Depuis qu’il a pris la place de Gand-Wevelgem dans le calendrier le mercredi entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, le GP de l’Escaut accueille deux catégories de coureurs. Les Flandriens qui préparent la revanche du Ronde n’hésitent pas à s’y rendre pour accumuler des kilomètres en vue de l’enfer du Nord. Mais c’est une tradition : ce sont les sprinteurs que l’on attend sur les bords de l’Escaut. Cela fait bien longtemps qu’ils ont pris la bonne habitude de gagner sur cette classique centenaire. Depuis 2005 et la victoire inattendue du Néerlandais Thorwald Veneberg, les emballages massifs se multiplient à Schoten, en périphérie anversoise. Un seul adversaire pour le gratin du sprint mondial : les chutes qui, contrairement aux années précédentes, ne perturberont pas les derniers kilomètres de cette édition.

Les empilages étaient pourtant ce que pouvait craindre les seigneurs du sprint et notamment Marcel Kittel (Giant-Shimano). En revanche, on doute qu’ils prennent au sérieux la menace représentée par Ivan Balykin (RusVelo), Alessandro Bazzana (Unitedhealthcare), Andrea Fedi (Neri Sottoli-Yellow Fluo), Jan Ghyselinck (Wanty-Groupe Gobert), Dimitri Gruzdev (Astana) et Luke Rowe (Team Sky), dont l’avance n’excède pas les cinq minutes. Comme pour faciliter un peu plus la tâche des équipiers des hommes rapides, les fuyards sont ralentis par un passage à niveau fermé devant eux dans la deuxième moitié de la course alors que la formation FDJ.fr pointe le bout de son nez en tête de peloton pour combler l’écart. Le paquet ne revient cependant pas tout de suite sur les coureurs de tête et les laisse s’épuiser.

En fait, le peloton joue au jeu du chat et de la souris avec les malheureux échappés. Revenus à 1’30 » à 60 bornes du terme, les Belkin, Giant-Shimano et FDJ.fr qui trustaient jusqu’alors les premières places coupent leur effort pour mieux remettre en route le moment venu. C’est chose faite à 48 kilomètres de l’arrivée, au premier passage sur la ligne d’arrivée. David Boucher (FDJ.fr) met alors le peloton en file indienne pour reprendre du temps aux fuyards dont l’avance est repassée au-delà des 2’30 ». L’écart met du temps à se réduire, mais les temps de passages sont respectés. Même si les hommes de tête possèdent encore 1 minute à 10 kilomètres de l’arrivée, on ne donne pas cher de leur peau. Les six hommes y ont pourtant cru jusqu’au bout. Mais la tentative est finalement reprise à 2,6 kilomètres de la ligne.

Après avoir abattu un gros travail tout au long de la journée pour Arnaud Démare, l’équipe FDJ.fr, sans doute un peu émoussée, est absente de l’emballage massif. En revanche, Marcel Kittel et ses hommes ont l’habitude de jaillir au meilleur des moments. L’équipe néerlandaise rend une copie parfaite aujourd’hui en plaçant le bolide allemand dans les meilleures dispositions dans le dernier kilomètre. Sur une arrivée qu’il connaît parfaitement pour s’y être imposé ces deux dernières années, Marcel Kittel tient en respect tous ses adversaires qui ne peuvent que constater de loin sa supériorité. L’Allemand entre dans l’histoire en égalant le record de trois victoires de Piet Oellibrandt et de Mark Cavendish. Mais il devient surtout le premier homme à remporter trois fois consécutivement ce qui s’apparente au Championnat du Monde des sprinteurs.

Classement :

1. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) en 4h33’53 »
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp) m.t.
3. Danny Van Poppel (PBS, Trek Factory Racing) m.t.
4. Alessandro Petacchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
5. Sam Bennett (IRL, Team NetApp-Endura) m.t.
6. Davide Appollonio (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Danilo Napolitano (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
8. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
9. Yannick Martinez (FRA, Team Europcar) m.t.
10. Matteo Pelucchi (ITA, IAM Cycling) m.t.