Christian, la saison 2015 s’est terminée pour vous par une mauvaise nouvelle puisque vous avez appris que vous ne serez plus directeur sportif de Giant-Alpecin la saison prochaine.
Effectivement, ma collaboration avec Giant-Alpecin a cessé avant Paris-Tours, soit un peu tard dans la saison. J’essaye de rebondir, j’ai quelques contacts. Mais ma présence dans le milieu l’année prochaine reste incertaine.

L’aviez-vous pressentie ou cette nouvelle vous est-elle tombée dessus ?
Un peu des deux. Il y avait quelques petits signes annonciateurs. Mais à vrai dire, je ne m’attendais pas à une décision aussi franche. À l’étranger, les situations sont souvent précaires. C’est ce qui amène parfois à se poser des questions. Je pensais continuer encore un ou deux ans pour passer un cap avec Giant-Alpecin. Finalement, le manager a décidé de se recentrer sur une culture purement néerlandaise avec des directeurs sportifs hollandais. C’est en tout cas la raison officielle qui m’a été donnée.

L’absence de création d’équipe complique-t-elle la donne pour que vous retrouviez un poste ?
On sait comment on vit. C’est le monde du sport. On sait que c’est très précaire, mais très passionnant. C’est pour cela que l’on fait beaucoup de sacrifices. C’est la passion qui nous fait avancer. Elle est toujours là. Comment rebondir ? On sait que ça peut s’arrêter selon les événements. Je ne m’accroche pas à tout prix. Si le destin veut que ça s’arrête, ça s’arrêtera. Parfois c’est bien de prendre un peu de recul dans cette machine infernale avec des saisons à rallonge. C’est ce qui s’était produit sur ma première expérience chez Bouygues Telecom. Cela permet de se ressourcer et de rebondir.

Votre priorité, c’est de retrouver un poste de directeur sportif ?
C’est mon métier. Mais dans deux ans j’aurai 50 ans. C’est vrai que l’idée de monter des projets peut être intéressante. Il faut voir comment évoluera ma nouvelle situation.

Serez-vous tenté de renouer avec une expérience à l’étranger ou souhaitez-vous retrouver une équipe française ?
Je n’ai pas de priorité. Les deux sont possibles. Mon expérience à l’étranger a été très enrichissante et m’a beaucoup apporté, là aussi en montant un projet. Si on se rappelle de Skil-Shimano il y a cinq ans… J’ai pu participer à ce projet, voir une autre culture. Cela m’amène à ne pas avoir de complexe quant à l’idée d’intégrer une équipe WorldTour à l’étranger. Mais rebondir en France est une idée qui me plaît également.

Rien ne dit que vous serez au départ du Tour 2016 dont le parcours a été dévoilé mardi au Palais des Congrès.
Effectivement, c’était une présentation un peu spéciale pour moi. Mais parfois au sein même d’une équipe, on n’est pas assuré d’être au départ du Tour de France. On s’y voit aussi un peu, mais sans se dire que l’on y sera forcément. J’ai découvert le parcours comme un passionné. Voir comment le prochain Tour de France s’organisera est déjà un vrai plaisir en soi.

À ce propos, quel regard portez-vous sur ce parcours 2016 ?
La première semaine est plus classique, plus simple que l’année dernière. Elle devrait engendrer un peu moins de fatigue. Mais une fois dans les Pyrénées, ce sera très exigeant jusqu’à la fin, malgré quelques étapes de transition.

Propos recueillis à Paris le 20 octobre 2015.