Ce terrain de Belvaux, ou Bieles selon la langue, est l’objet de toutes les attentions du week-end. Gelé hier matin pour les Juniors, un peu moins pour les Espoirs Dames et livrant un mélange de boue et de verglas chez les Dames dans l’après-midi, il ne cesse d’évoluer. Ces conditions particulières n’ont pourtant pas empêché Sanne Cant (Belgique) de remporter son premier titre mondial, elle qui courait après depuis tant d’années. On a longtemps cru que Marianne Vos (Pays-Bas) l’emporterait une fois de plus haut la main et gagnerait un huitième maillot irisé. Mais un incident mécanique dans le final, dû à une glissade dans un virage, a permis à la Belge de revenir et d’offrir un formidable duel dans la course à l’or. Négociant mieux que sa concurrente la dernière descente technique, la championne de Belgique ne lâchait plus la tête. Sa joie et ses larmes à l’arrivée en disent long sur l’attente de ce titre. Elle avouait penser à ce titre depuis l’âge de six ans. On imagine son bonheur aujourd’hui.

Pour les Espoirs ce matin, le circuit réservait une nouvelle fois des surprises. Il n’y a pas eu de températures négatives cette nuit au Luxembourg, ce qui a transformé le parcours en véritable bourbier. Des glissades possibles qui rendent le parcours extrêmement technique et qui offrira un spectacle formidable. Parce qu’un cyclo-cross boueux possède un autre charme. Le visage couvert de boue, le maillot rendu anonyme par ce marron qui colle à la peau, chaque coureur passera la ligne épuisé par une concentration énorme imposée par les cinquante minutes de course. Mais à la fin, un seul remporte le maillot arc-en-ciel. Et c’est le grandissime favori qui a tenu son rang.

Joris Nieuwenhuis (Pays-Bas) a dominé la saison Espoirs de cyclo-cross. Quatre manches de la Coupe du Monde remportées et le classement général vous classent un coureur dans la catégorie des champions. Encore une fois une jambe au-dessus de tout le monde, le Néerlandais ne mettra qu’un demi-tour avant de se détacher. Pour ne plus être revu par ses adversaires et s’imposer avec plus d’1’20 » d’avance. La marque des grands pour le jeune homme né en 1996, à qui il reste une année Espoirs durant laquelle il devrait porter son maillot arc-en-ciel, à moins qu’un passage en Elites ne le tente davantage.

Si l’or ne souffre d’aucune contestation possible, il n’en a pas été de même pour les médailles d’argent et de bronze. Ils ont été six à se battre pour ces deux places, et pas forcément ceux que l’on attendait. Exit Clément Russo (France), pourtant en tête dès le début de course, obligé de reculer suite à un léger accrochage dans les premiers virages. Le vice-champion de France, candidat au podium, ne retrouvera jamais le rythme et termine à une décevante 11ème place. Il en est de même pour le champion du monde en titre Eli Iserbyt (Belgique) et son compatriote champion d’Europe Quinten Hermans. Les deux Belges sont vite partis à la faute en début de course, et sur un circuit où il est difficile de revenir, leurs plus grands espoirs se sont envolés.

Longtemps, deux autres Flamands, Thijs Aerts et Nicolas Cleppe (Belgique), ont livré un match à trois avec Gioele Bertolini (Italie). Mais au final, aucun n’aura le droit de participer à la cérémonie protocolaire. Sur une fin de course pleine de suspense, Felipe Orts (Espagne) et Sieben Wouters (Pays-Bas) sont revenus de l’arrière pour aller chercher une médaille à laquelle ils osaient à peine rêver. L’exploit est encore plus grand pour l’Espagnol, médaille d’argent, puisque c’est seulement le quatrième podium ibérique de l’histoire des Championnats du Monde. Les autres datant de 1970 en Amateurs et de 1980 et 1996 en Juniors permettent de mesurer la performance du jeune homme. En cinquième position quasiment toute la course, Joshua Dubau (France) était lui aussi en mesure de monter sur la boîte, mais de trop nombreuses fautes techniques dans les derniers tours lui en ont empêché. Il termine 6ème avec la satisfaction d’avoir réalisé une belle course tout en nourrissant quelques regrets. – Adrien Godard

Classement Espoirs Hommes :

1. Joris Nieuwenhuis (Pays-Bas) en 53’58 »
2. Felipe Orts  (Espagne) à 1’23 »
3. Sieben Wouters (Pays-Bas) à 1’29 »
4. Thijs Aerts (Belgique) à 1’34 »
5. Nicolas Cleppe (Belgique) à 1’38 »
6. Joshua Dubau (France) à 1’56 »
7. Gioele Bertolini (Italie) à 2’03 »
8. Simon Andreassen (Danemark) à 2’28 »
9. Quinten Hermans (Belgique) à 2’30 »
10. Kelvin Bakx (Pays-Bas) m.t.

Classement Elites Dames :

1. Sanne Cant (Belgique) en 43’06 »
2. Marianne Vos (Pays-Bas) à 1 sec.
3. Katerina Nash (République Tchèque) à 21 sec.
4. Lucinda Brand (Pays-Bas) m.t.
5. Maghalie Rochette (Canada) à 36 sec.
6. Eva Lechner (Italie) à 53 sec.
7. Christine Majerus (Luxembourg) à 1’21 »
8. Ellen Van Loy (Belgique) à 1’25 »
9. Nikki Brammeier (Allemagne) à 1’31 »
10. Kaitlin Antonneau (Etats-Unis) à 1’46 »