Comme elles le sont chaque année, les classiques sont une nouvelle fois captivantes, impressionnantes. La campagne débute de façon épique ! Le week-end d’ouverture en Belgique a déjà été tronqué en raison de la neige. Kuurne-Bruxelles-Kuurne annulé, on avait déjà dû se contenter d’un Het Nieuwsblad dantesque sous une pluie froide et remporté par le vétéran italien Luca Paolini. Les choses sérieuses commencent cependant un mois plus tard avec A Travers la Flandre dont le lauréat Oscar Gatto saute à 50 mètres de la ligne un Thomas Voeckler qui ne sait pas encore que son printemps sera pourri par une vilaine chute quelques semaines plus tard. L’accalmie n’est que passagère puisque le froid refait son apparition pour l’E3 et Gand-Wevelgem. Assez parlé de météo, surtout quand les courses qui sont proposées sont aussi riches en suspense !

Les Flandriennes se réduisent, comme l’an dernier, à un seul homme. Ce n’est cette fois pas Tom Boonen, qui doit se contenter d’une petite 7ème place à Harelbeke, mais bien de Fabian Cancellara. Comme à ses plus belles heures, le Suisse réalise plusieurs démonstrations de force impressionnantes. La première intervient au Grand Prix E3, où il construit son succès à 35 kilomètres de l’arrivée sur les pentes du Vieux-Quaremont. Puis c’est au Tour des Flandres que le quadruple champion du monde du contre-la-montre surclasse ses adversaires. Cancellara se montre dominateur face à Peter Sagan, son ultime adversaire. Un coup d’œil dans la précédente ascension du Paterberg permet au natif de Berne de distancer son rival slovaque dans la dernière difficulté avant de filer en vainqueur vers Audenarde.

Paradoxalement, c’est la course où l’adversité aura été la plus intéressante qui reste en mémoire quand on évoque le printemps 2013 fabuleux du Suisse. À plusieurs reprises, Cancellara semble piégé par les courses d’équipe des formations rivales. Et au moment où le gain d’un troisième pavé de vainqueur devient de plus en plus incertain, il réagit, sur le plat, à la force des mollets, pour revenir sur la tête. Puis, dans le Carrefour de l’Arbre, il se débarrasse de tous ses rivaux, sauf un valeureux Sep Vanmarcke sur qui personne n’aurait misé. Ce n’est qu’au terme d’un sprint épique sur l’anneau roubaisien que Cancellara parvient à remporter ce Paris-Roubaix le plus rapide de l’histoire.

Les choses sont légèrement différentes du point de vue ardennais. Là où un homme a tout dominé au nord de la Belgique, le sud du pays est et restera sans roi pendant toute la campagne. Plus ouvertes que jamais, les classiques wallonnes vont sacrer des outsiders, voire des coéquipiers modèles. Finalement, la victoire de Dan Martin à Liège-Bastogne-Liège est peut-être la moins surprenante du triptyque, tant l’Irlandais s’était déjà montré régulier sur ce type de course. Qui plus est, il a pu compter sur un équipier de luxe avec un Ryder Hesjedal des grands jours. La victoire de Daniel Moreno à la Flèche Wallonne est surprenante dans la mesure où on attendait davantage Joaquim Rodriguez chez Katusha. Mais le mur de Huy convient lui aussi parfaitement à cet Espagnol qui semble inséparable du numéro un mondial.

Par contre, personne n’aurait misé un kopeck sur une victoire de Roman Kreuziger à l’Amstel. Pour ce qui devait être la revanche des Championnats du Monde, on s’attendait à ce que, comme à Valkenburg en 2012, tout se joue dans la dernière ascension du Cauberg. Le Tchèque a finalement anticipé les débats. Grand bien lui en a pris puisqu’il décroche sa première victoire d’envergure sur une course d’un jour. Il devance d’une vingtaine de secondes le groupe de favoris réglé au sprint par Alejandro Valverde pour la plus grosse sensation de la saison sur les classiques.

Ça s’est passé en avril :

• lundi 1er avril : victime d’une chute la veille au Tour des Flandres qui l’a contraint à l’abandon après une vingtaine de kilomètres, Tom Boonen renonce officiellement à Paris-Roubaix
• lundi 1er avril : Cadel Evans annonce qu’il prendra le départ du Tour d’Italie, officiellement dans le but de retrouver son niveau en vue du Tour de France.
• mercredi 3 avril : les Colombiens sont en feu au Tour du Pays Basque en plaçant trois de leurs représentants aux quatre premières places. Sergio Heano et Nairo Quintana remportent une étape.
• dimanche 7 avril : grandissime favori de l’Enfer du Nord, Fabian Cancellara remporte son troisième Paris-Roubaix au terme d’un sprint serré avec Sep Vanmarcke.
• mardi 9 avril : Rémy Di Greorio est innocenté par la Cour d’appel d’Aix dans sa prétendue affaire de dopage. Le Marseillais rebondit chez les amateurs en rejoignant le SC Martigues.
• jeudi 11 avril : la nouvelle génération du sprint français s’affronte à Denain. Arnaud Démare sort vainqueur devant Bryan Coquard et Nacer Bouhanni. Adrien Petit termine 6ème.
• dimanche 14 avril : Roman Kreuziger surprend tous les favoris à l’Amstel Gold Race dont la ligne n’est plus tracée au sommet du Cauberg, mais 1800 mètres plus loin.
• dimanche 14 avril : déjà peu en vue sur les classiques, Thomas Voeckler voit son printemps se terminer sur les routes néerlandaises. Bilan : clavicule cassée.
• dimanche 14 avril : avant goût des Championnats de France, le Tro Bro Leon est dominé par l’équipe FDJ avec trois hommes sur le podium : Mourey, Le Bon et Geslin.
• dimanche 14 avril : Julie Bresset se fracture la clavicule à Munsingen lors de la 2ème manche de Coupe d’Allemagne. Elle ne reprendra la compétition qu’au mois de juin.
• mardi 16 avril : amoindri par son accident de voiture et marqué par l’échec des Jeux Olympiques, Laurent Jalabert quitte ses fonctions de sélectionneur national.
• mercredi 17 avril : Daniel Moreno crée la surprise en remportant une Flèche Wallonne que son leader Joaquim Rodriguez n’abordait pas dans les meilleures conditions.
• vendredi 19 avril : Vincenzo Nibali prend un avantage psychologique en remportant avec panache le Tour du Trentin, épreuve de préparation à la course rose.
• dimanche 21 avril : Dan Martin succède à son oncle Stephen Roche dans les vainqueurs irlandais de Liège-Bastogne-Liège en attaquant dans la côte d’Ans.
• mardi 23 avril : Alessandro Petacchi annonce qu’il met un terme à sa carrière à l’âge de 39 ans. Il reprendra finalement la compétition en août avec Omega Pharma-Quick Step.
• samedi 27 avril : les trois invitations pour le Tour de France sont décernées et attribuées à Cofidis, Europcar et Sojasun. Cinq équipes françaises disputeront le Tour.
• mardi 30 avril : le verdict du procès Puerto tombe. Eufemiano Fuentes est condamné à un an de prison pour avoir mis en danger la santé des sportifs au cours des autotransfusions.