Anthony, quel bilan tirez-vous de votre premier Tour de France, dont vous étiez le benjamin ?
C’est un bon bilan, étant donné que l’objectif était de terminer le Tour et d’essayer de prendre part à des échappées. J’ai réussi à en prendre quatre mais ça n’a pas été au bout. J’aurai quand même tenté. Après c’est le peloton qui décide derrière nous. C’est un bon bilan pour moi mais aussi pour l’équipe Saur-Sojasun. Pour son premier Tour, elle a bien figuré avec notamment une 14ème place finale pour Jérôme Coppel. Le Top 15, qui était son objectif, est atteint.

Qu’est-ce que cela fait d’être le benjamin de la Grande Boucle ?
C’est une petite satisfaction que d’être le plus jeune. Je prends ça comme une forme de reconnaissance. Après ce n’est pas grand-chose !

Vous attendiez-vous à être au départ du Tour de France en début de saison ?
Honnêtement non. Je ne pensais vraiment pas être au départ. Vu mon âge et mon statut, je n’étais pas un leader dans l’équipe. De plus, j’ai appris ma sélection assez tard et cela a été une vraie satisfaction et une belle surprise à la fois.

Avez-vous été impressionné par quelque chose sur ce Tour de France ?
Oui forcément. Dans le Tour, tout est surdimensionné : les médias, le public, il y a tous les jours du monde sur les routes. Le niveau aussi est impressionnant, on voit que ça n’a rien avoir avec d’autres courses, tout le monde est vraiment prêt à 200 %. Tout est multiplié par dix !

Y-a-t-il des points qui vous ont vraiment plu ou même déçu ?
Ce qui m’a plu c’est déjà de découvrir cette course, elle est vraiment hors normes. Ça restera un super souvenir, avec les Champs-Elysées, le contre-la-montre par équipe, la présentation en Vendée… Ce sont des souvenirs inoubliables. Maintenant on ne peut pas dire qu’il y ait eu quelque chose qui m’ait déplu. Peut-être certains transferts qui étaient très longs et qui nous faisaient rentrer tard le soir. Ça nous faisait de grosses journées.

Quelle est l’image la plus marquante de votre Tour ?
Je pense que c’est le chrono par équipe, sur la rampe de lancement, avec tout le groupe. Etre tous soudés et unis dans l’effort c’est un truc dont je me rappellerai toujours.

Le passage du Tour en Bretagne, où vous avez longtemps couru chez les amateurs, a-t-il été différent par rapport aux autres régions traversées ?
Je retiens plutôt le moment où nous sommes passés chez moi en Normandie sur l’étape Dinan-Lisieux. C’était agréable de passer sur des routes que je connais.

Avez-vous vécu des moments difficiles pendant le Tour ?
Oui, l’étape arrivant à Saint-Flour a été très dure. J’ai aussi beaucoup souffert au Plateau de Beille. Ces deux étapes resteront les deux plus dures de mon Tour.

Pensez-vous que ce premier Tour de France va vous apporter un plus pour la suite ?
Ça apporte toujours, ça va me faire progresser, passer un cap et progresser dans mon niveau notamment pour l’an prochain.

Comment se passe l’après Tour de France ? Est-ce difficile de retourner à une vie plus normale ?
Oui, quand je suis rentré chez moi lundi ça me faisait bizarre puisqu’on a été habitué pendant trois semaines au public, aux sollicitations. On rentre chez soi et on n’a plus rien du tout. Mais je me suis vite remis dans le bain avec deux critériums, Lisieux et Camors, donc ça va.

Que retiendrez-vous de votre Tour de France ?
La magie du Tour, le public, tout ! Ça n’a rien avoir avec les autres courses.

Propos recueillis par Pierre Arz à Camors le 27 juillet 2011.