Dave, où en est Bradley Wiggins avant d’aborder le Giro ?
Physiquement, il se sent bien. Au Tour du Trentin, il a bien roulé. C’est dommage qu’il ait eu un problème mécanique car cela aurait été intéressant de le voir par rapport aux meilleurs dans une étape qui était très difficile. Les pourcentages étaient très élevés et il y avait des passages extrêmement pentus. On aurait bien voulu voir Bradley et Vincenzo Nibali face à face parce que l’Italien est en grande forme. Il est assez impressionnant.

Est-il prêt pour le Tour d’Italie ?
Je pense qu’il est dans les temps. Il est prêt physiquement et il va prendre le départ du Tour d’Italie avec une grande motivation. Il a vraiment envie de faire de très belles choses sur cette course. Avec Bradley, si on voit qu’il est bien mentalement, ça veut souvent signifier qu’il est très fort physiquement. On l’espère tous.

Peut-il vraiment rivaliser avec Vincenzo Nibali ?
On verra, mais je pense que oui. Le fait qu’il y ait des bonifications est assez intéressant pour nous. Ça peut être très important pour remporter le Giro. Je pense que le parcours sera aussi à l’avantage de Bradley. Il y aura des pentes très raides et de longs contre-la-montre. Mais, le Giro est toujours une course particulière. Il faut être très concentré. On n’est jamais à l’aise. Les choses peuvent très vite tourner. Il se passe chaque année beaucoup d’actions et de rebondissements. Il faudra être attentif toute la journée, et ce lors de chaque étape. Je pense que la course sera intéressante à plus d’un titre.

Le parcours de cette année lui convient mieux qu’en 2012 ?
Peut-être, oui. Comme toutes les courses par étapes, il faudra regarder où on pourra prendre du temps aux adversaires et où il ne faudra pas en perdre. C’est ce qui modifie notre stratégie. Il y a des moments où on devra se contenter de suivre et d’autres plus propices pour attaquer. Là, nous devrons prendre l’avantage sur les autres équipes. C’est celui qui arrive le mieux à jouer avec ce paramètre qui s’imposera. Nous, nous sommes très attentifs à cela.

Est-il obsédé par ce Tour d’Italie ?
Oui. Bradley est obsédé par le cyclisme depuis qu’il est tout petit. Alors, pour lui, le Giro signifie beaucoup. C’est une course qui lui tient très à cœur. Il en a fait une obsession. C’est devenu un sentiment assez fort. Je sais qu’il est très motivé.

Êtes-vous tout aussi confiant avant ce Giro qu’avant le Tour de France 2012 ?
Oui. Je pense qu’on a fait le nécessaire pour réaliser la meilleure course possible. Il n’y a pas de raison qu’il y ait des problèmes. Mais, une course de vélo reste une course de vélo. On peut chuter après deux jours de course dans la zone neutre. On ne sait jamais ce qui peut se passer. C’est ça qui est beau dans une course. Je pense que c’est ce suspense qui fait venir le public aux bords des routes. Plus longtemps, il y en aura dans ce Giro, mieux ça sera. Enfin pour les spectateurs, pas pour moi !

Propos recueillis par Pol Loncin à Ans le 21 avril 2013.