Thomas #18 TDF 2018

La courte mais intense étape entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan a peut-être livré son verdict définitif sur l’identité du futur vainqueur de ce Tour de France 2018. Si Nairo Quintana (Movistar) s’est rappelé au bon souvenir de ses grandes heures sur la Grande Boucle, en remportant, cinq ans après son dernier succès, une victoire pleine de panache au sommet du col du Portet, le grand gagnant de cette dix-septième étape n’est autre que Geraint Thomas (Team Sky), maillot jaune incontesté et incontestable depuis sa prise de pouvoir au Grand-Bornand, lors de la 10ème étape. Mercredi, le Gallois a une nouvelle fois fait preuve d’une maîtrise et d’un sang-froid épatant, pour résister, d’abord, aux attaques de ses principaux adversaires, avant, ensuite, d’attaquer à son tour, pour reprendre encore de précieuses secondes à Tom Dumoulin (Sunweb), Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo) et son coéquipier Christopher Froome (Team Sky).

« Je n’ai rien voulu risquer, j’ai attendu le plus longtemps possible pour accélérer. J’ai suivi Roglic et Dumoulin quand ils ont attaqué. J’ai réussi ensuite à creuser un petit écart sur eux. Avec la bonification de la troisième place, ça fait un joli bonus, reconnaissait le Gallois. Et sur sa cohabitation avec Froome ? Nous sommes honnêtes l’un envers l’autre, il était hors de question que je l’attaque s’il n’était pas bien. A quatre kilomètres de l’arrivée, j’ai appris par la radio qu’il n’était pas super. Je me suis dit que si lui était mal, tout le monde devait l’être aussi. Cette cohésion entre Chris et moi est peut-être un peu difficile à croire après ce qu’il s’était passé entre Bradley Wiggins et Chris, mais nous sommes de bons amis. Entre nous, tout est honnête et ouvert, ça explique le succès de l’équipe. »

Dans la roue des favoris jusqu’à cinq kilomètres du sommet, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a lui subitement craqué dans le col du Portet, perdant de précieuses secondes et sa cinquième place au général. « C’était une journée terrible, c’est malheureux mais c’est la loi du sport. J’ai fait le maximum, j’avais de bonnes jambes jusque dans l’ascension et puis j’ai eu une terrible défaillance. J’avais un gros manque de sucre, j’ai commencé à avoir des maux de tête et j’étais alors incapable d’accélérer. C’est dur à accepter, on passe des mois à se préparer mais c’est comme ça… C’est difficile. » 

18ème étape : du répit pour les favoris et les grimpeurs

Placé entre deux journées de montagne, l’étape reliant Trie-sur-Baïse à Pau (171 km) offre aux sprinteurs une dernière occasion de briller avant les Champs-Elysées. A moins qu’un baroudeur ne vienne gâcher la fête aux derniers sprinteurs encore en lice sur la Grande Boucle.

étape #18 TDF 2018

L’avis du local de l’étape, Matthieu Ladagnous (Groupama-FDJ) :

« Après deux journées de montagne, et à la veille de retrouver les cols, les organisateurs proposent cette étape sans ascension, qui vient s’intercaler entre deux blocs difficiles. Sur le Giro, il m’est arrivé de disputer cinq étapes de montagne à la suite. C’était éprouvant ! Là, cette parenthèse va faire du bien aux organismes. Les coureurs vont en profiter pour souffler un peu. Cela dit, le profil reste quand même vallonné. Petits talus, petites descentes, le peloton sera toujours en prise. Une échappée va tenter d’aller au bout, mais sur de belles routes, les sprinteurs ne voudront pas laisser passer l’occasion. Un Sagan voudra l’emporter aujourd’hui pour consolider son maillot vert. »

R.B.