La montée Jalabert a délivré son verdict. Omar Fraile (Astana) a été le plus fringuant dans les trois kilomètres si difficiles avec sa moyenne à 10%. Parti à la chasse de Jasper Stuyven (Trek Segafredo), alors seul à l’avant de la course, l’Espagnol a parfaitement géré ses efforts dans les plus forts pourcentages de ce final. Il a surpris le groupe d’échappés dans lequel il se trouvait pour basculer en tête et finir très fort dans la courte descente vers la ligne d’arrivée. Si Stuyven n’a rien pu faire face au jump de Fraile, Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) a été tout proche de revenir dans ses roues. Le Français a malheureusement trop temporisé dans la montée finale. Son attaque fulgurante a laissé sur place ses compagnons d’échappée, mais il a été trop court pour revenir sur les basques du Basque. Résultat, Fraile remporte sa première étape sur le Tour de France, un an après celle glané sur le Giro. Troisième victoire d’étape cette saison pour lui, qui s’est imposé sur le Tour de Romandie et le Tour du Pays Basque.

Si Alaphilippe a manqué l’occasion de remporter une deuxième victoire d’étape sur cette 105ème édition, il a tout de même conforté son maillot à pois. « J’aurai aimé offrir cette victoire à ma famille qui était présente à l’arrivée a avoué le puncheur sur France Télévisions. Mais je suis quand même content de ma performance, mon équipe a vraiment fait un gros travail toute la journée, en me faisant confiance pour le final. Malheureusement, j’échoue très proche de la victoire, mais c’était une belle journée. Quand j’y repense et que je regarde les images, je suis parti trop tard mais c’est tout simplement que je ne pouvais pas partir avant. C’est toujours plus facile de tirer un bilan avec un peu de recul, mais je ne connaissais pas la montée, j’ai essayé de gérer mon effort du mieux que je pouvais. Au moment où j’arrive dans la roue de Jasper Stuyven, j’étais cuit pour le final, donc pas de regrets. »

Pour la deuxième fois après quatorze journée de course, l’échappée a pu finir au bout. Les favoris du peloton ne visaient pas la victoire d’étape à Mende, et ont laissé le champ libre aux fuyards. A la mi-course, l’écart était déjà de dix minutes. Et lorsque les premières pentes du parcours se sont élevées sous les roues des échappés, le rythme s’est accéléré, l’écart montant passant les vingt minutes. Les leaders ont passé une journée tranquille, avant d’entamer la dernière difficulté de la journée, la montée Jalabert. Romain Bardet (AG2R La Mondiale) avait à coeur de reprendre du temps sur ses principaux concurrents. Le Français a donc fait rouler Mathias Frank et Pierre Latour dans les premiers contreforts de la Côte de la Croix Neuve. Ce rythme a fait craquer de nombreux coureurs et les favoris se sont isoler au sein du peloton maillot jaune. Mais le tricolore n’a pas eu les ressources pour finalement porter une attaque dans la Montée Jalabert. Primoz Roglic (LottoNL Jumbo) a été le seul à se montrer offensif. Sur la ligne, il n’a gagné que huit secondes sur Froome, Dumoulin et Thomas. Dans les derniers hectomètres de l’ascension, Bardet a été distancé par le trio Froome-Dumoulin-Thomas. Il a concédé quatorze secondes à ses rivaux. Mauvaise opération pour l’Auvergnat qui perd encore du terrain sur le trio de tête et même sur Primoz Roglic, lui qui est un bien meilleur rouleur que le Français.