Alexis, à quoi avez-vous pensé dans les derniers kilomètres de la Classic Loire-Atlantique ?
Wesley Kreder et Kenneth Vanbilsen ont attaqué dans la côte de Pont-Caffino. Je suis rentré sur le haut de la bosse, ça s’est un peu relevé et j’en ai profité pour repartir de plus belle. Il fallait alors enchaîner avec le mur de Saint-Fiacre, une bosse raide dans laquelle je ne me sentais jamais très bien au fil des passages. J’ai donc géré mon effort dans cette ultime difficulté avant de tout donner dans les 5 derniers kilomètres. Là, je ne pensais plus qu’à la ligne d’arrivée. J’ai fourni un petit contre-la-montre. Ce sont des efforts que j’apprécie. Pouvoir les réaliser chez les professionnels me réjouit.

Quelles étaient les consignes au briefing ?
Il fallait être vigilant au départ car nous savions que ça allait partir vite et nous ne voulions pas avoir à assumer la course derrière sur un circuit tel que celui-ci. On l’a vu : le peloton n’est jamais rentré. Ça n’a pas été facile en début de course, avec un peu de pluie et du vent. Dès le départ c’est effectivement parti très vite. Ça cassait. Je suis parvenu à garder ma place  et à prendre l’échappée. Je me sais assez en forme en ce moment. J’aime bien ce type de circuit assez casse-pattes, et la pluie ne me dérange pas, étant Normand.

Vous vous êtes retrouvés avec Julien Bérard à l’avant. Ce surnombre a-t-il joué ?
Pas au début mais au fil des tours ça a commencé à se regarder, à observer les autres pédaler. Il a alors fallu calculer un peu plus. Sur le final j’ai moins pensé à tout ça. J’étais avec Julien et il marchait bien. Nous communiquions bien et ça s’est très bien passé. Les Topsport Vlaanderen-Baloise avaient deux représentants eux aussi et nous étions particulièrement vigilants à eux. Quand Kenneth Vanbilsen est parti j’en ai profité pour y aller aussi.

Pensiez-vous obtenir si vite une victoire chez les pros ?
Non. Je sentais que j’avais de bonnes jambes depuis les Trois Jours de Flandre-Occidentale. Je suis encore là pour apprendre mais je suis dans une équipe où ça communique bien, où tout le monde se parle, j’apprends aux côtés de mes coéquipiers. Et j’ai encore à apprendre. Mais actuellement chez Ag2r La Mondiale nous sommes tous confiants. Avoir une équipe qui marche bien en ce moment aide.

Qu’est-ce qu’apporte justement le fait de courir dans une équipe en réussite ?
Ça crée de l’émulation. Le fait que l’équipe marche bien donne envie de bien faire aussi. A chaque fois qu’on se rend sur une course, on sait que l’équipe est capable. Nous avons un bon collectif, et c’est très important.

Où êtes-vous encore perfectible ?
J’aimerais progresser en montagne mais aussi tactiquement. Je suis parvenu à gagner mais je sentais bien que j’en faisais un peu trop. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre.

Sur quel type de course vous voyez-vous performer à l’avenir ?
Sur les courses par étapes. J’ai une bonne récupération, c’est vachement important, bien qu’au niveau professionnel ce soit encore différent de chez les amateurs. On verra sur les courses par étapes à venir. J’ai bien travaillé pour encaisser la transition entre les deux niveaux. Il reste encore du travail mais ça va plutôt pas mal. L’équipe me soutient bien et me laisse jouer ma carte, ce qui est important.

A quoi rêve un néo-pro ?
A plein de victoires, à gagner le plus possible, moi comme l’équipe. Avoir gagné la Classic Loire-Atlantique va me mettre en confiance et me dire que c’est possible, mais ça ne va pas non plus changer grand-chose. J’ai gagné mais il y a encore du boulot derrière. La saison ne s’arrête pas là. Je cours demain Cholet-Pays de Loire puis j’irai au Critérium International.

Propos recueillis à La Haye-Fouassière le 22 mars 2014.