Haute Route VentouxHaute Route Ventoux | © HR

La Haute Route a posé ses roues à Bedoin et dans le Ventoux pour la deuxième fois et à compter d’aujourd’hui vendredi pour 3 jous mémorables qui vont nous faire visiter les 3 faces du Géant. Pour l’ouverture, Bedoin-Mont Ventoux par Sault, 119 kilomètres pour 2750 mètres de D+, une mise en route sympa à travers le Luberon, la capitale de la lavande et sa montée soft, vis-a-vis de ce qui nous attend, pas soft du tout.

Elles sont 35% de filles, un record pour une cyclo en France, des chiffres dignes de la course à pied, comme quoi, le vélo se féminise et c’est tant mieux. Le niveau monte régulièrement, c’est encore mieux. Pour cette première étape, les dames et demoiselles n’ont pas manqué de princes sarments, à commencer par nous, les 2/3 du peloton et les vignobles qui ont accompagné le peloton jusqu’aux premières bosses, soit le col des 3 termes. Rouge, rosé, blanc, le charme a toutes les couleurs dans les côtes du Ventoux, et les vendanges presque finies ont rendu les routes un peu collantes, un rien à côté du plaisir de trinquer, mais ça c’est pour dimanche après le contre-la-montre. 

8h30, 300 coureurs, à peu près, au centre de Bedoin ça fait une jolie grappe de coureurs, pas trop pressés sur les 1500 premiers mètres derrière la voiture ouvreuse, puis rond point du cycliste direction Mormoiron puis Blauvac, la mis en route est soft, les degrés vont monter un peu plus tard. Juste de quoi égrainner un peu le paquet, quelques-uns restent en carafe derrière, la course va se décanter un peu plus loin avec le col des 3 termes. 9 kilomètres à 4.4 degrés, 349 mètres de D+ avalés, qui avaient mis à terre Simon Gerrans et quelques équipiers de Froome en 2016. Mais en guise d’apéro, c’est plutôt bienvenu car derrière ça va se corser et pas seulement pour faire un clin d’oeil à Jacques Corteggiani, le boss des voitures jaunes sur les grands événements vélo, mais l’appel du Ventoux a été trop fort, il est sur le vélo (pas jaune du tout d’ailleurs) et pour 3 jours.

Profil de la première étape de la Haute Route VentouxProfil de la première étape de la Haute Route Ventoux | © HRChaque année, la Haute Route propose un menu nouveau même si l’entrée et le dessert sont identiques, ceci pour que tout le monde voit le verre à moitié plein et reparte à l’autre bout du monde avec des rêves devenus réalité (31 pays représentés, dont 1 Emirati, facile à reconnaître, il a le maillot de Fabio Aru!) et aussi pour assurer que chaque édition soit un millésime que chacun fera vieillir bien précieusement. Gordes n’est pas au programme cette année, mais le Lubéron est largement visité. Murs, Joucas, Roussillon, puis direction Lagarde d’Apt pour la 2ème difficulté du jour, celle qui va alléger le groupe de tête et établir une première hiérarchie entre les premiers crus et les autres, chacun donnant le meilleur de soi-même, tout en gérant, ceci pour éviter de boire la calice jusqu’à la lie. Le col ou la côte, selon, de Lagarde, c’est 11 kilomètres, à 6.9% de moyenne, avec 768 mètres de dénivellation, pour atteindre 1101 mètres, disons 1000 plus 101 pour être aussi précis, la montée en gamme se fait doucement mais sûrement. Heureusement que la météo est, disons, celle de l’automne en Provence. Il fait chaud mais pas trop, cette même bosse en été, en plein cagnard, sur du macadam qui ne rend pas, ça vous laisse mûrir à petit jet. Heureusement, au sommet, c’est les champs de lavande et les grands boulevards vers Sault, par La Loge, histoire de ne pas déranger les Saltésiens, si on n’écrit pas de sottises. 

Haute Route pied du col du VentouxHaute Route pied du col du Ventoux | © HR

Reste le nectar du jour, sorte de vendanges tardives, la montée du Géant par Sault, soit la plus jolie montée pour beaucoup, surtout avec les couleurs automnales. En tout cas, celle que l’on conseille à tous ceux qui veulent goûter au Ventoux, d’autant plus qu’arrivé au Châlet Reynard, vous avez l’option sommet, redescente vers Bedoin ou demi-tour. Pour cette première étape, pas de mistral, le col des Tempêtes est calme, on montera tous au sommet. Tous, sauf ceux et celles qui ont choisi une formule plus light avec arrivée au Châlet Reynard. Pas de vignoble côté Sault, mais on monte en gamme avec 25 kilomètres, 1262 mètres de D+, 5% de degré moyen, et arrivée à 1912 mètres, où on ne risque pas les embouteillages, vu les derniers 1500 mètres, soit à partir de la stèle Tom Simpson. On est dans la pente la plus raide, plus de 10%, et les encouragements de ceux qui en ont fini et redescendent sur Bedoin ne sont pas de trop. Heureusement, la météo est superbe, pas seulement pour les cyclistes, mais aussi pour les dernières vendanges qu’on croise en dessous de sainte Colombe.

Côté course, ça pétille pour le duo Anglo-Monégasque, Grant Ruari et Berlin Antoine qui découvre le Ventoux, tant qu’à faire autant y aller par 3! 15 secondes les séparent au sommet, autant dire que l’étape de demain sera décisive. Pour qui le feu passera au vert ? Réponse via Malaucène, demain dès 7h45. Temps du vainqueur, 3h54’26 », les 3 et 4èmes Ruffaut Loïc et Roux Nicolas sont à 1’45 ». La première féminine est la Suissesse Viviane Spielmann qui pourra dire qu’elle a battu Franck Schleck. Elle termine 35ème au scratch en 4h24’16’’. Sa dauphine est Allemande, Janine Meyer à 45″ et la troisième, c’est la Française Alice Meigné à 1’29 ». Ca promet pour les deux scratchs demain sur les pentes du Géant.

Vivement demain, la grosse étape, celle que tout le monde appréhende, 133 kilomètres, 3300 mètres de D+, et surtout la face où les pourcentages sont les plus ardus de tout le Ventoux, rien à dire, les côtes du Ventoux, ce n’est pas de la piquette. Santé. A la vôtre.

Classement masculin : 

1. Ruari Grant (Grande Bretagne) en 3h54’26’’
2. Antoine Berlin (Monaco) à 15sec.
3. Loïc Ruffaut (France) à 1’45’’
4. Nicolas Roux (France) à 1’46’’
5. Paul Enjalbert (France) à 6’35’’
6. Kevin Boscardin (Suisse) à 6’54’’
7. Sébastien Figliolini (France) à 7’08’’
8. David Bailey (Grande Bretagne) à 8’07’’
9. Maxime Galletti (Suisse) à 8’15’’
10. Laurent Stacul (France) à 8’18’’

Classement féminin :

1. Viviane Spielmann (Suisse) en 4h24’16’’
2. Janine Meyer (Allemagne) à 45sec.
3. Alice Meignié (France) à 1’29’’
4. Gretchen Miller (Nouvelle Zélande) à 26’47’’
5. Andy Levine (Etats Unis) à 30’21’’