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Dimitri, vous avez gagné deux étapes sur ce Tour de France, quel bilan faîtes-vous ?
C’est positif. Nous avions planifié de gagner des étapes, nous avions l’effectif pour et nous avons vu que ça a marché. La dernière semaine nous étions aussi à l’attaque avec Kangert, on a essayé. Mais on a vu une grosse bagarre des coureurs du général donc cela n’a pas pu fonctionner. Avec Jakob (Fuglsang) on pensait au podium, ou au moins les cinq premiers, on ne le cache pas. Il était près du podium de toutes les courses auxquelles il a participé cette saison, il en a gagné, il a déjà fait 7ème du Tour… En plus, dès le début d’année, on a su que Froome allait sur le Giro, Dumoulin aussi, on pensait qu’ils seraient absents sur le Tour mais on a vu que tout le monde était là. On a vu une grande bagarre entre ces coureurs et on n’a pas forcément eu de chance. On pensait bien sortir de la première semaine et gagner du temps dans la montagne mais cela n’a pas été le cas.

Diriez-vous qu’avec une semaine de récupération supplémentaire entre le Giro et le Tour, comme il y a eu cette année, c’est possible de gagner les deux, comme Pantani en 1998 ?
C’est tout à fait possible oui. Après on sait que le vélo a changé, les tactiques sont mieux contrôlées. Les coureurs ne participent plus à toutes les courses, il y a des blocs de compétition, c’est structuré et c’est programmé. Disons que c’est plus intelligent, plus scientifique. Donc je pense que c’est possible.

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Est-ce que Jakob Fuglsang a touché ses limites ou pensez-vous qu’il puisse encore progresser ?
Non il n’a pas encore touché ses limites. Nous avons vu que ses sensations étaient bonnes, mais quand tu perds du temps en tombant, c’est mentalement que tu lâches. Mais physiquement il est très bien. Si on analyse la course, Quintana n’est pas sur le podium, Landa non plus, Bardet, qui y était les deux dernières années, non plus. Ca dépend du parcours, de qui est là… Si on regarde qui il y avait au départ, qui est devant en montagne ? Thomas, Froome, Dumoulin, Roglic : quatre coureurs qui vont très vite au chrono. Donc est-ce que vous pouvez gagner face à eux ? Il faut prendre de l’avance en montagne mais les Sky sont très forts pour contrôler la course. On a vu qu’avec les étapes courses il y avait beaucoup de coureurs lâchés, et on a vu de gros écarts. Et quand il y avait des échappées de trente coureurs, Sky ne paniquait pas, ils géraient bien la course. Et qui pouvait les attaquer dans le final ?

A votre avis, est-on rentré dans une période où ce sont les très bons rouleurs qui deviennent avant tout les vainqueurs de Grands Tours ?
Je pense que cela dépend du parcours. Cette année c’était un casse-tête pour les équipes, il fallait affronter dès le départ le plat, le vent, le contre-la-montre par équipes, les pavés, et après on rentrait dans une autre configuration, celle de la haute-montagne. Donc pour une équipe forte, c’était plus facile à contrôler.

Les organisateurs réduisent le nombre de kilomètres de contre-la-montre, mais malgré tout les grimpeurs ne sont pas devant…
On réduit les chronos, mais vous avez vu le parcours. Ce n’était pas tout plat, nous étions en reconnaissance il y a deux mois et nous savions qu’il allait y avoir des dégâts. Personnellement, je disais que Roglic serait une belle révélation, c’est un bon coureur, qui promet, et je pense qu’il aura bientôt un podium en Grand Tour. J’espère pour lui, mais j’imaginais qu’il serait un peu mieux sur le contre-la-montr. Froome a montré qu’il était encore là, il s’est battu jusqu’au bout et pour quelques secondes il est sur le podium.

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Votre leader, sur la Vuelta, sera Miguel Angel Lopez ?
Oui tout à fait. Miguel prépare la Vuelta avec l’équipe qui est programmée pour.

Y a-t-il des coureurs qui vont doubler Tour et Vuelta ?
On se pose des questions. Il faut voir l’état des coureurs qui sortent du Tour, normalement c’est dans le programme de Jakob (Fuglsang) mais nous verrons cela ensemble.

On évoque le recrutement d’un autre leader pour les Grands Tours, qu’en est-il du côté d’Astana ?
Nous sommes bien équipés je crois non ?

Vous avez perdu tardivement Fabio Aru cet hiver qui n’a pas été remplacé…
Nous ne l’avons pas perdu tardivement. Il a fait son choix, il a choisi son équipe. Il a fait six ans chez nous, on a fait de belles courses, des podiums, gagné la Vuelta… On n’a pas de regrets, il a fait du bon boulot, il a décidé de partir et on respecte sa décision. Nous ne sommes pas une équipe qui veut recruter plus pour les Grands Tours, on a surtout un savoir-faire en terme de préparation, de travail avec de jeunes coureurs. On a trouvé Fabio, on va en trouver d’autres, on a Miguel Angel Lopez, Pello Bilbao qui est en train de grandir et il y en a d’autres.

On évoque beaucoup Mikel Landa…
Landa a fait un passage chez nous (ndlr : 2014 et 2015), mais il est en contrat chez Movistar pour l’année prochaine encore.