Auparavant menée par l’Amicale Cycliste Marseille Est, l’Union Cycliste Internationale a décidé cette année d’accorder l’organisation de la première manche de Coupe de France VTT XCO/XCE à de nouveaux organisateurs. Une décision que les stapsiens de l’Université d’Aix Marseille, ont pris avec beaucoup de professionnalisme, malgré l’échéance.

Bonjour à vous tous, pouvez-vous présenter votre formation aux lecteurs de Vélo 101, en quelques mots ? Quels en sont les débouchés ?

Nous nous trouvons dans le cursus universitaire  STAPS. Tout ce que nous faisons est en rapport avec le sport. Il existe 4 grandes filières dont chacun des étudiants de l’organisation font partis :

– Filière management : avec cette formation les étudiants peuvent espèrer déboucher sur des métiers comme gestionnaires de club, organisateurs de manifestation…

– Filière santé : avec cette formation les étudiants peuvent déboucher sur des métiers d’intervenants ou concepteurs de programme d’activités adaptées aux personnes fragilisées (handicaps, maladie chronique…);

– Filière éducation et motricité : principalement pour faire professeur d’Education Physique et Sportive;

– Filière ergonomie : grâce à cette formation, les étudiants peuvent devenir ergonomes, ingénieurs du sport, travailler dans la conception de prothèse, etc…

Evidemment, l’Université d’Aix Marseille et la Faculté des Sciences du Sport en particulier nous ont largement soutenu. Merci, d’ailleurs, à l’ensemble des services qui nous ont donné de fiers coups de main !

Vous faisiez partie de l’organisation de la première manche de Coupe de France VTT qui a eu lieu le week-end dernier. Quand avez-vous appris la nouvelle et, du coup, quand avez-vous commencé à travailler dessus ?

Nous avons appris la nouvelle courant septembre. L’équipe de l’organisation telle qu’elle est aujourd’hui a travaillé dessus à partir de début octobre.

Selon vous, quel a été votre atout pour qu’une organisation comme celle-là vous soit donnée ?

Nous pensons que le fait qu’on soit des étudiants multidisciplinaires en faculté des sciences du sport a été un gros atout. De plus, la Faculté des sciences du sport a une option VTT qui se trouve à Aubagne, c’est d’ailleurs à eux qu’a été confiée la conception du circuit. Sur le campus, nous avons également un team de VTT : le Technoteam. Ce dernier allie entraînement et recherche, grâce au technosport de Luminy. Puis il y a aussi le SMUC, qui est également un des plus gros clubs de Marseille. Ils ont eu beaucoup de ressources à nous donner. En conclusion, je pense que l’organisation de la coupe de France nous a été confiée car nous rassemblons un ensemble de discipline universitaire et une diversité sportive énorme.

Qui étaient les autres organisateurs et comment vous êtes-vous répartis le travail ?

Il y avait 5 gros piliers de l’organisation :

– ASPEL « Association de Solidarité au Projets Etudiant de Luminy ». Cette association soutient et accompagne les projets étudiant de la conception à la réalisation. Elle essaie également de faciliter l’insertion professionnelle en mettant en contact les étudiants et les professionnels.

– BDS STAPS Marseille : Bureau des Sports, l’association propose de nombreux évènements : Nuits Du Sport, Tournoi, Week-ends sportifs, Journée d’intégration du handicap par le sport, soirées étudiantes… ainsi qu’un panel de créneaux sportifs sur les infrastructures de Luminy disponibles pour les adhérents.

– Mars’APAS : Association de promotion et de développement des activités physiques adaptées sur le bassin marseillais. Notre intention dans cet événement est l’apprentissage du domaine de l’événementiel, pour pouvoir développer les activités pour personnes handicapées dans d’autres manifestations sportives à l’échelle nationale.

– Les étudiants (ainsi que le tuteur de la spécialité) VTT du STAPS d’Aubagne. Ils ont principalement géré tout ce qui est en rapport avec le circuit, c’est à dire conception du circuit, gestion des bénévoles aux différents postes sur le circuit, communication avec les secours le jour de la course, liaisons avec la Fédération Française de Cyclisme… Et il y a également les étudiants de management qui se sont raccrochés plus tard sur le projet.

– Le SMUC

Avez-vous pu rencontrer un ou plusieurs membres de l’UCI durant cette organisation ? Si oui, dans quel(s) contexte(s) ?

Nous avons pu rencontrer différents juges nationaux et internationaux, qui sont membres de l’UCI. Notamment lors de la validation du circuit du XCO qui a été faite vendredi matin. Puis, nous nous sommes recroisés quelque fois dans le week-end pour échanger sur différents points de l’organisation.

Quels ont été les points les plus difficiles à organiser ?

Nous avons principalement eux du mal à chercher des partenaires. En effet, nous avons été prévenu tard que nous devions organiser la première manche de la coupe de France. De ce fait, il a été difficile de se mettre en place rapidement et de trouver des partenaires dans un délai aussi court. Nous remercions donc nos différents partenaires tels que le Conseil Régional, le Conseil Départemental, La Filière Carnot Fast Spor’In ainsi que VOLVIC qui ont été les quatre partenaires majeurs sur cette organisation. Mais nous avons aussi eu l’aide matérielle de HARIBO, RENT a CAR et des Cafés HENRY BLANC.

Le deuxième point difficile à gérer a été la recherche de bénévoles. En effet, sur un événement de cette ampleur nous avons besoin d’énormément de bénévoles. Or, de nos jours les bénévoles se font rares… nous avons heureusement eu l’aide de Daniel Priet et ses amis bénévoles depuis le mondial de Foot de 98 et du club de bénévoles du SMUC (smucacoeur). L’enseignante de la filière management, Isabelle Diméglio, nous a aussi envoyé des étudiants en stage. Du coup, les étudiants nous ont vraiment donné un gros coup de main les trois jours de compétitions. Ça fait plaisir de voir un engouement pareil autour de notre manifestation. Sympa aussi de constater qu’un noyau dur s’est constitué et que le dimanche après la course on était tous en « mode warrior » pour le rangement. On se voit avec la banane sur les réunions de reporting… on a un peu de mal à se lâcher !

De nombreux mois de travail acharné et, en seulement 3 jours, la première manche de Coupe de France VTT est passée. Quel effet ça fait ?

Nous avons eu un gros coup de mou le dimanche soir après le rangement et le lundi… En effet, c’est un projet qui nous tenait énormément à cœur et sur lequel nous avons passé énormément de temps.  Même si tout n’était pas parfait, nous en sommes très fiers. Maintenant nous avons une grosse impression de vide, de ne plus rien avoir à faire.

Si vous faites le bilan, savez-vous combien de coureurs se sont alignés et combien de spectateurs étaient présents sur les 3 jours de courses ?

Nous avons reçu 1450 coureurs de 19 nationalités différentes, 90 teams dont 20 teams étrangers. Il y a également eu 3000 visiteurs.

Après coup, pensez-vous que des choses auraient pu être mieux faites ?

Oui, je pense que nous aurions dû anticiper le monde qui était présent le vendredi matin. D’ordinaire, on ne voit pas autant de monde sur la reconnaissance libre. En effet, il n’y aurait peut-être pas eu toutes ces chutes si nous avions placé un bénévole sur chaque difficulté technique, afin de raisonner les vététistes qui venaient de faire 8h de route et qui se sont lancés sur les sauts, ou bien ce qui ne reconnaissaient même pas le saut… Nous pensons cependant que chaque cycliste doit être responsable de ses actes et ne pas tenter des sauts s’il n’a pas le niveau technique ou la forme physique. Nous devons nous améliorer aussi sur d’autres domaines comme la signalétique, l’accès au repas etc. La liste est importante nous sommes en plein débriefing et nous voulons vraiment être au top l’an prochain.

Qu’est-ce qui, pour vous, a été le plus excitant ? La préparation, le Jour-J ou la semaine d’après ?

C’est dur de choisir entre la préparation et le Jour-J… Ce projet nous tenait tellement à cœur que la préparation a été une très belle aventure, surtout sur le plan humain. Le Jour-J tout est allé très vite… nous n’avons pas beaucoup dormi afin que les coureurs puissent courir dans les meilleures conditions possibles. Mais la semaine d’après a été une dure semaine de vide pour nous. Le début du débriefing avec les différentes institutions nous projette sur l’an prochain ça redevient excitant !

En tant que spectateurs et passionnés de cyclisme, quel est l’événement ou la course que vous attendez le plus cette année ?

On a tellement eu la tête dans le guidon qu’on n’a pas regardé grand chose autour. La plus importante qui nous habite tous déjà, c’est la coupe de France de VTT de Marseille en 2019 ! On croise les doigts pour l’obtenir et on souhaite énergie et réussite aux organisateurs des autres étapes cette année !

– Soline Cazaubon