Il est facile d’imaginer que, pour une telle marque et face au montant demandé, le produit sera à la hauteur. En effet, c’est la réputation même de l’enseigne qui est en jeu. Scicon devait ainsi arriver avec de vrais arguments, qu’un test sur 2 mois a permis de vérifier.

Pour étendre sa visibilité sur le marché, la marque est devenue partenaire exclusif de l’équipe UAE Team Emirates pour 2020, que ce soit en bagagerie mais aussi en lunettes.

La paire de lunettes ici testée est un modèle photochromique appelé Aerotech, alors qu’il existe une 2ème référence dont les verres sont interchangeables et justement livrée avec 2 jeux.

Dans tous les cas, la fabrication est Made in Italy, ce qui explique en partie le prix élevé demandé : 250€.

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Scicon annonce utiliser un nouveau polymère pour la fabrication des verres, appelé NXT, qui a été développé dans les années 90 pour… la fabrication des parebrises des hélicoptères d’attaque, rien que ça ! Ce procédé permet en théorie de combiner de nombreuses qualités : adaptation rapide à la luminosité (effet photochromique), clarté parfaite, poids réduit, résistance aux impacts et enfin une protection 100% UV.

Autre particularité, les lunettes sont disponibles dans un format de verres normal ou XL dont ce dernier a été testé dans le cadre de l’essai.

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En statique

Une des spécificités des lunettes de vélo est qu’elles doivent s’adapter à tous les types de visages et toutes leurs particularités comme la forme du nez. Sans oublier les préférences de chacun, entre ceux qui préfèrent un écran proche du visage et d’autres, dont la transpiration est abondante qui vont s’orienter vers une monture et des verres plus éloignés des sourcils notamment.

Les Aerotech offrent ainsi une excellente adaptabilité : les embouts à poser sur le nez sont ajustables et disponibles en plusieurs formes, les branches peuvent s’orienter pour coller au mieux aux exigences du visage ou à la position du casque, la partie intermédiaire des branches elles-mêmes peut se changer et enfin la partie basse est elle aussi interchangeable entre un modèle noir, blanc ou en l’ôtant tout simplement. Sur les 2 parties inférieures et supérieures, des trous d’aération sont placés pour éviter la formation de buée.

Enfin, rappelons le principe des verres photochromiques dont le but est de devenir l’unique paire de lunettes à tout faire : par temps couvert les verres deviennent clairs tandis qu’en cas de forte luminosité les verres deviennent plus sombres. Le passage d’un écran clair à un écran sombre – et vice-versa – n’est cependant jamais instantané ce qui peut parfois poser des problèmes (passage dans un tunnel ou en sous-bois).

Pour résumer, ce modèle semble se présenter comme un modèle véritablement sur mesure et les verres photochromiques devraient permettre de couvrir une large fourchette de saisons, pour ne pas dire les 4.

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En roulant

Une fois le bon réglage trouvé en jouant sur les branches et les embouts pour le nez, ce sont les clips du bas qui ont rapidement été enlevés. Les adeptes des Oakley Jawbreaker ne devraient pas se sentir en terrain inconnu mais personnellement j’ai trouvé que cette partie gênait la vision vers le bas, même dans le cas du modèle XL qui ne permet  pas de pallier entièrement ce problème. Toujours est-il que sans ces clips la clarté générale parait immédiatement excellente, surtout avec ces verres photochromiques. Quant au confort, du fait de la personnalisation, il est très bon. Même après quelques heures, aucune gêne ne se fait sentir et les lunettes se font totalement oublier. Le meilleur résultat est certainement de régler « le nez » permettant d’éloigner des sourcils la partie supérieure de la monture. Surtout dans ce cas précis, la formation de buée est fortement retardée pour ne pas dire nulle selon la forme du visage ou encore la tendance à transpirer.

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Par ailleurs, adepte de ce type de verres photochromiques pour une bonne partie de l’année, j’ai retrouvé toutes les qualités reconnues au procédé mais en allant plus loin encore : pour des temps changeants ou des luminosités moyennes, les Aerotech sont certainement les lunettes idéales. Le contraste est excellent et l’adaptabilité aux conditions météo a semblé vraiment rapide même si meilleure pour s’assombrir (quelques secondes) que pour s’éclaircir comme lorsque l’on entre par temps très ensoleillé dans un tunnel ou une forêt dense.

Également, il sera nécessaire de tenir compte que, pour les temps très ensoleillés et les yeux sensibles, l’assombrissement des verres peut ne pas être suffisant. Dans ces cas là et pour les cyclistes concernés, un modèle plus traditionnel laissant passer peu de lumière sera préférable.

Scicon07© Vélo 101

Finalement, le plus gros défaut des Aerotech pourrait bien être son prix de 250€. La qualité n’est pas à remettre en cause et le modèle combine beaucoup de qualité allant du confort à l’efficacité dans quasiment toutes les situations.

Mais chez les cyclistes, les lunettes sont typiquement l’achat coup de cœur souvent basé sur l’esthétique et parfois sur l’attrait d’un logo. Comme du côté d’un célèbre fabricant américain.

Plus d’informations sur https://eyewear.sciconsports.com

Pour toute question sur ce test, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com

Par Olivier Dulaurent