L’Erythréen Natnael Berhane (Team Europcar) a créé l’événement en s’imposant dans l’étape-reine du Tour de Turquie il y a vingt-quatre heures. Aujourd’hui, alors qu’une étape accidentée l’attend entre Göcek, sorte de Saint-Tropez de la Lycie avec ses yachts et ses jet-setters, et Marmaris (147 km), il s’apprête à faire l’expérience de la difficulté de défendre un maillot de leader dans l’adversité. Relief compliqué, vent de face, présence à l’avant d’un coureur bien placé au général, attaques d’adversaires directs dans le final, le double champion d’Afrique devra redoubler d’efforts pour contrôler la course. Et il s’en sortira avec les honneurs puisque présent dans le groupe de quarante hommes qui conclura la journée au sprint. On va y revenir.

Auparavant, c’est une échappée précoce qui a pris forme sous le chaud soleil méditerranéen alors que la course se rapproche de la mer Egée. Douze coureurs prennent les devants d’emblée : Mikhail Ignatiev et Timofei Kritskiy (Team Katusha), Adrian Kurek et Nikolay Mikhailov (CCC Polsat Polkowice), Gerald Ciolek (MTN-Qhubeka), Pierpaolo De Negri (Vini Fantini-Selle Italia), Anthony Delaplace (Sojasun), Renaud Dion (Bretagne-Séché Environnement), Sergey Grechyn (Torku Seker Spor), Michael Hepburn (Orica-GreenEdge), Nico Sijmens (Cofidis) et, le plus dangereux, Adam Hansen (Lotto-Belisol), pointé ce matin à 1’46 » de Natnael Berhane au classement général.

L’intenable Anthony Delaplace a des fourmis dans les jambes. Il insiste plus loin, rejoint par Mikhail Ignatiev, alors que le peloton, mené sur un rythme endiablé par les coéquipiers d’Europcar, n’accorde guère plus d’une minute et demie de marge aux fuyards. Ignatiev insiste seul en tête, non sans panache, jusqu’à 20 kilomètres de l’arrivée à Marmaris, joyau de la Méditerranée face à l’île grecque de Rhodes et ancienne forteresse de Soliman le Magnifique.

Ils sont alors plusieurs à se voir beaux en s’imaginant vêtus de turquoise en lieu et place de Natnael Berhane. Ce n’est hélas plus le cas pour des coureurs tombés dans la descente du col, dont Clément Koretzky (Bretagne-Séché Environnement), victime d’une fracture de la clavicule, et Olivier Kaisen (Lotto-Belisol), touché à une cuisse. Dans les 10 derniers kilomètres, l’inévitable Mustafa Sayar (Torku Seker Spor) secoue ce qui reste du peloton dans la dernière côte, relayé par Kevin Seeldraeyers (Astana), le dauphin de Berhane. Mais les deux sont ramenés à la raison par une cohorte d’apprentis-sprinteurs qui font le lit d’André Greipel (Lotto-Belisol). Le sprinteur allemand surgit alors pour signer en Turquie sa huitième victoire d’étape en quatre participations. Natnael Berhane conserve quant à lui son avantage au classement général.

Demain jeudi, la cinquième étape reliera Marmaris à Bodrum (182,3 km).

Classement 4ème étape :

1. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) les 147 km en 3h38’47 » (40,3 km/h)
2. Nikias Arndt (ALL, Argos-Shimano) m.t.
3. Moreno Hofland (PBS, Blanco) m.t.
4. Filippo Pozzato (ITA, Lampre-Merida) m.t.
5. Michal Golas (POL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
6. Francesco Lasca (ITA, Caja Rural) m.t.
7. Geoffroy Lequatre (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
8. Nicolas Edet (FRA, Cofidis) m.t.
9. Jonathan Hivert (FRA, Sojasun) m.t.
10. Serge Pauwels (BEL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.

Classement général :

1. Natnael Berhane (ERY, Team Europcar) en 14h27’14 »
2. Kevin Seeldraeyers (BEL, Astana) à 10 sec.
3. Mustafa Sayar (TUR, Torku Seker Spor) à 12 sec.
4. Maxime Médérel (FRA, Sojasun) à 26 sec.
5. Rory Sutherland (AUS, Team Saxo-Tinkoff) à 34 sec.
6. Yohan Bagot (FRA, Cofidis) m.t.
7. Cameron Meyer (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Florian Guillou (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 38 sec.
9. Darwin Atapuma (COL, Colombia) à 40 sec.
10. Nicolas Edet (FRA, Cofidis) à 43 sec.