A la sortie d’un stage avec Ag2r La Mondiale en montagne et actuellement sur le Critérium du Dauphiné, Dimitri Champion termine bien sa semaine rhônalpine, avec une 4ème place hier avant la grosse étape de l’Alpe d’Huez aujourd’hui. Deux semaines avant de remettre en jeu le titre de champion de France qui a relancé sa carrière, le Charentais a confié ses sensations dans une interview à retrouver sur son site Internet toujours riche en informations : www.dimitrichampion.com

Dimitri, nous sommes au mois de juin, un mois au cours duquel vous arrivez souvent en forme. Quel est votre état d’esprit cette année ?
C’est sûr que l’on rentre dans une période que j’affectionne particulièrement mais il est aussi certain que j’ai plus de pression qu’en 2009. Le fait que j’aie le maillot de champion de France sur le dos, je sais qu’on m’attend au tournant. Mais la forme est là et je suis confiant pour le reste de la saison.

Justement, on est à peu près à mi-saison et on a souvent vu le collectif Ag2r La Mondiale aux avant-postes en ce début de saison. Vous aussi mais il manque encore la victoire…
On a un bon collectif dans l’équipe, les coureurs s’entendent bien, chacun fait sa part de travail et cela permet à l’équipe d’avancer dans le bon sens. Malheureusement, nous ne sommes pas récompensés à la hauteur de nos efforts collectifs. C’est frustrant ! On continue donc dans ce bon chemin et cela va payer à un moment car on le mérite. De mon côté, mon début de saison est à l’image de celui de l’équipe. C’est la même idée mais je ne change rien et j’espère que là aussi ça va payer.

De grandes échéances arrivent en juin avec actuellement le Critérium du Dauphiné puis le Championnat de France. Quelle a été votre préparation ?
Je n’ai effectué aucun changement dans ma préparation. J’ai adopté la même cette année que les années précédentes. On vient de boucler un stage avec l’équipe en montagne au cours duquel j’ai travaillé spécifiquement le chrono. J’ai aussi fait un travail avec l’équipe pour le Dauphiné, qui me sert de préparation pour le Championnat de France. Ce sera à moi ensuite de bien récupérer pour les France. Si j’ai bien récupéré cela devrait bien se passer.

Ce stage avec l’équipe Ag2r La Mondiale en montagne était donc une base de préparation pour les grosses échéances de juin et juillet ?
Ce stage a été très positif tant au niveau du travail qu’au niveau collectif. Le groupe est bien soudé, la bonne entente est bien présente même si on sent un peu la pression des grosses échéances chez chacun.

Vous clôturez une année en tricolore. Quel souvenir garderez-vous ?
Sans hésitation, c’est la reconnaissance du grand public. Les gens sont fiers de rouler avec moi et ont un œil averti sur le champion de France. Les reconnaissances lors d’invitations notamment ont été nombreuses et c’est là que l’on sent encore plus l’engouement vis-à-vis du maillot. Par exemple, un jeu en cours sur mon site Internet rassemble un nombre inattendu de participants. C’est un exemple concret de l’engouement envers le maillot tricolore.

Sur le plan personnel, ce changement de statut n’a pas été trop dur à gérer ?
C’est vrai qu’il faut être disponible auprès du public et parfois c’est difficile car le public ne comprend pas toujours que l’on doit aussi récupérer. J’ai tenté de gérer au mieux mon statut et d’une manière globale je pense que j’ai donné une bonne image du champion de France.

Une forte pression risque d’être présente avant le Championnat de France et pendant la course. Comment pensez-vous la gérer ?
C’est sûr que je vais avoir la pression mais je pense que je vais laisser faire la course puis on verra comment cela se passe dans le final. C’est à moi de gérer la pression de la course pour qu’elle tourne à mon avantage. Les autres coureurs me surveilleront, me suivront de près, donc c’est à moi d’assurer la bonne gestion de la pression de la course vers un éventuel doublé.

Vous aviez créé la surprise en 2009 en remportant le titre devant des équipes ProTour alors que vous étiez en continental. Les médias risquent eux aussi de vous mettre une pression avec de nombreuses sollicitations les jours qui précèdent la course de Chantonnay ?
Ca c’est certain mais je n’hésiterai pas à mettre de côté les sollicitations pour me préparer au mieux et ainsi récupérer. Je ferai le « tri » dans les sollicitations afin de ne pas dépenser toute mon énergie dans les médias, j’aurai bien le temps après de répondre aux différentes interviews.

Chrono ou course en ligne, quel est le principal objectif du Championnat de France ?
Les deux ! J’ai toujours bien brillé dans le contre-la-montre, même si j’ai été moyen ces deux dernières années où j’aurais pu mieux faire je pense. Les deux sont des objectifs comme à chaque fois que je les ai préparés. En tous cas je me suis préparé pour les deux.

Vous connaissez bien le circuit de Chantonnay pour vous y être déjà imposé en 2006 chez les amateurs. Que vous inspire le circuit ?
C’est un parcours typique d’un Championnat de France, même s’il a un peu changé depuis que j’ai gagné. C’est un parcours usant digne d’un Championnat et je sais qu’il va bien me convenir. Après on verra le déroulement de la course.

Propos recueillis par David Allais.