Le mois de juillet a ça de charmant qu’il passe très vite, à la vitesse des 21 étapes qui s’enchaînent au rythme des 200 derniers mètres des Champs et que, dès qu’on se pose, qu’on appuie sur « retour sur » on a l’impression d’avoir passé 3 mois tellement on a fait de choses, vu de gens, serré de mains et accumulé de fatigue. Une fois posé, voire un peu reposé, c’est reparti pour de nouvelles aventures, le 107ème Tour forcément dans un coin de la tête, car on aura 20 ans, le jour de la 4ème étape du Tour 2020. Affaire à suivre, avant ça, retour sur ce Tour, à travers notre vision du Tour des Français, pas tous, mais des protagonistes majeurs, pour sûr!

 

A tout seigneur, tout honneur. Vous le dîtes déja dans notre sondage hebdomadaire: aux 2/3 vous nous dîtes que J Alaphilippe et ses 14 jours en jaune ont été le grand bonhomme de ce Tour 2019, un tour en 9, comme par hasard (https://www.velo101.com/pros/article/tour-de-france-j4-la-particularite-des-annees-en-9–21264) 14 jours en jaune immaculé et 2 victoires d’étapes, alors va pour la jaune aux Champas en 2020. On est désolés mais c’est pour les cyclix! Patrick Lefévère nous l’a dit dimanche (itw en ligne vendredi) il n’y aura pas d’équipe dédiée à Julian Alaphilippe en 2019 et il faudra attendre la trentaine et le renouvellement de contrat pour envisager le général du Tour, mais d’ici là, Remco sera là!! En 2020, le véritable objectif de Julian Alaphilippe, superbement coaché par son cousin Franck, sera le Tour des FLandres, voire pourquoi pas plus tard le Lombardie mais pas le Tour. Alors, on y croit ou pas? Passer d’un profil, celui de J Alaphilippe, capable de titrer 800 watts sur 3 kilomètres à une moyenne de 450/500 sur 45/55′ d’effort est un gap énorme, un changement de système majeur et on imagine mal les gars de l’Allier aller au pifomètre en espérant que…Cette année, il faut l’avouer, la jaune a porté Julian Alaphilippe, bien au delà de ses capacités, soyons clairs, heureusement que les deux dernières étapes Alpestres ont été schintées.

L’immense mérite de Julian Alaphilippe aura été de suivre ou montrer la voie, selon. La voie de scoureurs sans complexes, qui arrêtent de regarder leur GPS et débranchent le cerveau pour attaquer, persister et sortir des schémas convenus, à la Inéos. ça c’est jouable, c’est du panache mais en troisième semaine, là où ça se joue, il manque le jus nécessaire pour jouer dans le cour de ceux qui gagnet au final. Au hasard, les Inéos et rien ne dit qu’on n’est pas rentrés dans une ère à la Egan Bernal Hinault! vous voyez?nullAlaphilippe et ses doudous

Avant de passer à B, C comme chapeau à J Alaphilippe qui aura donné en 3 semaines, l’envie de faire du vélo à plein de gamins qui n’attendaient que ça, l’envie d’y aller ou encore mieux l’envie de persévérer, on a besoin de champions comme lui, simple, sympa et jamais dans le quant à soi.

 

B comme Romain Bardet. On le pressentait, on le sentait (https://www.velo101.com/pros/article/2019,-12-themes-pour-une-annee-de-velo-1–20754) Romain Bardet en jaune à paris, c’était injouable, impossible et les pois c’est un joli lot de consolation mais il ne doit pas cacher la forêt d’un Tour manqué pour les AG2R la mondiale. Comme on les aime vraiment bien, on les chatie tout aussi bien alors pas de quartier. Il faut se dire les choses, arrêter de se cacher derrière des stats, derrière des analyses, trop grottesques pour être vraies: le coup du casque bleu sur le contre-la-montre par équipes pour Bardet, ridicule, comme si le mécano ne le reconnaît pas « les yeux fermés », le coup du changement de vélo de CLM pour un vélo de CLM identique ou presque: ridicule bis, quand on n’est pas spécialiste d’un truc et que chez les spécialistes on ne va pas dans une voie, faut être bardé d’incertitudes pour faire le contraire, on a vu le résultat!Romain Bardet avec le maillot blanc à pois rouges sur les Champs-ElyséesRomain Bardet avec le maillot blanc à pois rouges sur les Champs-Elysées | © AFP

 

« La mini-jupe, c’est bien mais ça cache l’essentiel » signé Charles De Gaulle qui trouvait le moyen de se marrer en lisant le Monde. Et bien on peut dire la même choses des statistiques, des paramètres, mais l’essentel ce sont aussi les sensations, la côté fou qui fait qu’on y va sans se poser de questions, bref Alaphilippe et sa fougue plutôt que Bardet et sa retenue. On a vu sur ce Tour que l’instinct, les sensations, la folie… étaient aussi des choses à prendre en compte. Il faut briser la glace, casser la retenue (remember Saint Gervais) et courir à l’instinct. i on regardes bien, depuis 2013 jusque 2017, Romain Bardet a progressé, dans les classements, depuis 2 ans, il régresse et encore cette année il manquait des cadors comme Dumoulin, Froome et Roglic voire Lopez!!!

Il faut arrêter de se voiler la double face! Tant que Romain Bardet considère que prendre du poids, gagner de la puissance est incompatible avec sa vision des choses, il ne gagnera pas de Tour de France, ne gagnera pas de grand Tour non plus. Les champions du Tour sortent leur vélo de CLM une fois par semaine, alors il faut faire pareil, par quoi, pourquoi le génie Français! s’auto-escluerait de ce paradigme. Pour nous, Romain Bardet doit viser, non plus le Tour, mais le Giro, la Vuelta, pour essayer de la gagner, on dit bien essayer, pour réussir, il faut bosser le chrono et accepeter de prendre du poids, être bien dans sa tête, sourire, briser la glace « être soi-même » et se donner les moyens d’aller plus haut. On le souhaite vraiment à ce garçon très intelligent, bon déconneur mais qui a toujours été sous contrôle avec un papa (sympa au demeurant) mais instituteur et avec forcément des exigences supérieures pour son fiston, et ça, ça marque.

 

Alors qui pour AG2R la mondiale, en leader charismatique pour le 107ème Tour de France? La réponse va être donnée à la Vuelta prochaine, à compter du 24 août, Vincent Lavenu nous l’a confirmé (https://www.velo101.com/pros/article/itw-de-vincent-lavenu,-boss-decu-mais-a-pois–21405) le leader des terre et ciel sera Pierre Latour, il grimpe bien, il roule encore mieux, il a un côté chien fou qui mérite d’être canalisé mais qui est dans l’air du temsp, donc va pour le Drômois avec un tremplin Espagnol. Et va pour un Giro, qui débute à Budapest, le 9 mai et se termine le 31, donc impossible de doubler Giro et Tour en 2020, sinon Vuelta et pourquoi pas Tokyo au milieu pour l’Auvergnat et fier d’être Cantalien.

 

P comme Pinot Thibaut qui nous aura fait rêver jusqu’au sommet du Tourmalet, jusqu’à 72 heures de Paris, oui, mais voilà, c’est à Paris que sont distribués les prix, que sont nominés les lauréats. 4 abandosn en 7 participations, 1 abandon au Giro à 48 heures du podium, ce n’est, ça ne peut pas être un hasard, une fatalité, un chat noir, un « je ne mérite pas ça ». Une blessure de footballeur pour expliquer un abandon inexplicable, c’est trop gros pour un amateur de foot. Ok, Thibaut Pinot était fort dans les Pyrénées, non, Egan Bernal ne va pas avoir le bourdon en pensant que Thibaut Pinot l’a lâché à la pédale au Tourmalet. Du haut de ses 22 ans, de ses 3600 mètres d’altitude, il a bien d’autres choses à imaginer, et on n’est pas sûr que ce garçon soit « robotisé » quand on le voit, tranquille, simple, émotif, avec sa famille et ses proches. On parlait plus haut de Egan Bernal Hinault, on maintient, la chance historique de Thibaut Pinot est sans doute passée, alors en 2020 on fera semblant d’y croire. Comme avant chaquez Roland Garros, mais pas plus que Noah, Bernard Hinault n’a pas encore de successeur qui rime avec Pinot, désolé.

Et pourtant, bravo d’avoir coché toutes les cases qui mènenet au succés escompté: la dextérité en descente, la pression des médias, la chaleur, le contre-la-montre, son équipe …tout ça pas de soucis, mais voilà, il reste le bonhomme, et son sac à dos, le plafond de verre qui fait qu’il y aura toujours un truc qui cloche, LE truc qui fait la différence et qui mène à la plus haute marche. Ne l’oublions pas les Inéos ont été destabilisés, certes, mais ils ont toujours une idée, un coup d’avance et puis, pas sûr que les aprcours du Tour 2020 et suivants soient aussi « ultra » favorables aux grimpeurs et n’aillent vers un équilibre normal côté contre-la-montre.nullThibaut Pinot en pleurs dans les bras de William Bonnet

 

P comme Portal Nicolas, le coureur et depuis 2013 le directeur sportif qui murmure à l’oreille des vainqueurs. On aime ce quandragénaire, son côté débonnaire, décontracté, sérieux sans se prendre au sérieux, son sourire malice. Il résume ce qu’on aime: sa légèreté vient du VTT, décontraction, pas de pression, cool, piercings comme à son époque celle d’avant 2002, et d’AG2R la mondiale. Il a pris du VTT aussi, l’amour du matériel, des novations, des innovations, …Aujourd’hui, il en est à 7 Tours de france à son compteur, un comme équipeir d’oscar Pereiro, en 2006 parce que Alejandro valverde le voulait pour ses capacités d’équipier, d’empathie, de savoir se mettre minable pour les autres, l’habitude de « faire monter le goût du sang dans la bouche » comme dans le VTT. Les 6 autres sont à l’appui de ses 3 leaders successifs, Chris Froome pour 4 en 2013, 15, 16 et 2017, Geraint Thomas en 2018, et le vététiste Egan Bernal (2ème en juniors en 2014 aux mondiaux!) série en cours. On n’est pas biens sûrs que gérer les fortes ambitions de Chris Froome, pour un retour et la passe de 5, de geraint Thomas pour une revanche et Egan Bernal pour une confirmation soit un souci pour lui. Les inéos ont toujours un coup, une idée d’avance et s’ils ont été destabilisés par les stratégies d’attaques « de loin » d’Alpahilippe et autres, on est certaisn que le collectif sera revu et corrigé en fonction de cette nouevlle donne, cette nouvelle ére où ça attaque de manière moins convenue, à l’ancienne dirons nous!nullNicolas Portal au micro de Vélo 101

 

R comme Rossetto, Stéphane Rossetto qui a tout pour plaire. Une gueule, un bagout, le titi Parisien, et la gnaque, celle qui lui a permis d’y aller plus souvent qu’à son tour, dans les échappées quand les jambes sont dures et qu’elles demandent un minimum de tours de chauffe quand prendre l’échappée matinale demande d’y aller tout de suite parce qu’après il sera trop tard, rideau! Certes, il n’aura pas eu le prix du super comabtif du Tour, mais on lui décerne celui de super agressif. Agressif envers ceux qui ne donnent pas tout, même si on n’est pas sûr que ça le serve par la suite, peu importe, c’est dit et on passe à autre chose. Agressif, à l’Anglo-Saxonne, il réalise la chance qu’il a d’être là, sur le Tour à 32 ans, sa première et renvoie l’ascenseur à son sponsor Cofidis, auteur d’un vrai Tour, d’un grand Tour, un Tour que Cédric Vasseur a peaufiné, enfin. On reste convaincus que sa deuxième place au CLM des Championnats de France est la clé de tout ça (lui, non dans l’itv que vous retrouverez samedi matin) Cédric vasseur et nous avec lui pensons que oui, tout vient de là, de la Haye Fouassière, fin juin, comme quoi, ça tient finalement à peu de chose.nullStéphane Rossetto

 

Il a raison Stéphane Rossetto, il faut plus de coureurs comme lui, des attaquants, des gars qui vont de l’avant, qui y croient, qui vont au bout d’eux-mêmes. rester bien au chaud dans le coeur du peloton, tous les pros savent le faire, pour apprendre quoi? rien, S Rossetto, lui, a beaucoup appris, notamment de A De Marchi, un maître es échappées, ça va payer un jour, c’est certain. Allez les Rossetto.

 

4 lettres et 5 noms pour faire un Tour, c’est sans doute trop peu. On aurait pu passer par V comme Vasseur, Cédric qui a enfin une équipe, un collectif qui lui ressemble, en attendant mieux et 2020, voire même le 1er août 2019 pour annoncer des recrues grand train! On aurait pu parler de la renaissance de Warren Barguil, en bleu-blanc-rouge qui lui ont redonné des couleurs, proches de 2017 mais pas au delà d’un Top 10, sans aller jusqu’au graal de la victoire d’étape.

 

Voilà, vivement 2020, oui, non? pour nous non, il ya tellement d’autres beaux moments à vivre d’ici là, prenons, prenez votre temps