Alberto Contador. Jamais Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) ne s’était emparé si vite du maillot de leader d’un Grand Tour. Dès la cinquième étape hier à Abetone, il s’est habillé de rose. « Je ne crois pas qu’il soit trop tôt pour cela, estime-t-il cependant. Ce serait une autre histoire si nous déclarions vouloir le conserver définitivement jusqu’à Milan. Le maillot, c’est une belle récompense, mais on ne va pas le défendre coûte que coûte. Le Giro est encore long et nous n’en avons vu qu’un aperçu. La course ne fait que commencer. Pour l’heure, Fabio Aru et Richie Porte sont clairement mes adversaires les plus forts. Aru est coriace en montagne quand le chrono qui approche jouera en faveur de Richie. Il est seulement surprenant, à ce stade de la course, que Uran ait perdu autant de temps en si peu d’étapes, mais tout peut encore arriver. »

Polémique. Un changement de vélo sans raison apparente d’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, soit avant l’ascension finale vers Abetone, a suscité une polémique avivée à la télévision italienne par l’ancien champion du monde Mario Cipollini. « Ça ne lui apporte rien et ça ne fait qu’alimenter les suspicions sur les vélos motorisés », a maugréé l’ancien sprinteur. Ce dont Alberto Contador s’est défendu devant la presse, non sans un certain embarras. « Les histoires à propos de petits moteurs dans les vélos sont des blagues, de la science-fiction. Quand vous changez de vélo, vous pouvez jouer avec différents types de pneus, un nouveau développement qui est utile pour franchir un col mais pas sur les 200 kilomètres qui le précèdent. Les changements de matériel, comme on en voit dans les sports automobiles, ça va dans le sens de l’évolution et je trouve que c’est plutôt bien pour le cyclisme. »

Fabio Aru. L’infection gastro-intestinale dont il avait souffert en avril et qui l’a contraint à privilégier l’entraînement en montagne à la compétition est du passé pour Fabio Aru (Astana), qui a su résister hier au démarrage d’Alberto Contador pour aller chercher à Abetone les 4 secondes de bonification qui restaient à prendre en haut. Le voilà revenu à 2 secondes de l’Espagnol au classement général. « Quand Alberto a démarré, ça n’a pas été facile de prendre sa roue. Ses attaques à lui sont explosives et susceptibles de faire la différence. Mais je suis rentré le premier, suivi par Richie Porte et Mikel Landa, lequel s’est porté devant pour faire le rythme. Il a réalisé un travail extraordinaire, commes mes autres coéquipiers avant lui. Maintenant, le Giro ne fait que commencer et il est important de garder une attention maximale. »

Jan Polanc. Agé de 23 ans, le Slovène Jan Polanc (Lampre-Merida) a gagné à l’économie et en suivant à la lettre les consignes passées par sa direction sportive dans la montée d’Abetone. Echappé depuis le matin, il a su appliquer les recommandations de son entourage. « Au pied de la montée finale, mon directeur sportif m’a dit de ne pas me livrer à 100 %, donc je suis monté à environ 90 % de mes capacités, avant d’aller plein gaz dans les derniers kilomètres, raconte le vainqueur d’étape. De la voiture on n’arrêtait pas de me répéter en permance de ne pas aller trop fort, parce que la montée était longue avec ses 17 kilomètres. Dans les 5 derniers kilomètres, ce n’était plus tellement raide et donc plus facile. Sans quoi j’aurais eu du mal à contenir les meilleurs. »

Sylvain Chavanel. On évoquait hier matin l’apprentissage difficile de Sylvain Chavanel (IAM Cycling) sur le Giro, auquel il participe pour la première fois. Hier soir, le Châtelleraudais s’en allait conquérir la 2ème place à l’arrivée en altitude à Abetone, après une longue échappée ! « J’ai réussi à me glisser dans la bonne échappée, s’est-il réjoui. Nous nous sommes bien entendus et avons adopté un bon rythme. L’étape était moins difficile que celles connues depuis dimanche. Cela m’a fait le plus grand bien d’être devant. Je ne suis pas encore tout à fait au top mais j’ai réussi mon challenge. Bien sûr je serais plus content encore avec une victoire mais j’étais trop juste dans les pourcentages au-délà de 6-7 %. Je suis tombé sur plus fort que moi mais ça fait du bien de retrouver la tête de la course. Et je compte bien encore tenter ma chance. »

L’étape du jour :

6ème étape : Montecatini Terme-Castiglione della Pescaia (183 km). La sixième étape du Giro apparaît comme la seconde occasion d’en découdre pour les purs sprinteurs. Au lendemain du rendez-vous toscan d’Abetone, la course rose reprend sa descente de la péninsule italienne par les routes de Toscane. On rejoindra la côte méditerranéenne ce soir après une transhumance de 183 kilomètres à travers le pays toscan. Une étape presque plane, à l’exception d’un bref tronçon central qui verra le peloton aller chercher quelques reliefs dans les monts Métallifères, aux abords de la chaîne des Apennins, récompensés par un prix de la montagne. De là, la course retrouvera des routes toutes plates sur les 40 derniers kilomètres jusqu’à l’arrivée inédite à Castiglione della Pescaia, au bout d’une très belle ligne droite.

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