On n’avait plus vu autant de néo-pros marcher si vite et si fort depuis un sacré bout de temps. La première quinzaine de mars a révélé trois coureurs complètement nouveaux dans les pelotons professionnels. Difficile d’estimer lequel des trois est le plus talentueux. Sans doute le Slovaque Peter Sagan (Liquigas-Doimo) a-t-il laissé la meilleure impression sur le dernier Paris-Nice. A 20 ans tout juste – il les a eus le 26 janvier dernier – l’ancien champion du monde Juniors de VTT a empoché deux succès d’étapes sur les routes d’une course au soleil dont il était le plus jeune participant. Vainqueur à Aurillac et à Aix-en-Provence d’étapes pour costauds, il s’est affirmé en une semaine comme un excellent sprinteur, un très bon rouleur et un sacré attaquant. La marque d’un grand, c’est certain, d’autant qu’il ne semble nourrir aucun complexe sur le vélo.

Au terme d’une épuisante semaine de course, il a juste manqué un peu de forces à Peter Sagan dans la dernière étape de Paris-Nice pour préserver sa place dans le Top 10 du classement général. Et c’est ce qui a permis à Jean-Christophe Péraud (Omega Pharma-Lotto) d’y faire son entrée au dernier jour de la compétition pour relever le challenge qu’il s’était fixé. Lui aussi est néo-pro. Lui aussi vient du VTT. Son parcours est très différent en revanche puisque si le Toulousain fait ses débuts dans ce nouvel univers, il va déjà sur ses 33 ans. Qu’importe ! Ce qu’il a démontré pour ses débuts dans la cour des grands laisse admiratif et un tantinet rêveur. 9ème de Paris-Nice après un bon comportement en Algarve, Péraud est devenu en quelques semaines le nouveau spécialiste français des courses par étapes.

Le Belge Jens Keukeleire (Cofidis), lui, n’était pas sur Paris-Nice, mais c’est sur le terrain des semi-classiques belges qu’il s’affirme progressivement. A 21 ans, il a remporté le Samyn, la course d’ouverture de la saison en Wallonie, avant de s’adjuger les Trois Jours des Flandres Occidentales avec une étape en prime, et de triompher sur la Nokere Koerse. Quatre succès d’estime qui en font certainement un futur grand sur les courses du genre. Voilà donc trois nouveaux visages qui s’imposent petit à petit dans le paysage professionnel. Trois coureurs qui n’appartenaient pas au peloton pro l’an passé et qui font déjà beaucoup parler d’eux cette année. Et ce n’est pas fini !