans le bus ce matin s’ils consultent le road-book. Ils savent sans doute que quatre cols sont répartis sur les 124,5 kilomètres du jour entre Saint-Gaudens et le Pla d’Adet : Portillon (8,3 km à 7,1 %), Peyresourde (13,2 km à 7 %), Val Louron-Azet (7,4 km à 8,3 %) avant la montée finale vers le Pla d’Adet (10,2 km à 8,3 %). Ce qu’ils savent moins c’est que les difficultés sont toutes concentrées dans les 75 derniers kilomètres qui seront une succession de montées et de descentes. Ils pourront être effrayés quand ils découvriront le profil de la montée finale de Saint-Lary-Soulan. Car les chiffres ne disent pas que les 7 premiers kilomètres se font à près de 9,5 % de moyenne avant un léger replat dans les 3 derniers kilomètres.