Vincenzo Nibali. C’est sans aucun doute, la grosse surprise de ce contre-la-montre. Hier, Vincenzo Nibali (Astana) n’a concédé que onze petites secondes à Bradley Wiggins. L’Italien se pare de rose et se place dans la peau du grand favori pour la victoire finale. « Le Giro n’est pas terminé, nuance cependant le Sicilien. Il reste encore deux semaines devant nous avec de difficiles étapes de montagne. Mais nous avons connu une première semaine calme qui m’a permis d’être aussi frais que possible au départ du chrono. Scarponi et Evans ont réalisé un très bon contre-la-montre. Tous les deux sont de très bons grimpeurs en haute montagne et ont de bonnes équipes. Et Bradley Wiggins ne doit surtout pas être sous-estimé. »

Bradley Wiggins. Le contre-la-montre de Bradley Wiggins (Team Sky) doit-il être considéré comme une contre-performance ? Certes, le Britannique n’a pas remporté l’étape, n’a repris qu’une poignée de secondes à Vincenzo Nibali et n’a pas creusé les écarts comme il avait pris l’habitude de le faire l’an dernier, mais il possède des circonstances atténuantes. « Évidemment, le fait d’avoir crevé et d’avoir dû changer de vélo n’aide pas, invoque le vainqueur du dernier Tour de France. Mais la deuxième partie de l’étape me convenait et j’ai repris beaucoup de temps. Ça va être une sacrée course ces deux prochaines semaines », promet l’Anglais. Dos au mur, Wiggins devra revoir sa tactique lui qui possède 1’16 de retard sur Nibali ce matin.

Alex Dowsett. La bataille entre les favoris et les écarts plus minimes que ce que l’on attendait ferait presque passer au second plan la performance d’Alex Dowsett (Movistar Team). Pourtant, le jeune Britannique a réalisé un excellent chrono, se permettant de battre au passage son ancien leader et compatriote Bradley Wiggins. Le tout à seulement 24 ans, pour sa première participation à un Grand Tour. « Cela va prendre un peu de temps avant que je ne réalise ce que j’ai fait, affirme l’ancien du Team Sky sur son petit nuage. Je ne peux pas y croire. Le contre-la-montre était plus difficile que ce à quoi je m’attendais. C’est sans doute le plus dur de ma vie. Avant le départ, finir dans le top 10 aurait été une belle performance, alors accrocher la victoire est incroyable. »

Cadel Evans. Sur le long contre-la-montre proposé par les organisateurs, Cadel Evans (BMC Racing Team) devait concéder le moins de temps possible sur Bradley Wiggins et en prendre le maximum sur Vincenzo Nibali. La première partie de la mission est accomplie, mais pas la deuxième au vu du chrono fantastique de l’Italien. Malgré tout, l’Australien a plutôt bien négocié le premier temps fort de ce Tour d’Italie et occupe la 2ème place à 29 secondes du Sicilien. « Nous l’attendions depuis longtemps et nous nous y étions préparés car il s’agissait d’un contre-la-montre qui mettait à l’épreuve sur tous les aspects d’un chrono, a déclaré Evans. C’était plat, rapide et technique avec des routes aux descentes raides et techniques et des ascensions abruptes. »

L’étape du jour :

9ème étape Sansepolcro-Florence (170 km). Avant un repos bien mérité à la suite de cette première semaine intense, le Tour d’Italie fait escale à Florence. À l’arrivée, on ne pensera pas seulement au Giro, mais aussi aux prochains Championnats du Monde qui se dérouleront dans la cité qui a vu naître Dante au 13ème siècle. Le final empruntera une partie du parcours des Mondiaux, et notamment la côte de Fiesole, située à onze kilomètres de la ligne. Au-delà de cette particularité, c’est une véritable étape de moyenne montagne qui attend les rescapés de ce Tour d’Italie avec une difficulté de 1ère catégorie, le Vallombrosa et une autre de 2ème, le Passo della Consuma, à mi-parcours. Avec une première semaine complètement folle, il n’est pas exclu que ceux qui ont perdu du temps hier passent à l’attaque et profitent de ce parcours escarpé.