On voulait croire que la grande étape de montagne hier allait réduire les chances des plus faibles. C’est tout l’inverse qu’elle a fait. Dans des conditions dantesques qui ont obligé l’organisation à avancer la ligne d’arrivée et, par mesure d’équité, à oublier le chronomètre, le Tour de Catalogne a laissé derrière lui ceux qui refusaient de compromettre la suite de leur saison sous le déluge glacé qui émanait d’une brume épaisse. Valverde, Wiggins, Basso, Van Garderen, Schleck, Jeannesson et tant d’autres ont dit stop. Et une voie royale semble se dessiner sous les roues de Michael Albasini (GreenEdge), face auquel il va falloir se démener pour aller chercher la minute et demie d’avance conquise lundi en ouverture de l’épreuve espagnole. Car le Suisse a saisi l’opportunité qui s’offrait à lui et ne se laissera pas prendre si aisément.

La route sera toutefois corsée jusqu’au bout, à l’image de ce qu’elle est aujourd’hui encore de Tremp à Asco (199 km). Les cinq formations hébergées cette nuit dans la station de Port-Ainé et retardées par un mur de neige qui s’est formé durant la nuit parviennent finalement à temps au départ, escortées par les chasse-neiges. L’épisode neigeux est définitivement derrière nous, le soleil va même refaire son apparition aujourd’hui. Ça donne le moral à Jesus Rosendo (Andalucia), Julian Sanchez (Caja Rural) et Romain Zingle (Cofidis), qui démarrent après 3 kilomètres, vont porter leur avance autour des cinq minutes avant de buter dans la première des deux ascensions de l’Alt de Les Paumeres (8,6 km à 5,6 %) à 50 kilomètres de l’arrivée. Les favoris n’ayant pu s’exprimer hier, ils ont à cœur de le faire aujourd’hui. Ils reprennent les trois fuyards au premier franchissement du col et s’apprêtent à déclencher la bataille au second essai.

A 20 kilomètres de l’arrivée, ce sont Levi Leipheimer (Omega Pharma-Quick Step) et Sylwester Szmyd (Liquigas-Cannondale) qui déclenchent l’opération. Ils prennent quelques dizaines de mètres d’avance sur un peloton qui s’effiloche et duquel sortent sur le sommet Denis Menchov (Team Katusha), David Moncoutié (Cofidis), Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) et Rigoberto Uran (Team Sky). Avant de basculer dans la descente, ces quatre-là rejoignent le duo de tête. Six hommes tâcheront alors de résister à un peloton d’une trentaine de garçons au sein duquel s’accroche encore Michael Albasini. Il y aura bien jonction, sur le fil, à 500 mètres du but, ce qui permet au leader suisse de préserver un avantage inchangé sur ses rivaux. Membre de l’attaque finale, Rigoberto Uran est encore dans l’allure pour le sprint, qu’il conquiert devant un peloton aminci.

Demain vendredi, ce sera l’étape la plus longue entre Asco et Manresa (207,1 km).

Classement 4ème étape :

1. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) les 199 km en 5h13’12 » (38,1 km/h)
2. Denis Menchov (RUS, Team Katusha) m.t.
3. Sylwester Szmyd (POL, Liquigas-Cannondale) m.t.
4. David Moncoutié (FRA, Cofidis) m.t.
5. Jurgen Van Den Broeck (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
6. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
7. Matteo Carrara (ITA, Vacansoleil-DCM) m.t.
8. Dario Cataldo (ITA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
9. Julien Simon (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
10. Robert Kiserlovski (CRO, Astana) m.t

Classement général :

1. Michael Albasini (SUI, GreenEdge) en 12h25’24 »
2. Steve Morabito (SUI, BMC Racing Team) à 1’32 »
3. Jurgen Van Den Broeck (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
4. Daniel Martin (IRL, Garmin-Barracuda) m.t.
5. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
6. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) m.t.
7. Sergio Pardilla (ESP, Movistar Team) m.t.
8. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) m.t.
9. Thomas Danielson (USA, Garmin-Barracuda) m.t.
10. Robert Kiserlovski (CRO, Astana) m.t.