L’éviction de tous les coureurs suspendus au moins une fois au cours de leur carrière est partie d’une bonne volonté. En Italie, il a été décidé que plus jamais un coureur convaincu de dopage ne porterait le maillot vert-blanc-rouge de champion national et encore moins celui de la prestigieuse équipe nationale. C’est donc sans Basso, Di Luca, Petacchi, Rebellin, Scarponi et consorts que se dispute cette année le Championnat d’Italie, organisé sur un circuit ardu à Aci Catena, en Sicile. Tenant du titre, le local Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli) remet son titre en jeu. Le temps d’une course, il retrouvera des couleurs anonymes. Mais pas plus de vingt-quatre heures car devant les siens, il est plus que jamais décidé à aller chercher un troisième maillot de champion d’Italie, opposé à un peloton réduit à seulement 93 partants.

Le circuit sicilien est rude et finalement réduit à huit tours de 26,1 kilomètres (208,8 km), quand un neuvième tour était prévu au préalable. La première attaque est portée par quatre coureurs au kilomètre 14 : Manuel Belletti (Colnago-CSF Inox), Alessandro Donati (Acqua & Sapone), Henry Frusto (D’Angelo & Antenucci-Nippo) et Federico Rocchetti (De Rosa-Ceramica Flaminia). Le peloton accepte d’offrir six minutes d’avance au quatuor, qui se fatigue pourtant très vite sur le parcours usant et finit par abdiquer après 121 kilomètres passés devant, soit à 70 kilomètres de l’arrivée. Une succession d’attaques et d’accélérations commence alors, au grand dam de Damiano Cunego (Lampre-ISD) et Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), surpris l’un après l’autre par l’explosivité de leurs adversaires, notamment dans l’avant-dernière montée du Trecastagni, où se dessine l’échappée décisive autour de huit solides puncheurs.

Le ménage a beau été fait par la fédération, il demeure dans le peloton quelques casseroles, des garçons jamais contrôlés positifs, jamais suspendus donc, mais sur lesquels planent de lourds soupçons de dopage. C’est le cas de Giampaolo Caruso (Team Katusha), Alessandro Ballan et Mauro Santambrogio (BMC Racing Team), trois coureurs qui se glissent justement dans la bonne échappée à une quarantaine de kilomètres du but. Avec eux on retrouve Ivan Santaromita (BMC Racing Team), Paolo Bailetti (De Rosa-Ceramica Flaminia), Simone Ponzi (Liquigas-Cannondale), Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Inox) et l’indécrottable Giovanni Visconti, qui se met en tête de dégrossir le groupe de tête dans l’ultime escalade de Trecastagni, à 20 kilomètres de l’arrivée. A-coup après à-coup, le champion d’Italie en titre fait céder ses adversaires au compte-gouttes pour finalement basculer au sommet flanqué du seul Santambrogio.

Mais la descente du Trecastagni est propice aux retours tout aussi successifs des coureurs qui composaient le groupe de tête. Santaromita rentre le premier, puis Caruso et les quatre autres pour finir. Ce sont huit coureurs qui reviennent vers Aci Catena, où les démarrages des uns et des autres ne serviront à rien. Les prétendants au titre national se courent les uns après les autres et c’est bien un sprint qui les départagera dans les derniers hectomètres. Certainement pas épointé par les efforts fournis tout au long de la journée, pour semer ses adversaires, les poursuivre ou tout simplement les contrôler, le Sicilien Giovanni Visconti trouve encore la force de sprinter pour aller chercher chez lui son troisième titre de champion d’Italie après ceux acquis en 2007 et 2010. Il précède cette fois Mauro Santambrogio et Simone Ponzi.

Classement :

1. Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli) les 208,8 km en 5h34’46 »
2. Mauro Santambrogio (BMC Racing Team) m.t.
3. Simone Ponzi (Liquigas-Cannondale) m.t.
4. Giampaolo Caruso (Team Katusha) m.t.
5. Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Inox) m.t.
6. Paolo Bailetti (De Rosa-Ceramica Flaminia) m.t.
7. Ivan Santaromita (BMC Racing Team) à 13 sec.
8. Alessandro Ballan (BMC Racing Team) à 32 sec.
9. Fortunato Baliani (ITA, D’Angelo & Antenucci-Nippo) à 2’36 »
10. Luca Paolini (ITA, Team Katusha) à 3’22 »