Bien qu’il ne porte plus le maillot blanc frappé des trois couleurs du drapeau allemand, qui fut sien deux années de suite jusqu’en juin dernier, la foule rassemblée dans les rues d’Hambourg a tout de suite saisi que son favori venait de s’imposer. La seule vision du sprinteur au maillot rouge se redressant pour lever les bras au franchissement de la ligne, un geste auquel il a habitué le public allemand tout l’été avec quatre victoires au Tour de France puis une à l’Eneco Tour, a suffi à provoquer l’allégresse générale. André Greipel (Lotto-Soudal), enfin, vient d’inscrire à son palmarès la classique des sprinteurs dont le nom manquait bizarrement au livre d’or. Trois fois sur le podium en 2010 (3ème), 2012 (2ème) et 2013 (2ème), le scoreur de Rostock aura dû attendre 2015 pour rejoindre enfin le Panthéon des sprinteurs.

Jamais autre scénario qu’une arrivée massive n’aura pu prendre dans la classique du WorldTour destinée aux sprinteurs. Ceux-ci ne s’étaient pas trompés en se rendant en masse à Hambourg pour 221,3 kilomètres à peine durcis par l’ascension répétée du Waseberg, la dernière à 15 kilomètres de l’arrivée. Au moment où le peloton s’y présente pour la quatrième et dernière fois, toutes les tentatives ont déjà avorté. Celle de Jan Barta (Bora-Argon 18), Matteo Bono (Lampre-Merida), Alex Dowsett (Movistar Team) et Martin Mortensen (Cult Energy), lancée en tout début de course et qui s’était réduite aux seuls Bono et Mortensen après les premiers passages dans le Waseberg. Celle de Manuele Boaro (Tinkoff-Saxo), Matthias Brändle (IAM Cycling) et Philippe Gilbert (BMC Racing Team), rentrés sur le duo de tête mais qui même à cinq n’étaient pas parvenus à décourager la poursuite engagée derrière eux par les équipes de sprinteurs.

C’est un sprint, donc, comme il en est de coutume depuis la création de l’épreuve il y aura vingt ans l’an prochain, qui se prépare royalement entre les plus beaux sprinteurs du peloton. Sprint qui se disputera sans Mark Cavendish (Etixx-Quick Step). Si le Britannique a bien franchi le Waseberg, il est jeté au sol à 2 kilomètres de l’arrivée et privé de la confrontation avec ses pairs.

L’adversité n’en sera pas moins forte pour André Greipel, qui doit encore composer avec Alexander Kristoff (Team Katusha), tenant du titre et revigoré par sa récente victoire d’étape à l’Arctic Race of Norway. C’est le Norvégien qui se découvrira le premier, lançant le sprint sans doute trop tôt, ce qui bénéficie à André Greipel tapi dans son ombre. Quand l’Allemand déboîte, c’est pour emprunter le tapis rouge qui s’étale sous ses roues et venir enfin s’adjuger la classique des sprinteurs. Qui plus est la plus grande course du calendrier allemand. Vainqueur devant Alexander Kristoff et Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing), respectivement 1er et 2ème l’an passé, André Greipel obtient à Hambourg sa quinzième victoire cette saison. Et l’espoir de revenir au score avec Alexander Kristoff (19 succès) reste encore permis au sprinteur allemand sacré meilleur scoreur des saisons 2010 (21 victoires), 2012 (19 victoires) et 2014 (15 victoires).

Classement :

1. André Greipel (ALL, Lotto-Soudal) les 221,3 km en 4h57’05 » (44,7 km/h)
2. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
4. Tom Boonen (BEL, Etixx-Quick Step) m.t.
5. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) m.t.
6. Arnaud Démare (FRA, FDJ) m.t.
7. Ramon Sinkeldam (PBS, Giant-Alpecin) m.t.
8. Matti Breschel (DAN, Tinkoff-Saxo) m.t.
9. Niccolo Bonifazio (ITA, Lampre-Merida) m.t.
10. Rasmus Guldhammer (DAN, Cult Energy) m.t.