On a laissé les années 2000 derrière nous. Première constatation pour ceux qui se faisaient de cette ère un film de science fiction, les voitures volantes ne sont pas encore pour demain. A vrai dire, les outils d’hier perdurent, mais en meilleure qualité. Il suffit de regarder l’évolution des vélos d’une décennie sur l’autre. Tout évolue. Les mécaniques, mais aussi ce qui les entoure. Ces dix dernières années, le cyclisme professionnel s’est… professionnalisé ! Et si les courses restent encore – et espérons-le à tout jamais – des endroits conviviaux sur lesquels il est relativement facile d’approcher les champions et d’échanger quelques mots avec eux, le cyclisme s’est doté de structures plus pros pour le bien-être des coureurs. Chaque équipe possède son pullman équipé tel un hôtel grand confort. Alors, à quoi va ressembler le cyclisme des années 2010 ?

En ce début d’année, il est curieux de distinguer deux grands courants ! On va d’abord prendre l’exemple du Team Sky. La nouvelle dream-team britannique, qui vise une victoire dans le Tour de France dans les cinq années à venir, s’est investie en premier lieu pour le bien-être de ses coureurs. C’est sa priorité, et c’est aussi ce qui a séduit des champions tels que Bradley Wiggins, Edvald Boasson-Hagen, Simon Gerrans et Juan-Antonio Flecha. Chez Sky, c’est le confort extrême ! Le groupe a mis en place une approche scientifique et psychologique de la performance. Les moyens matériels mis à la disposition des coureurs sont hors normes. Chacun dispose d’un iPhone, d’un ordinateur portable avec connexion à Internet et d’outils high-tech destinés à offrir à chacun une aisance inédite en matière de cyclisme. Une ère nouvelle, assurément !

A l’extrême opposé, mais toujours dans les rangs des équipes ProTour, figurez-vous qu’un groupe sportif comme la Milram a choisi d’adopter la méthode inverse. Fini le luxe, retour aux valeurs. L’équipe allemande est à la recherche d’un repreneur et ne veut plus donner l’impression de gâter ses coureurs. Dès lors, on est revenu en arrière dans la dernière formation germanique du peloton. En décembre, le groupe était en stage à Majorque, mais il a été privé d’hôtel pour s’installer dans des appartements de location au sein desquels tout était à la charge des coureurs : les repas, la lessive et les tâches ménagères. Le tout dans l’austérité la plus complète : pas de télé, pas d’accès à Internet. Alors, quelle formule triomphera ? Le confort poussé à son paroxysme prôné par Sky ou la remise en question proposée par Milram ? On ne tardera plus à le savoir !