Romain, vous avez signé à Liège la meilleure place d’un coureur français cette année sur le terrain des classiques, 10ème, comment s’est passée votre course ?
On a vraiment bien travaillé toute la journée. Toute l’équipe m’a fait confiance. On a couru pour la gagne. On était toujours présent à plusieurs dans la côte de Saint-Nicolas. Mes équipiers m’ont mis en confiance. J’avais la consigne de ne pas bouger. Je ne pouvais pas attaquer. Je devais essayer de suivre les meilleurs jusqu’au bout. J’ai fait une course contre nature. J’ai beaucoup attendu et hésité pour voir si je devais attaquer ou pas. Je termine 13ème l’an dernier pour ma première participation. Cette année je me glisse dans le Top 10. Je suis sur la bonne voie. J’espère que dans les années à venir je pourrai faire encore mieux.

Avez-vous commis une erreur dans la course ?
Dans la Roche-aux-Faucons, j’ai mis trop de temps à réagir pour suivre les plus forts. J’ai sûrement perdu l’énergie dont j’aurais eu besoin pour faire encore mieux dans les 300 derniers mètres.

Est-ce à penser que vous aviez les capacités de faire un meilleur résultat ?
Je pense que oui. Dans les pourcentages les plus forts, j’étais aussi bien que les meilleurs coureurs. J’ai couru trop sur la défensive. J’ai hésité à attaquer dans la côte de Saint-Nicolas. Ensuite, Domenico Pozzovivo est parti. J’ai préféré faire la cassure et assurer le coup à l’arrière. Dans les prochaines courses, il faudra un juste milieu entre l’attaque et l’attente. J’ai eu plus de plaisir à courir l’an dernier en attaquant mais j’y avais été moins bien récompensé. Le Top 10 était l’objectif que l’on s’était fixé au début de la semaine. Le contrat est donc rempli.

Quels enseignements tirez-vous de cette course ?
J’ai pu voir que, lorsque je ne me disperse pas, j’arrive a être présent dans le final avec les meilleurs et à répondre à leurs attaques. Cela confirme mon Tour de Catalogne et mes autres bonnes courses de cette année. Je suis très content. Toute l’équipe me faisait confiance malgré mon jeune âge et mon manque d’expérience. Je ne vous cache pas que j’avais des frissons avant d’attaquer la Roche-aux-Faucons, le haut-lieu de cette Doyenne. On l’a abordé en tête avec mes équipiers. Je n’avais qu’une envie : attaquer. Je ne l’ai pas fait mais les grands champions n’y ont pas attaqué non plus. Je pense que c’est dû au fait que le peloton est très homogène. Dans les années à venir, il y a aura des possibilités pour moi.

On peut aussi mettre en avant la bonne course d’équipe…
Oui, depuis le début de la saison, on est très forts. On a prouvé que l’on avait le niveau d’une équipe qui compte sur la scène internationale. Deux coureurs dans le Top 10 de Liège-Bastogne-Liège, ce n’est pas rien.

Propos recueillis par Pol Loncin à Liège le 27 avril 2014.