Il est évident que la lutte s’annonce serrée et les suiveurs se feront plaisir puisque 2 des 3 vainqueurs des Grands Tours cette année s’élanceront avec des dossards de favoris.

 

Ces favoris avec une grosse pancarte

Ils seront d’autant plus dangereux qu’ils ont récemment emporté des épreuves de préparation dans la ligne droite menant à la « classique des feuilles mortes. Primoz Roglic reste le favori pour ce « Lombardie » en apothéose d’une fin de saison en boulet de canon qui l’a vu s’imposer sur la Vuelta puis dans le Tour d’Emilie et les 3 Vallées Varésines. Le Slovène sera ainsi le coureur le plus surveillé aux côtés d’Egan Bernal, qui semble avoir retrouvé à temps son coup de pédale de juillet après un forfait aux Championnats du Monde qui avait laissé supposer qu’il terminerait la saison en roue libre. Sa victoire avec autorité sur le Tour du Piémont en fait à coup sûr le 2ème favori.

nullRoglic espère s’imposer en Lombardie comme sur la Vuelta | © Sirotti

 

De son côté, après une année décevante axée sur les classements généraux de nombreuses courses à étapes, Adam Yates est revenu dans l’allure puisqu’il a emporté une étape et le classement général à la CRO Race (anciennement Tour de Croatie). Sur les courses italiennes de préparation, sa 3ème place à Milan-Turin est un résultat encourageant, sans trop attirer l’attention sur sa forme mais lui permettant certainement de se jauger vis-à-vis de ses futurs adversaires. Son explosivité sera un atout en Lombardie.

Michael Woods est un autre coureur à surveiller. Il a remporté la victoire après avoir lâché Alejandro Valverde et Adam Yates dans le final de Milan-Turin. Mais il a peut-être davantage joué de l’effet de surprise que de sa réelle force physique, lui qui est souvent placé mais rarement gagnant sur les plus grandes courses du calendrier.

Philippe Gilbert comme une revanche

Le Belge, avec ses 2 victoires à pédale sur la Vuelta et une préparation poussée en vue des Championnats du Monde, est reparti du Yorkshire particulièrement frustré alors qu’il tenait la grande forme. S’il a réussi à maintenir la pression à l’entrainement, cette forme n’a pas pu s’envoler et il sait comment gagner en Italie même si le coureur est davantage devenu un rouleau compresseur que le grimpeur explosif qu’il était il y a quelques années comme en 2009 et 2010 lorsqu’il s’était imposé.

Gilbert ne pourra pas compter sur l’aide de Julian Alaphilippe qui a mis un terme à son harassante saison et dont le compteur de victoires s’est finalement arrêté à 12, une performance exceptionnelle pour un non sprinteur, qui plus est sur les plus grandes courses.

nullGilbert espère accrocher un 2ème monument en 2019 | © Sirotti

La Movistar toujours difficile à comprendre ?

Selon la liste de départ provisoire, Movistar conduira Alejandro Valverde, Nairo Quintana et Mikel Landa, pour la dernière course avant leur départ des 2 derniers cités.

Valverde doit être leur leader d’autant qu’il est en forme avec ses deux 2èmes places sur le Grand Prix Bruno Beghelli et Milan-Turin et dont les qualités sont parfaitement adaptées à la course Lombarde. Mais aussi étonnant que cela puisse paraitre, Valverde ne s’y est jamais imposé. Difficile également d’imaginer Quintana et Landa se mettre à la planche pour l’expérimenté espagnol, sans compter que l’encadrement de l’équipe a souvent du mal à établir une tactique sensée. Cependant, un Valverde en forme n’a pas souvent eu besoin d’équipiers de luxe dans un final aussi exigeant.

Quelques outsiders à ne pas oublier

En plus de Philippe Gilbert, quelques anciens vainqueurs seront présents comme Vincenzo Nibali, qui après une fin de saison discrète et seulement 9 jours de course depuis le Tour, sera motivé sur l’une de ses courses préférées.

Esteban Chaves, vainqueur de l’édition 2016 sera aussi présent mais certainement en soutien d’Adam Yates, davantage que pour ses ambitions personnelles. Le petit colombien n’a toujours pas retrouvé son meilleur niveau, même s’il a terminé la course sur route des Championnats du Monde dans des conditions épouvantables et s’est classé 14ème du Tour d’Emilie, ce qui laisse à penser qu’il pourrait être en mesure d’aider son chef de file chez Mitchelton-Scott. Quoiqu’il en soit, ses dernières sorties indiquent son degré de motivation pour finir 2019 sur une belle note.

Dan Martin sera également présent dans l’espoir de rééditer sa victoire de 2014. Ce double vainqueur de Monument (avec Liège-Bastogne-Liège) a été constant tout au long de l’année mais n’a pas gagné depuis le Tour 2018. Le « Lombardie » peut être un moyen de couper court à cette (mauvaise) série même si, à la pédale il est difficile de l’imaginer vainqueur à Côme.

Enfin, David Gaudu pourrait être la surprise française en prolongeant le règne de Groupama – FDJ après la victoire de Thibaut Pinot en 2018. Le grimpeur français s’est montré l’égal ou presque de Valverde et Woods à Milan-Turin et il aura clairement une carte à jouer dans le final de l’épreuve lombarde.