Après la Méditerranée, direction l’Atlantique ! Les côtes du sud de la France ont été largement visitées au cours des neuf premières étapes. Après les Pyrénées, les coureurs iront respirer l’air marin de l’Atlantique pour la journée de repos. À Saint-Nazaire, les professionnels rechargeront les batteries avant d’aborder la semaine de transition entre le massif pyrénéen et les Alpes. La première de ces cinq étapes qui emmèneront les coureurs au pied du Ventoux le dimanche relie Saint-Gildas-des-Bois à Saint-Malo sur plus de 180 kilomètres.

Qui dit étapes de transitions, dit sprinteurs à la fête. Pour cette journée de reprise, le petit plateau ne sera pratiquement pas utilisé. Le parcours ne présente aucun relief. C’est d’ailleurs par de longues lignes droites que cette étape débute pour se diriger vers Redon. Les marques du Diablo n’ont pas eu le temps de s’effacer depuis la dernière arrivée dans la sous-préfecture d’Ille-et-Vilaine et rappelleront de bons souvenirs à Tyler Farrar, victorieux en 2011.

Après un passage à La Gacilly, ville de l’industriel Yves Rocher, les coureurs prendront la direction de Paimpont et sa célèbre forêt. La fraîcheur apportée par la végétation sera la bienvenue si les températures sont élevées. C’est dans la forêt que le peloton connaîtra le premier des rares reliefs de cette étape. La suite se veut un hommage à la Bretagne et à ces champions. Pour fêter la centième édition, Christian Prudhomme ne pouvait négliger cette terre de cyclisme s’il en est. D’autant qu’elle fût laissée de coté l’an dernier.

Trois Tours de France, deux Paris-Roubaix et une multitude d’épreuves presitgieuses : c’est le palmarès de la ville de Saint-Méen-le-Grand, rendue célèbre par la fratrie des Bobet puis quelques années plus tard par Frédéric Guesdon. Le dernier Français vainqueur de « l’Enfer du Nord » devrait sans doute venir saluer ses anciens compères de la FDJ. Le passage à Dinan devant son magnifique château sera guetté par les passionnés d’histoire. Les coureurs en revanche devront mettre le petit plateau pour découvrir les fortifications. Le dépaysement sera également garanti avec les panneaux écrits en Français et en Breton et avec les drapeaux noirs et blancs à la bannière d’hermine.

Ces drapeaux seront un précieux allier pour les coureurs qui ne manqueront pas de prendre connaissance de la direction du vent. Immanquablement il soufflera, et ce de plus en plus fort au fur et à mesure que le peloton se dirigera vers la côte. S’il est trop violent, les bordures se créeront forcément. C’est le seul élément qui pourrait venir contrarier les sprinteurs. C’est à Cancale que le peloton découvrira la Manche. Ils longeront la Côte d’Émeraude pendant une vingtaine de kilomètres en fin d’étape et passeront à proximité de la pointe du Grouin avant de se diriger vers Saint-Malo. Les hélicoptères iront chercher les images des vagues heurtant violemment les rochers hauts d’une trentaine de mètres.

Pendant ce temps, le peloton préparera le sprint massif qui semble inévitable aux abords des fortifications de la cité corsaire. On l’a dit, seul le vent pourrait faire dérailler les trains qui se mettront en place sur les derniers kilomètres. Comme à Ajaccio et à Marseille, c’est en bord de mer que cette étape se terminera. La longue ligne droite qui précède l’arrivée est un terrain d’expression idéal pour les sprinteurs purs qui seront mis à l’honneur après deux étapes de montagne pour grimpeurs, et juste avant le contre-la-montre du Mont Saint-Michel le lendemain.