Cela fait seize ans maintenant que le maillot arc-en-ciel ne s’est plus posé sur les épaules d’un coureur français. Une éternité quand on sait que dans ce laps de temps l’Italie et l’Espagne ont décroché le titre quatre fois, la Belgique deux fois. Et pourtant Bernard Bourreau croit ses garçons capables du meilleur dans les prochaines échéances, à commencer par les Championnats du Monde de Ponferrada, dont il est allé reconnaître le circuit cette semaine. « Ce n’est pas un circuit pour un pur grimpeur mais pour être devant il sera nécessaire de bien grimper », a-t-il analysé à chaud alors qu’on a entendu tout et son contraire sur ce parcours de 18,2 kilomètres comprenant deux côtes : l’une de quasi 4 kilomètres, l’autre plus courte mais avec un passage à 11 % qui rejoindra la retenue d’eau du barrage de Barcena.

« Non, ce n’est pas pour un pur grimpeur, répète le sélectionneur de l’équipe de France. Un sprinteur qui passe bien la moyenne montagne, comme John Degenkolb par exemple, pourra prétendre à la victoire. Mais des Valverde, Costa, Gilbert et les Italiens auront de nombreuses possibilités. »

Entendu pour les autres, mais quid des Français ? « Beaucoup de coureurs français ont un grand avenir devant eux », martèle Bernard Bourreau en faisant référence à des coureurs comme Arthur Vichot, Warren Barguil, Tony Gallopin, Pierre Rolland ou Arnaud Démare, le dernier champion du monde tricolore toutes catégories confondues, chez les Espoirs en 2011. Pas encore de quoi en faire des favoris au titre mondial le 28 septembre en Castille-et-Leon, mais de beaux atouts néanmoins, capables de créer la surprise s’ils sont en mesure d’exécuter les prédictions de Bernard Bourreau.

« La première côte est plus difficile parce que, bien qu’elle ne soit pas dure, elle est longue et nécessitera de bien gérer ses efforts dans la perspective des derniers tours », augure-t-il avant de donner son sentiment sur la seconde bosse, livrant un premier indice de la stratégie qu’il pourrait tâcher de faire passer auprès de ses coureurs : « si quelqu’un parvenait à franchir seul en tête le haut de la seconde bosse, même avec une poignée de secondes d’avance, il pourrait tenir jusqu’à l’arrivée, parce que ceux qui rouleront derrière lui ne pourront pas aller plus vite dans la dernière section. »