Cette deuxième étape de la Haute Route des Alpes débute par une descente qui mène au pied du premier gros morceau de la journée, le col de la Bonette. Neutralisée, cette première partie a été faite sur les freins, derrière les motos suiveuses et n’a pas permis à tous de s’échauffer. Clara a encore son petit-déjeuner dans le ventre dès que la route s’élève. Pour monter sans interruption pendant vingt-cinq kilomètres et aller chercher un sommet à 2800 mètres. Soit la plus haute route d’Europe, rien que ça. C’est la première fois qu’elle allait si haut et son travail en altitude simulée avant cette épreuve lui apporte même une petite appréhension. Elle n’a jamais eu de bonnes sensations lors de ces entraînements. De plus, les jambes sont encore un peu lourdes des efforts de la veille. La seule solution pour arriver en un seul morceau, positiver. Et Clara le fera tant bien que mal.

Le positivisme est aussi de mise dans la longue descente qui suit. En réelle amatrice de l’exercice, elle va enfin savoir pourquoi elle est sur le vélo aujourd’hui. Elle double les différents concurrents entre hurlements et cris de plaisir pour parvenir au premier ravitaillement avant la deuxième difficulté du jour, le col de Vars. Elle y retrouve un ami sud-africain en train de se restaurer. Ils décident donc de partir ensemble attaquer les quelques faux-plats qui amorcent le col. Et de travailler à deux. Tellement bien que lorsqu’il se retournent quelques kilomètres plus tard, une vingtaine de participants se sont accrochés à leur roues. Le col de Vars est ensuite monté à un petit rythme, sans forcément piocher sachant que la semaine va encore être longue. Et que la journée est loin d’être finie.

Après une nouvelle descente qui permet à Clara de « revivre », arrive sa hantise du jour. Risoul et la montée à sa station. La régularité de l’ascension est pourtant à son avantage, mais une régularité de 13 km à 7 % fait tout de même mal. Sa vitesse chute au fur et à mesure qu’elle s’élève et les watts faiblissent. Des cochons qui arrivent à toute vitesse en sens inverse lui font même peur quelques instants. Heureusement l’ombre est bien présente, et l’arrivée se fera au courage, une nouvelle fois. Prise de crampes d’estomac et en fringale dans les derniers hectomètres, Clara ira même jusqu’à boire une cannette de coca au sommet alors qu’elle déteste ça. Pour se rebooster.

Son alimentation habituelle change sur cette course, et les repas de collectivité qui y sont servis ne lui font pas forcément le plus grand bien, pas spécialement adaptés à sa récupération. Mieux vaut donc envisager une bonne nuit de sommeil, car demain les cols vont à nouveau s’enchaîner. Et Clara devra s’accrocher.