Podium JuniorsPodium Juniors | © Yohan Chevillard

Tu viens de remporter la manche d’ouverture de la Coupe de France de cyclo-cross. T’attendais-tu à une telle entrée en matière ? 

Non vraiment pas. J’ai effectué une coupure de trois semaines après les championnats de France de l’avenir. Avec mon entraîneur Antoine Petit nous avons décidé de retarder la préparation et d’arriver uniquement avec du foncier sans avoir commencé les intensités à l’entraînement. L’objectif était un top 5 mais je ne pensais pas pouvoir accompagner les meilleurs alors cette victoire est du bonus pour la suite de la saison, une étape importante pour la suite. 

Dans quel état d’esprit étais-tu quand tu faisais partie du groupe de tête au milieu de deux Rhône-Alpins et deux Franciliens ? 

J’étais plutôt serein, je me suis focalisé sur moi-même. Le rythme soutenu des Rhône-Alpins m’a permis d’en garder sous la pédale pour la fin, une physionomie qui m’a plutôt bien avantagé on peut dire. Il y a eu un marquage entre les juniors deuxième année, et une erreur de placement avant le sable ce qui a permis à Florian Richard Andrade de prendre le large.

Tout s’est joué dans les derniers mètres, avec l’incident mécanique de Florian Richard Andrade. En cyclo-cross, il faut y croire jusqu’au bout ? 

Tant que la ligne n’est pas franchie rien n’est acquis. L’année dernière j’ai vécu la même désillusion que Florian lors du championnat de France à Quelneuc. Comme quoi la chance finit toujours par tourner. J’y ai cru jusqu’au bout et cela a payé. C’est ce qui fait le charme de cette discipline que j’aime énormément.

Qu’as-tu pensé du parcours tracé autour du Lac de Saint-Pardoux ?

C’était un joli tracé complet, alliant parties roulantes, physiques et techniques avec du sable, ce qui le rend encore mieux dans un cadre qui est vraiment dédié à la pratique du cyclo-cross. J’espère pouvoir revenir très bientôt !                     

Tu as réalisé une belle première année de juniors sur route, au sein de la B’twin AG2R La Mondiale U19, quel bilan tires-tu ?

J’ai énormément appris au sein de la B’twin AG2R La Mondiale U19. Cela m’a permis de réaliser ma première saison en tant que routier, une année d’apprentissage où j’ai dû prendre mon mal en patience. C’est un monde totalement différent du VTT, j’ai eu l’occasion de prendre part à de très belles courses internationales comme les 3 jours d’Axel et le Tour d’Autriche. Je n’ai pas eu de grand résultat mais j’ai fait beaucoup de progrès, notamment sur la tactique de course et le fait de courir en équipe. 

Théo Thomas l'emporte à St PardouxThéo Thomas l’emporte à St Pardoux | © Yohan Chevillard

Quelle est la suite de ton programme pour les semaines à venir ? Et tes objectifs ? 

Maintenant direction les courses internationales avec la première manche de Coupe du Monde dimanche à Bern en Suisse. Ensuite je vais effectuer un stage de préparation avec mon équipe B’twin AG2R La Mondiale U19 en vue du championnat d’Europe, le gros objectif du début de saison. 

A raison de combien de fois par semaine t’entraines-tu sur ton vélo de cyclo-cross ? Pour quel type de séance ? 

Je m’astreins à deux séances de cyclo-cross par semaine avec le matériel que j’utilise en compétitions. Je travaille la technique sur un circuit type ce qui me permet de m’amuser et d’être au calme. J’essaye aussi de partager une sortie avec mon frère Victor, qui est au Team Cross Safir Ganova, cela me fait progresser et me motive énormément.

Comment organises-tu ton quotidien entre l’école, les entraînements et les compétitions ? 

Côté études je suis dans une série économique dans un lycée général avec des horaires classiques. J’adapte mes entraînements en fonction des jours où j’ai le plus de liberté et pour l’instant ça se passe plutôt bien. Cela engendre de la fatigue et demande beaucoup d’organisation mais je bénéficie du soutien de ma famille, ce qui me permet d’y arriver. J’essaye d’anticiper les déplacements à venir avec mes professeurs pour ne pas perdre de temps dans mon double projet.

Quel est ton coureur préféré ?

Sans hésiter Mathieu Van der Poel ! Un phénomène, un exemple pour moi. Le seul a prouver qu’avec une bonne gestion de saison et de calendrier il est possible de pratiquer plusieurs disciplines à la fois. 

Par Maëlle Grossetête