Arnold, comment s’est passé le stage collectif en Corse, d’où vous revenez tout juste ? Etait-il plutôt orienté volume ou spécifique ?
Un peu des deux finalement, avec selon les jours du foncier sur des sorties jusqu’à six heures et demie, sept heures de selle sur des parcours vallonnés ou biquotidiens avec du fractionné en col. Nous avions en plus la chance d’avoir avec nous des scooters et l’avons utilisée pour faire des tests. Nous avons vraiment roulé sur tous types de terrains avec la chance aussi d’avoir eu du beau temps, c’est idéal pour faire un stage au mois de janvier. Au total, nous avons accumulé vingt-neuf heures de vélo sur la semaine.

En avez-vous profité pour reconnaître les routes du Critérium International ?
Nous étions basés à Porto-Vecchio, nous avons notamment gravi l’Ospedale, que nous avions déjà abordé lors du Critérium International l’an dernier. On connaissait le terrain et nous en avons effectivement profité aussi pour reconnaître les étapes du prochain Critérium International.

Durant l’hiver, vous pratiquez le cyclo-cross avec réussite, que vous apporte cette discipline ?
Le cyclo-cross m’évite de ne faire que du foncier et m’apporte d’une manière générale beaucoup sur le plan de l’entraînement, comme par exemple le fait de faire du fractionné « facilement ». J’aime cette discipline alors que j’ai commencé la route sur le tard, à l’âge de 18 ans. Et en réalité je ne coupe pas après la saison de cyclo-cross, j’enchaîne aussitôt avec la saison sur route.

Quel va être votre programme jusqu’au grand rendez-vous de juillet ?
Il sera proche de ce qu’il était l’an dernier mais avec la différence importante que nous serons cette fois-ci en 1ère division, où les courses ont un déroulement un peu différent. De mon point de vue, les courses WorldTour sont plus agréables à courir. Ce sont généralement des courses qui me conviennent plus comme Paris-Nice ou le Dauphiné, qui sont véritablement des incontournables. Mais il ne faut pas oublier par exemple le prochain Tour d’Oman, ou encore les classiques ardennaises, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Ce sont là aussi deux courses qui me plaisent vraiment : elles sont longues et exigeantes. Ce sera idéal avant de couper un peu, en vue des stages en montagne, du Dauphiné et bien sûr du Tour.

L’encadrement vous a déjà désigné leader pour le Tour. N’est-ce pas une pression supplémentaire ?
Nous sommes tout de même loin du Tour donc pour être sincère je n’y pense pas. Je n’ai d’ailleurs pas étudié le parcours étape par étape. D’autres objectifs assez importants vont intervenir auparavant. L’important est surtout d’arriver en bonne condition le moment voulu, d’être prêt à 100 % de mes possibilités. Si c’est le cas, alors je serai leader, mais tout ça peut changer très vite ou évoluer car le vélo n’est pas une science exacte. Il faudra vraiment que je montre que j’ai ma place en juin et non en janvier.

Marc Madiot évoque pour 2012 une façon plus ciblée de courir, moins « chien fou ». Est-ce que cela va changer quelque chose en ce qui vous concerne ?
L’an dernier, en venant de la Caisse d’Epargne, j’arrivais dans l’équipe FDJ et je devais me positionner. Je voulais montrer que j’avais un bon rôle à jouer. J’ai eu un peu de mal à faire ma place en début de saison car l’équipe était elle-même un peu désorientée avec ce passage en 2ème division. Le programme de course avait évolué. Il fallait prendre au passage toute victoire possible. Au final pas de victoire en ce qui me concerne mais j’ai réussi à faire un bon boulot pour l’équipe, les copains. Ensuite les choses ont tourné en notre faveur et finalement sur le Tour nous avons montré nos couleurs et surtout que nous avions parfaitement notre place en 1ère division. Même si la victoire n’a pas été au rendez-vous, cela a tout de même été une belle satisfaction pour l’équipe.

Propos recueillis à Paris le 20 janvier 2012.