Quelle est la place d’un coureur repenti ? C’est une question ouverte qui ne trouvera pas forcément de réponse dans ces lignes. Mais elle mérite d’être posée au moment où, sa peine purgée, revient de nouveau un coureur qui fit vibrer les foules… avant de s’empêtrer dans les filets de la lutte antidopage. On fait référence à Riccardo Ricco, un grimpeur dont le contrôle positif en plein Tour de France 2008, alors qu’il venait de terminer deuxième du Giro derrière Alberto Contador, avait eu un retentissement proportionnel au talent que nous croyions avoir déniché. Dans le col d’Aspin, le grimpeur romagnol avait atomisé ses adversaires, rappelant sensiblement un autre grand champion romagnol du nom de Marco Pantani. Et puis patatras. Un contrôle positif, des aveux, une suspension, des excuses, une promesse, et revoilà Ricco.

Vingt mois après les faits, le coureur italien effectue cette semaine son retour dans les rangs de la Semaine Internationale Coppi et Bartali. Il a promis qu’on ne l’y reprendrait plus. Comme l’ont fait avant lui des coureurs comme David Millar ou Ivan Basso, qu’on veut croire cleans aujourd’hui. Si tout cela est vrai, alors on veut bien donner une nouvelle chance à des coureurs qui ont fauté. Vous savez, faute avouée, à moitié pardonnée… C’est qu’on compte malheureusement tellement de coureurs repentis dans le peloton. Combien de coureurs sont tombés à la suite d’un contrôle antidopage positif ? Combien ont purgé une peine ? Et combien sont revenus ?

La semaine dernière durant Tirreno-Adriatico, on s’est ainsi enthousiasmé pour le duel qui opposait Stefano Garzelli, suspendu neuf mois en 2002 à la suite d’un contrôle positif au probénécide alors qu’il portait le Maillot Rose du Giro, et Michele Scarponi, suspendu treize mois après ses aveux de dopage auprès du docteur Fuentes dans le cadre de l’affaire Puerto. Ces coureurs-là ont payé puis sont revenus. Et le temps, tout doucement, a effacé le mal qu’ils ont causé à leur discipline. C’est ainsi… Alors Riccardo Ricco est de retour, et la seconde carrière qu’il entame à 26 ans seulement, il n’appartient qu’à lui de ne pas la gâcher. Avec beaucoup de conviction de sa part et l’apparence que des choses ont changé, les fantômes se dissiperont petit à petit. Et vous, quelle opinion en avez-vous ?