Une grosse heure avant le passage des coureurs du Tour de France, c’est le passage de la caravane publicitaire. Un ballet de 180 véhicules multicolorés rassemblant 37 marques et 600 personnes pour 12 kilomètres de cortège, 45 minutes de spectacle et 14 500 000 objets publicitaires offerts au public du Tour. Derrière cette avalanche de chiffres, il y a le sourire, le charme, l’énergie et la bonne humeur des caravanières, ces filles qui ont opté pour le job d’été le plus attrayant. Claire Martin passe en 3ème année d’Ecole d’Assistante Sociale. A 23 ans, elle terminera aujourd’hui son deuxième Tour avec la caravane publicitaire. Elle a été embauchée après deux entretiens auprès de l’agence Newsport, qui recrute chaque année les caravaniers pour ses clients partenaires et annonceurs du Tour de France, parmi lesquels Ibis Budget.

« Je connaissais la caravane publicitaire de ce que j’en avais vu comme tout le monde sur le bord de la route, indique la jeune femme. J’étais à la recherche d’un emploi saisonnier comme celui-ci, qui permette de rencontrer de nouvelles personnes, d’avoir un contact avec le public, le tout dans une bonne ambiance. » L’atmosphère festive, qui dépend surtout des équipes et des éditions, elle est essentielle pour venir à bout des 3500 kilomètres accomplis tels des chauffeurs de salle par les caravaniers. Car durant les trois semaines de labeur, le travail est rude et les nuits sont courtes. « On ne se couche jamais avant minuit et on se lève tôt, selon les étapes, poursuit Claire. On prend la route entre 6h30 et 9h00. Mais on prend rapidement le rythme. Il m’est arrivé de me coucher plus tôt et de tourner en rond. »

A l’arrivée sur le site de départ, tous les véhicules de la caravane sont regroupés sur un parking qui leur est réservé, rangés chacun à leur place en attendant la sirène annonciatrice du départ. Cette attente matinale est rythmée par le nettoyage des véhicules… et les rencontres entre caravaniers. La sirène a retenti, tout le monde s’installe et boucle sa ceinture. Les caravaniers les plus exposés, sur les chars notamment, seront sécurisés par des harnais. Les boules Quiès, elles, sont indispensables pour supporter les réclames qui tournent en boucle dans les oreilles des pilotes et de leurs hôtesses et sont synchronisées entre les véhicules. « Ibis Budget, l’essentiel du confort à petit prix, entonne Claire Martin. C’est vrai qu’au début on s’endort avec le slogan dans la tête mais à la fin on ne l’entend même plus. »

Toute la journée, les filles de la caravane seront chargées de distribuer les goodies, un coussin gonflable pour Ibis Budget. La distribution commence après les barrières dressées au départ et jusqu’à 200 mètres de la ligne d’arrivée, où la musique doit être coupée pour ne pas perturber les commentateurs parqués sur la ligne. « Le plus difficile, c’est de gérer le stock, estime l’hôtesse. Nous partons avec plusieurs cartons mais il faut faire en sorte d’avoir suffisamment ménagé son stock pour la fin de l’étape. » Des difficultés, les caravanières en rencontrent d’autres au fil de l’étape. « Il faut s’adapter au vent, aux gens, à la vitesse aussi, sachant qu’on n’a pas le droit de distribuer si on roule au-delà de 50 km/h. Pour ne blesser personne, on vise en l’air, au-dessus des têtes. »

Les spectateurs n’ont pas toujours cette bienveillance. Les hôtesses, parce qu’elles sont exposées à tout, sont régulièrement la cible de projectiles divers. « On reçoit de l’eau, de la bière, quand ce n’est pas autre chose… Ça arrive sur une étape sur deux, mais surtout en montagne, quand il y a du monde. » Au retour sur le parking de regroupement, chaque équipe réapprovisionnera les stocks pour l’étape suivante. La journée se conclura, selon les équipes, par l’incontournable apéritif. Histoire d’entretenir le caractère convivial d’une expérience inoubliable.