C’est à croire que le fait de retrouver le maillot ocre de leader avec lequel il a bouclé le Tour Down Under à trois reprises a donné des ailes à Simon Gerrans (Orica-GreenEdge). Sa victoire hier à Campbelltown est intervenue comme une libération après des mois de disette et de galère. A nouveau dans une spirale positive, on n’arrête plus l’Australien qui, à 35 ans, n’a plus de temps à perdre et souhaite rattraper le temps perdu de la saison dernière. L’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège était surtout attendu demain sur l’étape-reine arrivant au sommet du Mont Willunga. Mais Simon Gerrans va étonner sur une étape certes vallonnée et marquée par l’escalade de la Crows Nest Road à 20 bornes de l’arrivée, mais destinée à se conclure par un sprint plus ou moins massif.

C’est un peloton réduit à environ soixante-dix unités qui se présente sous la flamme rouge, mais il comprend encore quelques beaux spécialistes du sprint comme Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo) ou Ben Swift (Team Sky). Ce sont d’ailleurs les deux formations qui effectuent le gros du travail dans le final technique menant à Victor Harbor pour favoriser la victoire de leur poulain. Une fois la montée de Crows Nest Road passée, le sprinteur italien comme le finisseur britannique font partie des favoris pour l’étape. Il n’y a rien d’étonnant à les voir succéder aux Orica-GreenEdge aux avant-postes dans le final de cette étape rapide.

Les hommes de la formation australienne avaient eux chassé toute la journée derrière un trio constitué d’Alexis Gougeard (Ag2r La Mondiale), Patrick Shaw (Australie) et David Tanner (IAM Cycling). Les trois hommes ne représentent aucun danger pour Simon Gerrans et leur avance maximale de 5’45 » sera facilement contenue. Le peloton ne leur laissera pas le privilège de passer la dernière montée en tête en les reprenant à 24 kilomètres du but.

La Crows Nest Road étant grimpée à vive allure, aucune attaque sérieuse ne peut s’y dégager et le peloton réduit semble résigné à se jouer la victoire au sprint. Mais si Nizzolo et Swift, entre autres, partent favoris, la pointe de vitesse d’un Simon Gerrans revanchard n’est pas à négliger. Après tout, on parle d’un homme capable de battre André Greipel sur une arrivée au sprint de son tour national, c’était en 2014 ! L’Australien se charge de le rappeler à ses adversaires. Profitant de sa connaissance du terrain, le Maillot Ocre aborde la dernière ligne droite en étant parfaitement positionné tout en laissant le soin aux équipes rivales d’imprimer le rythme soutenu.

Lancé royalement par Daryl Impey et déposé par le Sud-Africain à 200 mètres de la ligne, Simon Gerrans impose sa pointe de vitesse. Et bien que Nizzolo comme Swift soient calés dans son sillage, ni l’Italien, ni le Britannique n’auront la puissance nécessaire pour contester la victoire à l’Australien. En plus de remporter une victoire inespérée, même si dans un exercice similaire, il n’en est pas à son coup d’essai, Simon Gerrans réalise une excellente opération au classement général. Les nouvelles secondes de bonification qu’il empoche lui permettent d’aborder l’étape cruciale du Mont Willunga demain avec une avance solide de 14 secondes sur Jay McCarthy (Tinkoff), mais loin d’être confortable ou décisive.

Classement 4ème étape :

1. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) les 138 km en 3h13’59 » (42,7 km/h)
2. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
4. Jay McCarthy (AUS, Tinkoff) m.t.
5. Leigh Howard (AUS, IAM Cycling) m.t.
6. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Team Dimension Data) m.t.
7. Sergey Lagutin (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Alexey Tsatevich (RUS, Team Katusha) m.t.
9. Nathan Haas (AUS, Team Dimension Data) m.t.
10. Enrico Battaglin (ITA, Team LottoNL-Jumbo) m.t.

Classement général :

1. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) en 13h41’58 »
2. Jay McCarthy (AUS, Tinkoff) à 14 sec.
3. Rohan Dennis (AUS, BMC Racing Team) à 26 sec.
4. Sergio-Luis Henao (COL, Team Sky) à 28 sec.
5. Steve Morabito (SUI, FDJ) m.t.
6. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) m.t.
7. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
8. Michael Woods (CAN, Cannondale) à 32 sec.
9. Rafael Valls (ESP, Lotto-Soudal) à 36 sec.
10. Richie Porte (AUS, BMC Racing Team) m.t.