Jimmy, restez-vous ensemble en chambre ou changez-vous de binôme régulièrement ?
On reste souvent avec le même collègue de chambre, quelqu’un qu’on connait plus intimement pour que cela se passe bien tout au long de la Vuelta. On garde donc le même binôme. Nous sommes tous les deux ensemble dans la chambre et cela se passe bien. D’ailleurs cela va continuer de bien se passer jusqu’à la fin !

Anthony, vous arrive t-il de vous chercher dans le peloton et de regarder où se trouve l’un par rapport à l’autre ?
Oui tout à fait. Maintenant que depuis un an nous sommes tous les deux en rouge c’est beaucoup plus simple mais avant quand il était au Roubaix Lille Métropole je faisais plus attention car il était en orange et cela reste un adversaire. Maintenant qu’il est en rouge, je fais attention à toute l’équipe de manière globale.

Jimmy, nous sommes beaucoup à nous poser cette question, lors d’une course difficile où il faut se donner à 100%, est ce que naturellement quand c’est pour soutenir son frère on aurait tendance à se donner à 101% ?
C’est vrai que quand c’est la famille on a toujours tendance à donner beaucoup plus mais on donne énormément aux coéquipiers et à toute l’équipe de manière générale. On donne tout ce qu’on peut !

Anthony, si c’est ton frère qui gagne est-ce que naturellement tu pourrais être amené à être encore plus heureux que si c’est un autre de tes coéquipiers qui décroche la victoire ?
Oui forcément, d’autant plus que ce sera fêté en famille après la Vuelta si cela arrive et j’espère que ce sera le cas ! (rires).

Vous êtes tous les deux jeunes. Jimmy, te vois tu faire toute ta carrière dans la même équipe que ton frère ?
Cela fait un an. Pour l’instant tout se passe très bien. Si nos chemins doivent se séparés, ils se sépareront mais ce n’est pas pour autant que je ne serais content ou mécontent.

Dans les réunions de famille Anthony, le fait d’être deux frères à pratiquer la même discipline, est-ce que cela fait parler deux fois plus de vélo ?
Exactement, cela tourne beaucoup autour du vélo, que ce soit avec mon grand frère, avec mon petit frère ou avec nos parents. C’est un sujet de discussion incontournable.

Dans toutes les paires de frères dans le monde du cyclisme, quelle est celle qui t’a le plus marqué Jimmy ?
Ce sont les frères Gallopin car on les connait bien, ils sont dynamiques et encore dans le peloton donc ce sont des frères qui nous ont marqué. Les Turgis et les Gallopin on se ressemble beaucoup, on a un esprit de famille, on est très soudé.

Anthony, j’aimerais également ton avis sur tes options de carrière. Un jour, cela te poserait-il problème de changer d’équipe et qu’il n’y ait pas ton frère ?
On essaiera de rester un maximum ensemble car c’est sûr que c’est beaucoup plus simple d’être avec quelqu’un avec qui on a des affinités. Si on doit se séparer, on fera nos chemins chacun de notre côté mais tout en restant un maximum en contact.

Pensez-vous que pour un sponsor et une équipe, c’est un vrai point fort d’avoir deux frères qui s’entendent si bien ?
Oui c’est certain. Pour un sponsor c’est toujours intéressant d’un point de vue marketing et pour faire des petits clins d’œil quand une fratrie est réunie mais la priorité reste le côté sportif et je pense qu’on l’a montré. Le fait qu’on soit frère rajoute un petit plus !

Propos recueillis par Mathilde Duriez