L’étape du jour : Albi – Toulouse (167 km)profil étape 11 tdf 2019profil étape 11 tdf 2019 | © ASO

Une remise en jambes tranquille après la journée de repos. Seulement 167 kilomètres au programme sur la dernière étape de transition avant d’attaquer les Pyrénées. De quoi offrir aux sprinteurs leur avant dernière chance de bouquet avant l’arrivée sur les Champs-Elysées.

En effet, si les 50 premiers kilomètres seront bien légèrement vallonnés, avec notamment la côte de Tonnac et ses 3,6 km à 4,9%, la fin de parcours propose un profil relativement plat qui favorisera nettement le retour du peloton, aidé par des portions assez exposées au vent.

Le point clé de l’étape sera alors le passage des derniers kilomètres dans l’agglomération de Toulouse, avec de larges routes agrémentées de nombreux aménagements urbains, que les coureurs devront négocier avec précaution. Le vainqueur pourrait ainsi être un sprinteur particulièrement à l’aise sur sa bicyclette, sachant parfaitement frotter afin de pouvoir se maintenir constamment aux premières places sans y gâcher des cartouches qui lui manqueront lors de l’emballage final. Dans ce registre, Peter Sagan semble alors s’imposer tout naturellement.

Enfin, derrière la bagarre des trains des sprinteurs, il faudra veiller à ne pas chuter pour les favoris du classement général, à la veille de l’attaque des grands massifs français. Les Gerraint Thomas, Thibaut Pinot, Jakob Fuglsang et consorts devront alors se montrer particulièrement attentif à leur environnement, tout en évitant de se faire bêtement piéger dans une cassure. Pour eux, cette arrivée à Toulouse n’offre rien à gagner mais pourrait leur faire tout perdre !

 

La Grosse Cote du Jour : Jasper PhilipsenJasper PhilipsenJasper Philipsen | © sirotti

Vous n’avez peut-être jamais entendu son nom être prononcé à la télévision française. Vous ne seriez sûrement pas capable non plus de le reconnaître au sein du peloton, ou de l’apostropher au passage de la ligne d’arrivée. Pourtant il est bien là. Beaucoup plus fort qu’André Geipel, bien mieux régulier que Dylan Groenewegen, Jasper Philipsen fait forte impression depuis le départ du Tour. Totalement inconnu du grand public avant cette première semaine (et encore très méconnu après), il est parvenu à se glisser par deux fois dans le top 10 d’arrivées massives (5e à Chalon sur Saône et 6e à Albi), le tout sans l’aide d’un train de sprint qui lui serait totalement dévoué !

Déjà vainqueur cette année de la quatrième étape du Tour Down Under, pour sa première course World Tour, en s’offrant la peau des Viviana, Sagan et consorts, il enchaîne les tops 10 depuis, comme en atteste sa seconde place au classement par point du dernier Tour de Belgique, derrière l’indétrônable Evenepoel. Si bien que la révélation des arrivées massives de ce début de Tour pourrait bien faire très bientôt partie du summum du sprint mondial ! Et pourquoi pas dès aujourd’hui avec cette arrivée à Toulouse ?

 

L’œil sur le dossard 101

Bonne opération lundi dernier pour Adam Yates ! Son excellent placement au sein du peloton lors du déclenchement du coup de bordure lui a permis de finir dans le premier groupe, reprenant alors plus d’1’40 sur des adversaires comme Thibault Pinot, Jakob Fuglsang ou encore Richie Porte, se hissant ainsi à la 7e place du classement général, à l’abord de la deuxième semaine de course. Cette élimination prématurée de dangereux rivaux lui permet alors de croire encore plus vivement en ses chances de podium sur les Champs-Elysées, dans un Tour de France qui semble moins relevé qu’à l’ordinaire. Pour cela, le contre-la-montre de Pau vendredi et l’arrivée au sommet du Tourmalet samedi devraient nous fournir de bons éléments de réponse !

 

Une Histoire du Maillot Jaune : 10 juillet 2011 : Hinault en difficulté à Luz-Ardiden

« J’avais vraiment une tête de boxeur qui sort du ring ». C’est ainsi que Bernard Hinault a résumé son état physique de l’étape reliant Toulouse à Luz-Ardiden le 16 juillet 1985. Nettement affaibli par sa chute à Saint-Etienne, trois jours plus tôt, où il avait franchi la ligne visage ensanglanté et maillot déchiré, le « blaireau » continuait de lutter pour réparer petit à petit les blessures qui émaillaient son organisme. Non sans contrecoup. Au matin de cette étape décisive dans la lutte pour le maillot jaune, le natif d’Yffiniac se réveille avec un début de bronchite, l’empêchant de respirer correctement. Ce matin-là, la garde du boxeur de la bicyclette n’était plus vaillante.

Or, dans une terrible épreuve comme celle de la montée du Tourmalet, même les plus grands champions ne peuvent plus se cacher. L’Homme est mis à nu, révélant au grand jour sa condition véritable, sa force ou sa faiblesse. Il ne lutte plus face à ses concurrents, mais face à une pente aux pourcentages par endroits ahurissants, s’étendant sur une distance surhumaine. Il se bat contre un géant, avec les mythes et les peurs que celui-ci inspire, en étant systématiquement incertain de venir à bout de son assaut. Il lui faut pour cela dépasser le seuil de la douleur, aller au-delà de la souffrance, afin de ne pas subir un revers affligeant.

Bernard Hinault eu à passer ce test, se sachant au tournant de son Tour de France. Alors il entrend sa lutte de longue haleine avec le géant des Pyrénées en tenant de masquer sa condition incertaine et s’accroche longtemps à la roue de ses concurrents, avant de finir par céder après l’attaque de Roche et de Lemond.

Cependant, une fois le géant vaincu, il parvient à revenir sur les deux fuyards dans la descente, avant de craquer définitivement face aux velléités de l’irlandais, une nouvelle fois accompagné de l’équipier américain du « Blaireau ». Son inhabituelle faiblesse dévoilée, il ne lui reste plus qu’à limiter les dégâts, dans un combat à distance contre des hommes en meilleure santé que lui. Alors le roseau plie mais ne rompt pas. Montant au train dans la roue de son précieux équipier suisse Rüttimann, Bernard Hinaut tente de sauver sa tunique jaune, qu’il tenait pour 3 minutes 30 sur Greg Lemond au départ de l’étape. Les secondes s’égrainent et l’écart se creuse, mais sans se transformer en véritable fossé. Dans le brouillard de la montée pyrénéenne, le « blaireau » maintient son cap pour ne pas se faire renverser par la tempête. Si bien qu’à l’arrivée, si les dégâts sont notables avec plus d’une minute de perdue, l’essentiel est sauvé, la toison d’or reste sur ses épaules.

En zone mixte, Lemond se plaindra à la presse américaine qu’en recevant l’ordre de la part des directeurs sportifs de la Vie Claire de ne pas attaquer Roche, en lui empêcha de gagner le Tour. Pourtant, Hinault était convaincu de son inaptitude à venir à bout de la Petite Reine, ce qu’il lui démontra une semaine plus tard, une levant une cinquième fois les bras sur les Champs-Elysées.

 

La spécialité du coin : Le Cassouletcassouletcassoulet | © cuisine actuelle

A l’évocation de la ville rose vient immédiatement à l’esprit de tout gourmand l’image d’un cassoulet. Spécialité culinaire du Languedoc et appartenant plus généralement à la gastronomie française, le cassoulet trouve d’ailleurs son origine dans une légende très nationaliste : celle de la Guerre de Cent Ans. En effet, durant le siège de la cité de Castelnaudary par l’armée anglaise, les soldats français auraient tenté pour survivre de réunir le reste des vivres, à savoir de la viande et des fèves, dans un gigantesque ragoût, donnant ainsi naissance à cette recette culte, et permettant par ailleurs re revigorer suffisamment les assiégés pour venir à bout de leurs assaillants.

Existant aujourd’hui sous de nombreuses déclinaisons, le cassoulet possède tout de même une base constante, composée de haricots et de couenne, en étant également généralement agrémentée de saucisses ou de lard. Mais sa conception laisse une large place à la créativité, permettant au cuisinier d’y ajouter de nombreux ingrédients de son choix.

Rattaché à un autre élément majeur de la gastronomie locale, le vin rouge s’accompagne parfaitement d’un vin rouge de la région. « Un cassoulet sans vin, c’est comme un curé sans latin. », a d’ailleurs remarqué Pierre Desproges.