C’est un feuilleton qui a duré tout l’hiver et qui n’a trouvé son épilogue qu’en février alors que la saison était déjà lancée depuis un mois. Le 15 février 2013, le WorldTour vit un véritable séisme. Le TAS a tranché : le Team Katusha sera bien dans l’élite du cyclisme mondial, quoi qu’en dise l’UCI. Un petit rappel des faits s’impose pour bien comprendre en quoi cette décision inattendue a mis dans l’embarras la fédération.

En conflit avec l’Union Cycliste Internationale depuis plus de deux mois, le Team Katusha sait qu’il ne lui reste qu’une solution pour participer au WorldTour, malgré la décision initiale de l’UCI : porter l’affaire devant le TAS. Chargé de se prononcer sur le bienfondé de l’exclusion de l’équipe russe qui reposait sur le critère éthique, le TAS « n’est pas parvenu aux mêmes conclusions que la Commission des Licences de l’UCI. » Aussi décide-t-il d’accorder au Team Katusha son enregistrement en 1ère division.

Aussitôt la question se pose : le WorldTour restera-t-il à 19 ? D’autant qu’un point du règlement avait déjà anticipé un tel cas de figure. Il stipule qu’en cas de décision du TAS annulant un refus de licence, l’UCI se réserve le droit de redistribuer les licences en cours. En d’autres termes, pour maintenir le WorldTour autour de dix-huit équipes, la limite qu’elle s’est fixée, l’Union Cycliste Internationale aurait pu éjecter un groupe un mois après le début de la saison. Il n’en sera finalement rien et trois jours plus tard le retour de Katusha est entériné.

L’UCI renvoie alors la patate chaude aux organisateurs qui sont contraints de s’adapter à cette situation inédite. Le Tour et la Vuelta agissent en conséquence en limitant à trois le nombre d’invitations accordées. Pour les épreuves qui avaient déjà annoncé leur plateau, Giro en tête, elles doivent se résoudre à accueillir une équipe supplémentaire. ASO n’a alors annoncé ses invitations que pour Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné et tiendra ses engagements envers les quatre formations conviées avec un stress supplémentaire. « Il faut trouver les hôtels, les feuilles de classements, les bandeaux voitures, les dossards, énumère Jean-François Pescheux. Ce sont des petites bricoles, mais à la sortie ce sont des contraintes supplémentaires, tout était prévu pour vingt-deux équipes, il faut tout refaire. Logistiquement, ce n’est pas facile. » Dans cette affaire, il n’y a qu’un seul heureux : le Team Katusha, bien entendu.

Ça s’est passé en février :

•  samedi 2 février : en quatre courses professionnelles, Bryan Coquard triomphe déjà à deux reprises en enlevant deux étapes de l’Etoile de Bessèges remportée par Jonathan Hivert.
•  samedi 2 février : les Championnats du Monde de cyclo-cross sont condensés en une journée et voient la victoire de Sven Nys chez les Elites et de Marianne Vos chez les Dames.
•  dimanche 3 février : l’équipe Blanco suspend Luis-Leon Sanchez pour son implication présumée dans l’affaire Puerto. Il ne sera réintégré qu’au mois de mai au Tour de Belgique.
•  dimanche 3 février : Johnny Hoogerland confirme sa réputation de grand malchanceux en se faisant renverser par une voiture à l’entraînement. Touché au foie, il reste quelques jours en soins intensifs.
•  samedi 9 février : les coureurs de l’équipe Garmin-Sharp découvrent avec stupeur que leurs Cervélo R5 ont disparu dans la nuit. Ils doivent se retirer du Tour Méditerranéen.
•  mercredi 20 au dimanche 24 février : les Bleus repartent avec deux médailles d’or des Championnats du Monde sur piste : François Pervis sur le kilomètre et Brisse-Kneisky sur l’américaine.
•  jeudi 21 février : l’UCI lance une grande consultation où tous les amateurs de cyclisme peuvent livrer leur opinion sur la fédération internationale. Elle durera jusqu’au 15 mars.
•  samedi 23 février : seul candidat, David Lappartient est réélu pour quatre ans à la tête de la Fédération Française de Cyclisme avec 86,89 % des suffrages.
•  dimanche 24 février : les chutes de neige obligent les organisateurs de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, de la Drôme Classic et du GP de Lugano à annuler leurs épreuves.
•  lundi 25 février : au lendemain de la fin des Championnats du Monde, Florian Rousseau quitte son poste d’entraîneur du sprint déplorant le manque de relations avec la FFC.