Gianni Meersman. On aurait volontiers donné Gianni Meersman (Omega Pharma-Quick Step) vainqueur hier alors que les sprinteurs avaient là leur première opportunité de s’exprimer (ils en auront sept au mieux). Mais le Belge, deux fois vainqueur au Tour de Catalogne, deux fois vainqueur au Tour de Romandie, n’a pas su s’imposer et a dû se contenter du 3ème rang. « C’était encore un final difficile. Une nouvelle fois, l’équipe a travaillé à la perfection pour me placer idéalement avant le sprint. Dans les 5 derniers kilomètres, Tony Martin, Pieter Serry et Zdenek Stybar m’ont piloté. Puis à 600 mètres de la ligne, j’étais dans la roue de Matthews. J’ai attendu le bon moment pour lancer mon sprint mais il l’a fait en même temps. Le timing était parfait mais il était seulement plus fort que moi. Je veux absolument gagner une étape. »

Anthony Roux. Régulièrement placé au Tour de Burgos, dont il a fini par remporter une étape à Santo Domingo de Silos, Anthony Roux (FDJ.fr) a pris la 7ème place hier à l’arrivée du Tour d’Espagne à Lago de Sanabria. « C’était une journée usante, sur des routes qui ne rendent pas, mais ce sont plutôt des circonstances de course que j’aime bien. Cédric Pineau a fait un bon travail pour moi jusqu’à 3 kilomètres de l’arrivée et j’ai tenté de me placer, à droite, à gauche, mais la descente avant le dernier virage a compliqué les choses. Dès lors, la route se rétrécissait et c’est donc le placement à la sortie de ce virage qui a fait la différence. Je finis 7ème, ce n’est pas mal. Et puisque Geoffrey Soupe retrouve ses jambes, je pense qu’il y aura très vite l’occasion de s’exprimer. »

Arnaud Courteille. On ne peut pas reprocher aux Français de ne pas être présents. Après Cyril Bessy lundi, Nicolas Edet échappé deux jours de rang, c’est Arnaud Courteille (FDJ.fr) qui s’est illustré hier, ne déposant les armes qu’à 3 kilomètres du but. « Ça a été très dur de lancer l’échappée et de la maintenir en vie car le vent était défavorable dans les 30-40 premiers kilomètres, raconte-t-il. Heureusement, nous avons bien discuté entre nous pour rester groupés. J’ai fait de mon mieux pour aller le plus loin possible et rester en tête dans les 10 derniers kilomètres. Je n’ai pas des grosses cuisses pour rouler sur le plat comme Tony Martin que j’ai vu rappliquer en tête de peloton avec son énorme braquet. C’est quand même beau d’être devant sur la Vuelta. Je vais récupérer avant de retenter sur un terrain plus montagneux. »

3 questions à… Michael Matthews (Orica-GreenEdge)

Michael, que saviez-vous du final casse-pattes de la cinquième étape de la Vuelta ?
Julian Dean, qui travaille pour Orica-GreenEdge, est allé voir les 20 derniers kilomètres. Nous savions donc exactement ce qu’il fallait faire. Cela nous a apporté de la sérénité. Nous n’avons pas roulé en aveugle et sans la connaissance du final, je n’aurais pas gagné. Cette victoire est celle de toute l’équipe. C’était un rêve de courir pour une formation australienne mais venant de Rabobank, je devais faire ma place dans ce groupe pour pouvoir saisir l’opportunité de gagner. Dans la première partie de la saison, j’ai travaillé pour mes équipiers et désormais ils me le rendent bien et je veux poursuivre sur cet élan.

Qu’est-ce que ça fait de remporter sa première victoire dans un Grand Tour ?
C’est justement mon premier Grand Tour et je n’étais pas attendu pour gagner, même si je l’espérais. Il y a une différence entre avoir une bonne condition physique et savoir la mettre à profit pour gagner. Vingt autres coureurs que moi pouvaient le faire aujourd’hui. Cela a coûté beaucoup d’énergie à mes équipiers pour me l’offrir.

Quel type de sprinteur êtes-vous ?
Je peux gagner en haut des côtes, je peux gagner sur le plat. Je ne veux pas me classer. Je suis en balance entre plusieurs spécialités. Je dois encore découvrir ce que sont les classiques par exemple. Heureusement, j’ai déjà gagné… Je suis venu au cyclisme avec l’Institut Australien du Sport, qui a été une bonne rampe de lancement pour des coureurs comme moi. J’ai eu l’opportunité de venir en Europe, de courir contre les meilleurs coureurs et de progresser.

L’étape du jour :

6ème étape : Guijuelo-Caceres (175 km). Voilà sept ans que le Tour d’Espagne n’était pas passé par ces routes. Profitant de sa descente vers l’Andalousie, où elle ira chercher ses premiers massifs ce week-end, la Vuelta passera donc une journée en Estrémadure, l’une des dix-sept communautés autonomes du pays. Si peu de coureurs connaissent les routes de l’étape du jour, ils n’auront guère de surprise. Cette sixième étape au départ de Guijuelo sera relativement plane et certainement très rapide jusqu’à l’arrivée dans la magnifique ville de Caceres, qu’entoure une dizaine de châteaux. C’est encore là une occasion pour les sprinteurs de s’exprimer dans un final à leur convenance bien qu’assez casse-pattes lui aussi avec l’emprunt de faux-plats montants dans les 5 derniers kilomètres. Rien qui puisse décourager les finisseurs entrevus hier.