Pour la cinquième année consécutive, l’alternance est de rigueur pour les Boucles du Verdon. L’organisation a pris l’habitude de prendre ses quartiers dans une municipalité différente chaque année, optant soit pour Saint-André-des-Alpes, soit pour Castellane, soit, et c’était l’option retenue cette année, pour Gréoux-les-Bains. Elle ne s’en plaindra pas, elle qui en profite pour renouer avec son parcours historique, ceci grâce à l’accord de la municipalité de Palud-sur-Verdon, clé d’entrée dans les Gorges du Verdon. Tous les éléments étaient réunis pour une belle fête du vélo avec des conditions presque estivales pour cette première cyclo de moyenne montagne de la saison. Pour la première fois de l’année, le compteur dépassait les 3000 mètres (3400 pour notre part), malgré les 2800 annoncés sur le 169 kilomètres.

Le beau temps quasi estival était un allié bienvenu pour le petit millier de cyclos présent sur l’événement. A peine le temps de sortir de l’aire de départ que la première difficulté se présente déjà. Au bout de 3 kilomètres la route s’élève en direction du barrage de l’Esparon. Les pourcentages font leur effet et permettent d’écrémer le peloton constitué au sommet d’une cinquantaine d’unités. Sur des routes pas très larges, mais au revêtement très correct, sauf à de rares exceptions, les concurrents progressent en direction des Gorges du Verdon. Les bosses se multiplient. Sans être jamais très longues, elles pèsent sur les organismes.

La difficulté principale du parcours servant à rejoindre le haut des Gorges du Verdon n’a pas encore été franchie, mais les jambes sont déjà lourdes. Pour oublier la douleur, quoi de mieux que l’honneur de pouvoir rouler aux côtés d’un pro ? En pleine sortie d’entraînement, Julien El Farès se joint aux cyclos le temps de quelques kilomètres. Le pensionnaire de l’équipe Marseille 13-KTM assure sa part du travail, sans peser sur la course. Une attitude de gentleman que tous les pros s’invitant sur une cyclo se devraient d’avoir.

C’est là que les choses sérieuses commencent aussi du point de vue sportif avec une nouvelle sélection opérée à l’avant. C’est surtout là que les choses sublimes commencent avec l’entrée dans ce décor sublime. Atteindre le Belvédère du Tilleul et le Pont Sublime se mérite. Mais cela vaut largement le coup de lever la tête du guidon pour admirer les eaux turquoise du Verdon. Les locaux peuvent toujours autant s’extasier devant ces panoramas sublimes. Les cyclos d’autres contrées eux en prennent plein les yeux.

Il faut pourtant rapidement reprendre ses esprits car la descente qui suit n’a pas forcément sa place sur une cyclo. Les organisateurs, qui s’attachent pourtant à mettre en sécurité les coureurs avec une forte présence de motos et une voiture ouvreuse, font transiter les cyclos par une route qui n’est pas nécessairement adaptée. La chaussée est très étroite et la route cabossée. L’absence de parapet requiert la plus grande prudence car sinon, on s’expose à une descente vertigineuse 300 mètres plus bas. Heureusement, aucun incident n’est à déplorer. Le groupe de tête préfère lui aussi jouer la sécurité. En bas, alors que le retour s’amorce, il y a encore suffisamment de quoi faire même si le trajet retour est un poil plus facile que l’aller. Le parcours reste vallonné et un petit vent de face permet aux plus costauds de se dégager.

Un quart d’heure séparait le départ du grand parcours de celui du petit (8h30 contre 8h45) et pourtant Antonin Marécaille vainqueur en 4h58’36 » et Ivan Schmitz en 2h34’13 » sont arrivés à près de trois heures d’intervalle. La dénomination de grand et de petit parcours prenait tout son sens puisque le kilométrage était pratiquement deux fois moindre sur la deuxième formule pour attirer un public plus large. Les Boucles du Verdon manquent de peu la barre symbolique des 1000 participants, mais la qualité d’organisation devrait sans doute leur permettre d’atteindre ce chiffre d’ici peu. Les bénévoles sont habitués à organiser des courses FFC et on sent leur connaissance du vélo avec une signalisation au top, même si quelques carrefours manquaient un peu de présence sur la fin du parcours.

Le seul regret de cette édition 2015 des Boucles du Verdon, c’est ce repas avec formule optionnelle et payante (11 euros). L’usage se répand dans le monde cyclosportif, mais qui dit frais supplémentaires, dit automatiquement moins de monde pour partager le repas à l’arrivée et une cérémonie de remise des récompenses tristounette. Petit bémol encore à ce sujet où les organisateurs ont choisi de rassembler les premiers de chaque catégorie, même chose pour les deuxièmes et les troisièmes, sans podium scratch. Deux petits points qui n’enlèvent rien au succès global des Boucles du Verdon.

Classement 169 km :

1. Antonin Marécaille (Martigues SC) en 4h58’36 »
2. David Polveroni (VC Pontois) en 5h00’55 »
3. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h00’56 »
4. William Turnes (Team SMS-La Toussuire) en 5h01’09 »
5. Dominique Collard (GO La Lechere) en 5h03’58 »
6. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h13’59 »
7. Luc Cheilan (AVC Aix-en-Provence) en 5h14’43 »
8. Guillaume Falco (Team SMS La Toussuire) en 5h14’44 »
9. Paul-Emile Lorthioir (RO Sanary) en 5h14’46 »
10. Laurent Debaene (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h14’48 »

63 et 1ère Dame. Céline Schueller (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h54’01 »

Classement 91 km :

1. Ivan Schmitz en 2h34’13 »
2. Nicolas Philibert (AVC Aix-en-Provence) en 2h34’16 »
3. Pascal Bousquet (SC Nice) en 2h34’21 »

67 et 1ère Dame. Magdalena De Saint-Jean (VC La Pomme-Eco Cyclo) en 2h49’26 »