Vincent, le parcours du Tour 2016 dévoilé mardi est-il moins difficile que celui de cette année ?
Non, je ne crois pas. Il faudra bien sûr étudier le parcours en détail. Mais le Tour 2016 me paraît au moins aussi difficile que celui de cette année. Ça nous convient. Les organisateurs du Tour ont fait en sorte que le parcours soit dynamique, nerveux, physique. Nous sommes particulièrement contents cette année.

Avoir un chrono en côte sera un net avantage pour Romain Bardet.
C’est mieux qu’un chrono plat, en effet. Il a démontré cette année, au Tour de Romandie notamment, qu’il ne perdait pas beaucoup de temps sur les grands favoris sur les chronos difficiles. Romain a encore besoin de monter en puissance petit à petit. Il a montré l’étendue de ses qualités cette année en remportant une belle étape sur le Tour à Saint-Jean-de-Maurienne. C’est un garçon qui doit monter dans la hiérarchie mondiale en vue d’un classement général. Nous allons nous concentrer là-dessus. Romain a son tempérament d’attaquant. Il aura un beau terrain de jeu pour qu’il puisse s’exprimer. Il sera notre leader au départ en espérant un bon classement général.

L’absence de pavés vous soulage-t-elle ?
Forcément, ça ne nous mécontente pas ! C’est un beau spectacle, mais il n’en faut pas tous les ans. Il n’y a pas non plus de contre-la-montre par équipes. En ce qui nous concerne, nous n’allons pas pleurer non plus. Il peut y avoir quelques pièges en première semaine. On a vu qu’il pouvait y avoir du vent dans le Cotentin. Le Grand Départ sera magnifique, mais il faudra faire attention. La montagne arrivera vite et nous serons rapidement fixés sur ce qu’il va se passer.

C’est donc un Tour qui doit convenir à vos coureurs.
En 2016, le Tour est particulièrement bien taillé pour que l’équipe Ag2r La Mondiale s’exprime le mieux possible. C’est un Tour pour les grimpeurs et pour des garçons qui savent prendre des initiatives. Il y a pas mal de cols difficiles avec des descentes derrière. Habituellement, il y a toujours un massif, les Pyrénées ou les Alpes qui sont évitées. Là, les deux sont difficiles. Le contre-la-montre de 37 kilomètres peut permettre de faire des différences. Mais il y aura beaucoup de solutions derrière pour tenter de déstabiliser celui qui aura le maillot jaune à ce moment-là.

Les sprinteurs quant à eux semblent délaissés.
Il en faut pour tous les goûts. Le sprint est un exercice particulièrement intéressant. Mais c’est vrai que les grandes légendes du Tour de France se sont écrites dans les étapes de montagne. On a pu voir que le Giro et la Vuelta font également la part belle à la montagne.

Que vous évoque la montée du Ventoux le 14 juillet ?
Il y aura une ferveur populaire incroyable, comme toujours sur le Ventoux. On peut s’attendre à une liesse populaire surdimensionnée. Mais ce n’est pas parce que c’est le 14 juillet que les coureurs miseront tout dessus. C’est une étape que tous les protagonistes voudront gagner. Avec notre équipe et nos qualités, on sera capables de jouer sur ce terrain.

Êtes-vous favorable au maintien des bonifications ?
Ça apporte un peu de dynamisme. Cela permet aussi aux leaders qui se battent pour le classement général d’aller grappiller dix secondes par ci, six secondes par là. C’est toujours bien car on sait que parfois ça ne se joue pas à grand-chose.

Propos recueillis à Paris le 20 octobre 2015.