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Armand de Las Cuevas est décédé


Franck PASTOR
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Ça dépend de chacun, de la conception de l'existence. 

On peut très bien appliquer ton raisonnement, pitié et compassion, à ceux qui continuent à vivre dans la société actuelle, esclaves modernes, asservis, errant sans répit au milieu de la connerie humaine.

Le suicide peut être un acte de désespoir, certes, mais aussi motivé par un refus de faire des compromis, une lucidité , une mysantropie aiguë légitime, une lassitude de l'activité humaine.

Il est convenu de considérer dépressif tout individu qui vit mal tout ce bordel. On voudrait nous l'instituer comme étant normal et que c'est nous qui serions malades... 

Ce ne serait pas un peu le contraire !?  Ce ne serait pas plutôt un signe de bonne santé mentale de ne plus pouvoir supporter ça ?!  Il ne faut pas être bien syphonné pour apprécier le chaos ambiant décontracté ?!

 

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Suite à ton invitation, j'ai recherché et lu la lettre de suicide de V. Woolf. 

 

Mon chéri,

 

J’ai la certitude que je vais devenir folle à nouveau : je sens que nous ne pourrons pas supporter une nouvelle fois l’une de ces horribles périodes. Et je  sens que je ne m’en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et je ne peux pas me concentrer.

 

Alors, je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m’as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été pour moi ce que personne d’autre n’aurait pu être. Je ne crois pas que deux êtres eussent pu être plus heureux que nous jusqu’à l’arrivée de cette affreuse maladie. Je ne peux plus lutter davantage, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu travailleras, je le sais.

 

Vois-tu, je ne peux même pas écrire cette lettre correctement. Je ne peux pas lire. Ce que je veux dire, c’est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu t’es montré d’une patience absolue avec moi et d’une incroyable bonté. Je tiens à dire cela — tout le monde le sait.

 

Si quelqu’un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Je ne sais plus rien si ce n’est la certitude de ta bonté. Je ne peux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous l’avons été.

 

Je n'ai pas compris le message que tu essaies de faire passer à propos du suicide.

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C'est un sujet où il n'est pas possible de juger. Liberté individuelle.

Il parait néanmoins que tel suicidaire qui passe à l'acte ... (parfois peut-être) ... ne le ferait pas 5 minutes plus tard.

Le problème de la souffrance qui fait passer à l'acte pourrait être vu sous un autre angle : une croix à porter qui doit être portée jusqu'au bout.

Une chose qui doit être très difficile c'est de s'afficher fortement diminué devant ses proches.

Deux personnes ont forcé mon admiration. Mitterrand qui est allé au bout de son mandat malgré ses infinies souffrances. Jean-Paul 2, très diminué, se montrant comme tel et "portant sa croix" jusqu'au bout.

Mais, je le redis : il n'y a à juger personne sur le sujet !

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L'anecdote personnelle sert à illustrer une réflexion.

J'imagine que n'importe qui d'intelligent anticipe son propre décès !

Les directives anticipées servent à ça.

Si ça peut donner l'idée à l'un ou l'autre des se diriger vers cette démarche de bon sens c'est positif.

J'imagine, aussi, que, sur le forum, tel ou tel, a été confronté au drame du suicide. Pas moi.

Illustrer le sujet serait intéressant.

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Une chose m'a scié. Je ne crois pas me tromper. En Belgique, naguère, un collectif de médecins a accepté la demande d'euthanasie d'un profond dépressif !!!

Allez ! Promenade sur les falaises !

Qui sait ? Une pulsion subite et, hop, c'est fini ... "plus jamais mal aux dents".

Ça me fait marrer ! Anecdote personnelle :

Quand j'habitais Dijon j'avais un collègue de club qui avait décidé d'en finir. Il monte en haut d'une falaise avec une bouteille de whisky. Il boit, il saute. Paralysé mais il vit.

Curieusement ensuite ... il n'a plus jamais eu envie de mourir !

J'en rigole encore !

 

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Je vais apporter un témoignage qui aborde la question de la mort et du désespoir "par l'autre bout". Pas du "prêchi-prêcha" ni une vision "romantique" idéalisée. L'histoire d'un cheminement et l'éclairage de mon point de vue ancré dans la réalité.

 

Ma précédente compagne est décédée en 2003 d'un cancer. Lorsque la médecine est arrivée au bout de ses ressources, il a été décidé de la placer dans le service des soins palliatifs de la clinique où elle était soignée.

Sa première réaction a été de "perdre la tête" : elle tenait des propos incohérents, se projetait dans un avenir impossible (l'achat d'une caravane résidentielle pour accueillir ses petit-enfants pendant les vacances, par exemple). C'était sa façon de refuser une réalité inacceptable (y compris pour moi) qu'aucun médecin n'avait eu le courage d'expliquer "en face".

Pendant les semaines qui ont suivi, elle a lentement accepté son sort. Elle n'était jamais de mauvaise humeur et me remontait le moral. Au cours des derniers jours avant sa mort, elle avait demandé qu'on lui retire sa pompe à morphine, à la surprise du personnel soignant, parce qu'elle ne souffrait plus.

Le jour de son décès, j'étais étonné de la retrouver après mon travail entourée de toute sa famille : elle en avait fait la demande auprès des infirmières. Le soir, juste avant de dormir, je parlais de choses et d'autres et elle m'a répondu des mots que je n'ai pas compris sur le coup : "il va falloir y aller; c'est très loin".

J'étais allongé sur le lit d'appoint, non loin d'elle. Elle a commencé à émettre des gémissements qui, dans l'obscurité, me faisaient penser à un accouchement. J'ai allumé la lampe et comme elle avait régurgité un peu, j'ai appelé l'infirmière de garde. Les yeux étaient révulsés. J'ai réalisé à ce moment et ai demandé à l'infirmière : n'est-elle pas en train de mourir ?

Au matin, aucune trace de souffrance ni d'angoisse sur son visage. Elle était sereine, réconciliée avec elle-même et avec la vie. Elle s'était accomplie au mieux de ses possibilités. J'en suis marqué pour toujours.

 

Une vie n'est pas l'autre. Nous ne sommes pas tous "armés" des mêmes possibilités. Pourquoi est-on ou non désespéré dans des situations "désespérées" ? Comment Nelson Mandela a-t-il réussi à maintenir sa flamme allumée pendant 27 ans au fond de sa prison ?

Rien ne me permet d'affirmer que je ne me suiciderai pas. Chaque suicide me laisse toutefois une impression "d'inachevé".

 

 

 

 

 

 

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je suis d'accord avec toi.

 

Suicide = Courage ou lâcheté ?

 

Les deux thèses s'affrontent. Nous sommes inégaux face aux vicissitudes de la vie, plus ou moins forts. Nous sommes souvent dans l'incompréhension face à cet acte extrême et définitif, les proches se sentent coupables de n'avoir pas su, de n'avoir pas pu l'empêcher.

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Un petit résumé schématique : il faut relire Durkheim et ses copains, le concept d'anomie, tout ça... Ce qu'on réduit à la psychologie et à l'individu est le plus souvent le résultat de normes et de pressions sociales devenant stricto sensu insupportables. La solution individuelle est le suicide ou la folie. En passant, les petites lignes que l'on "oublie" souvent lors de l'étude des ces auteurs indiquent que quand ça devient collectif ça finit en révolution, la plupart du temps bien violente. Dans les sociétés "riches" occidentales championne du "bien être" et de la grande communication omniprésente pour promouvoir un modèle monolithique ("mondialisé") il y a beaucoup de suicides... En Scandinavie c'est très connu, , mais même en France, où il paraîtrait qu'il y en a 27 par jour (et 200 000 tentatives par an), ce qui fait plus de victimes que la route et ce qui est énorme...Là il s'agit de mal-être ultime. Après, la confrontation a une maladie et le problème de l'euthanasie, c'est encore autre chose.

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Pour moi,se donner la mort,c'est  juste abréger de quelques années notre court passage sur cette planète ..  Si pour quelque raison que ce soit,notre passage devient ou va devenir "insupportable",alors pourquoi souffrir ? ,alors qu'en fin de compte,le résultat sera le même,c'est à dire un retour au néant ..

imaginons le fait de devenir paraplégique,certains diront de suite qu'il faut se battre.. ok,celui qui est bien entouré par une famille et des amis aimants et très proches aura très certainement la volonté de se battre,bien que cela sera quand même très difficile ..  mais celui qui est seul dans son coin,sans personne,sans argent,vous pensez qu'il aura envie de se battre ? ,franchement,je ne crois pas ..  alors,s'il fait le choix de s'en aller un peu plus tôt que prévu,qu'on ne le juge pas négativement en le classant systématiquement dans la catégorie des pauvres"dépressifs",mais dans une catégorie de personne qui n'accepte pas d'être fortement diminué dans un monde qui ne fait pas de cadeau ..

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Ça me fait penser à un de mes meilleurs amis. Je me moque souvent des buveurs excessifs des bords de Tour. Mais je peux avoir du respect pour l'alcoolique profond qui se suicide à petit feu.

J'avais un ami. D'enfance. On s'est toujours suivi car le hasard de la vie a fait que nous n'étions jamais loin l'un de l'autre ... Lille, Paris, Dijon, la Bretagne.

Son parcours a consisté en un suicide jour après jour. Il est mort en novembre dernier. J'ai été celui qui a "sauvé" son image auprès de sa famille et si je n'avais pas été là il n'y aurait eu personne de sa famille aux obsèques. Il m'a dit un jour : "l'alcool, dit-on, ne résout aucun problème. Soit. Mais je te garantis qu'oublier ses soucis le temps de son ivresse fait du bien".

Quant à la sérénité du visage après la mort. C'est une constante.

Je ne l'ai pas vu personnellement mais on m'a assuré de son incroyable visage serein après sa mort.

Je le redis : c'est une constante, comme une libération.

Pour aller plus loin je me demande quelle est la part de l'enfance dans ces problèmes, voire l'atavisme. Je connais aussi très bien l'un de ses frères, ami également mais vivant loin de chez moi. Il va mal aussi. Les médocs, quasi la drogue, remplace l'alcool. "Famille, je vous hais". Grande bourgeoisie catho du Nord ... et ça donne ça lorsqu'on "refuse" (en quelque sorte) les valeurs de son milieu.

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Je suis aussi tres triste d'apprendre son deces...

Nous avions couru ensemble , lui etais a Marmande encadre par M. Verardo, mois a Lourdes puis Blagnac, en amateur il n'y en a jammais eu un comme lui, Bouvatier et Hinault seuls s'en raprochaient.

Ils nous a fait a tous tres mal aux jambes, c'etait un phenomene vraimment, en amateur il gagna en junior 18 courses sur 17, il kaissa gagner Fantino son ami du meme club qui courait a domicile.

Une fois sur Bordeaux-Royan, 3 echappes a l'avant , Jalabert moi et Armand, il nous a depose a 10 bornes du final, on roulaient les 2 pour revenir sur lui, jammais revu avant la ligne...

Championnat de France piste a Tournus Lugny, il a tous gagne la ou il a participe, poursuite, addition, eleiminatoire, il a depose en finale Hermenault...

Aussi sur le tour de Vendee qu'il gagna avec une facilite deconcertante avec sa viteese de jambe et son piteux velo Peugeot,

Au debut quand il a commencer a courir en Junior surclasse, certains premieres se moquaient de lui pour sa tenue vestimentaire, son attitude, et son velo " pourie ", mais cela n'a pas durer.

Lui etait en Equipe Aquitaine et moi en Equipe Midi Pyrenees, nous courions tres souvent ensemble.

Au depart de sa premiere course grande en premiere ( junior surclasse ) c'etait sur le tour de Vendee, tous les grand clubs etaient la, Auxerre , ACBB ..., j'etait moi dans l'equipe de Lourdes avec mon leader D. Pelizzari ( capitaine de route aux jeux olympique Atlanta des 100 bornes avec en autre JF Bernard, T. Marie ) une moto.

A l'echauffemnent il lui a dis : c'est toi De las Cuevas !? Tu n'est plus en junior ici, t'es chez les grands, il va falloir mettre du braquet jeune !!Il n'a pas repondu...

Premiere etape, bordures, 46km/h de moyenne, il arrive tout seul et prend le maillot avec une grosse poignee de secondes sur notre groupe... Mon leader n'a plus rien dis...

Il faut dire quand meme que mentalement il manquait quelques chose, je ne veus surtout pas le denigrer, loin de la.

A l'armee a Engouleme, il s'etait fait reformer P4, plus tard en stage avec Roger Legeais en hiver pour 10 jours, il rentra chez lui au bout de 3 jours, bien avant These le voulait pour les 100 bornes par equipe, il n'a pas finit le stage et est rentrer chez lui...

Je m'entrainais avec Duclos et H. Abadie a cette epoque, . Je l'avais rencontrer pour la derniere fois en 2008 a Bordeaux, nous avions dejeuner, ce fut la derniere fois ...

Repose en paix, on se reverra...

 

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J'ai couru une seule fois avec lui, c'était en Charente ou Charente Maritime, je ne m'en souviens plus très bien, un Lundi, à une certaine époque durant Juillet & Août, pas de soucis pour courir🆒.

C'était une 3 & 4, nous étions dans les 150 au départ, un copain m'accompagnait en simple spectateur.

A un moment de la course, De Las Cuevas est sorti du peloton, et surprise ,on n'est jamais revenu, à l'arrivée 2 minutes d'avance avec un peloton de 100 mecs au cul.

Mais dans l'histoire, et le plus remarquable c'est qu'il avait petit plateau, je pense 44, mon pote en était tout ébahi😲 En plus ne parlons pas de sa tenue, il ressemblait à tout  sauf à un coursier, avec du poil aux pattes😄.

Une classe extraordinaire, je pense qu'aucun coursier n'avait un tel niveau😆

 

 

 

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