Ces derniers mois, j’ai pu tester le Lapierre Xelius DRS 8.0 AXS, né de la fusion du Xelius SL et du Aircode DRS. 

Présenté fin 2024, le Xelius DRS est le nouveau modèle phare de Lapierre. Utilisé dans les pelotons professionnels par le Team Picnic PostNL, la marque française a décidé de mettre au point un vélo polyvalent plutôt que de concevoir un vélo aéro (Aircode DRS) et typé montagne (Xelius SL) comme c’était le cas auparavant. Début juillet, j’ai reçu le Lapierre Xelius DRS 8.0. Un modèle proposé à 6 999 €, que j’ai pu tester trois mois. Mais ce que vaut vraiment ce vélo ? Quelles sont les différences avec les anciens modèles Lapierre ? Réponses dans cet article.

Comparaison avec le Xelius SL

Personnellement, je possède un Lapierre Xelius SL édition Groupama-FDJ de 2023. Je trouvais donc d’autant plus intéressant de tester le Lapierre Xelius DRS 8.0 pour pouvoir le comparer avec son prédécesseur, utilisé par les hommes de Marc Madiot jusqu’en 2023. Au-delà du cadre, j’ai également pu mettre en concurrence deux groupes de gamme équivalente : le groupe shimano Ultegra di2 12v (vélo personnel) et le SRAM Force ETAP AXS, 12v.

Lorsque j’ai reçu le Xelius DRS 8.0 AXS, j’avais peur d’une chose : être trop loin du cockpit et avoir une position trop allongée sur le vélo. Mesurant 1,87 m, j’ai pris le XL, qui n’est commercialisé qu’avec un cockpit ayant une potence de 120 mm, (contre une potence simple de 90 mm sur mon Xelius personnel). Étonnement, après avoir avancé la selle, ma position était plus que correcte. J’ai une position plus « sportive », c’est-à-dire plus couché sur le vélo, là où j’étais plus haut sur le Xelius SL. Ce n’est pas propre à Lapierre, mais je trouve cela dommage, que l’on ne puisse pas davantage « personnaliser » les composants sur son vélo. Hormis pour un montage à la carte, il est très rare de pouvoir choisir, sa longueur de potence, sa largeur de cintre ou encore sa longueur de manivelles.

Dès les premiers tours de roue, j’ai toute suite senti que le Xelius DRS est conçu pour aller vite. Le cadre est plus aérodynamique que les modèles précédents avec un vélo annoncé 15% plus aéro que le Xelius SL et même que le Aircode DRS. Pour ce qui est du poids, le Xelius DRS fait bien mieux que le Aircode DRS une fois de plus, tout en étant plus aérodynamique. En revanche, le cadre est annoncé 45 g plus lourd que celui du Xelius SL3, infime quand on voit le gain aéro. Les fibres de carbone utilisées pour la construction du cadre permettent de conserver le même niveau de rigidité et de réactivité que le Xelius SL 3.

Même sur les routes de Savoie, pourtant bien vallonnées, le Xelius DRS m’a bluffé par sa polyvalence. Aussi efficace sur les pourcentages que sur les lignes droites à plus de 45 Km/h. En revanche, je trouve que la position mains sur le cintre n’est pas très confortable. De par la forme du cintre, mais surtout avec les durites de frein qui ne sont pas complétement intégrées et créent donc une surlargeur qui rend la position quelque peu désagréable.

Shimano Ultegra di2 vs SRAM Force ETAP AXS

Sur le papier comme sur le terrain, le Xelius DRS fait bien mieux que ses prédécesseurs. Mais qu’en est-il du groupe SRAM Force ETAP AXS, dont est équipé le Xelius DRS 8.0, que j’ai pu tester. Rivalise-t-il avec l’Ultegra di2 ? C’était d’ailleurs la première fois que je testais une transmission Sram, moi qui aie toujours roulé avec du Shimano Ultegra. Après plusieurs semaines de test, je trouve l’ergonomie Sram moins bonne que celle de Shimano, avec des poignées moins confortables et moins agréables à attraper.  Chez Sram, le passage de vitesse est propre à chaque manette. Idem pour le freinage, j’ai de meilleures sensations de freinage avec les disques Shimano que les Sram, qui ont plus tendance à vibrer, je trouve, sur les gros freinages.

Pour monter sur la cassette, il faut appuyer à gauche tandis qu’il faut presser la manette droite pour descendre. Bien que je n’ai pas l’habitude, j’ai trouvé ça astucieux et pratique. Cela est d’autant plus utile en hiver, lorsqu’on a des gants épais. Sur les manettes Shiamno, il peut arriver de se tromper. En revanche, je suis moins fan du changement de plateau, qui se fait en appuyant simultanément sur les deux manettes. Bien que le changement soit précis et se fasse sans difficulté, cela demande plus d’effort que chez Shimano, ou le passage de plateau est plus simple. Pour ce qui est de l’efficacité du passage des vitesses, les deux groupes s’équivalent, efficaces et précis.

Le groupe SRAM Force ETAP AXS dispose d’un capteur de puissance au pédalier. Cet outil, bien qu’accessoire pour une grande partie des cyclistes, est précis et offre au coureur une multitude de données sur son état de forme, son niveau d’intensité grâce aux compteurs nouvelles générations notamment. Autre avantage du SRAM Force ETAP AXS : ses batteries. Contrairement à Shimano où la recharge se fait sur le dérailleur arrière, Sram met à disposition deux batteries, qui s’installent chacune sur les dérailleurs. Elles sont interchangeables (pratique en cas de panne de batterie) et mobiles pour les charger sur le socle fourni par SRAM.

Roues DT Swiss ERC1600 Spline 45mm

Si le Lapierre Xelius DRS 8.0 AXS est aussi polyvalent, c’est aussi grâce à ses roues DT Swiss ERC1600 Spline 45mm. Sur mon Lapierre personnel, j’utilise des roues Shimano Ultegra de 36 mm. J’avais hésité avec les 50, mais je trouvais qu’elles étaient un peu hautes pour une utilisation en montagne. Les DT Swiss ERC1600 Spline 45mm sont le parfait compromis pour une utilisation en montagne sans compromettre les performances aérodynamiques. Confortables, élégantes, elles sont agréables à rouler.

Quelques semaines après le début de mon test, j’ai été contraint de les renvoyer, car elles étaient concernées par la campagne de rappel DT Swiss. Actuellement, si vous souhaitez vous procurer le Lapierre Xelius DRS 8.0 AXS, il sera bien vendu avec DT Swiss ERC1600 Spline 45mm. Seule une partie du modèle était concerné. Les pneus Continental GP 5000S TR 25-622 font bien le travail, même si j’ai une préférence pour les 28 mm, plus confortables notamment.

Bilan :

Le Lapierre Xelius DRS 8.0 AXS est un vélo ultra-polyvalent axé sur la performance. Avec le groupe SRAM Force ETAP AXS, les roues DT Swiss ERC1600 Spline 45mm ou encore le cintre Lapierre Semi-integrated Combo UD carbon, ce vélo est efficace sur tous les terrains. Comme sur la majorité des vélos neufs qu’on achète, il n’est pas possible d’adapter le vélo à sa morphologie (longueur de potence notamment). Dommage.

Les + : 

  • Polyvalence
  • Cintre Lapierre Semi-integrated Combo UD carbon
  • Roues DT Swiss ERC1600 Spline 45mm

Les – : 

  • Peu confortable une fois les mains sur le cintre
  • Pas la possibilité de choisir sa longueur de potence par exemple