Jimmy, comment avez-vous abordé la période hivernale, avez-vous modifié certaines choses avec votre nouvel encadrement ?
Non, pas grand-chose. J’ai passé un assez bon hiver, ayant coupé de bonne heure après une chute au mois d’août. J’ai repris l’entraînement très tôt, j’ai super bien bossé cet hiver, même si pour l’instant ça ne se voit pas avec les résultats. C’est comme ça, je ne suis pas encore complètement opérationnel. Mais j’ai passé un bon hiver et j’attends maintenant d’avoir des résultats.

Votre arrivée dans l’équipe s’est-elle bien déroulée et comment avez-vous vécu votre entrée au sein d’un nouveau groupe ?
Ça s’est bien passé. Je connaissais déjà pas mal de mecs pour avoir été en équipe avec certains, comme Maxime Bouet et Anthony Ravard chez Agritubel. Et puis il y a des coureurs que je croise depuis quand même un paquet d’années donc même si je n’avais jamais été en équipe avec eux je les connaissais. Ils connaissent mon état d’esprit et j’ai été vite intégré dans le groupe.

Pour quelles raisons n’avez-vous pas poursuivi l’aventure au sein de l’équipe Saur-Sojasun ?
Tout simplement parce qu’il n’y avait pas de proposition de contrat pour 2012. J’ai dû trouver une autre équipe et nous sommes vite tombés d’accord avec Ag2r La Mondiale. Nous avions des intérêts communs, voilà comment ça s’est fait.

Comment avez-vous vécu votre non-sélection pour le Tour de France 2011 ?
On est forcément frustré de ne pas être au Tour de France mais c’est comme ça. Des choix ont été faits. Je suis un salarié, je dois respecter les choix du patron, point barre.

Comment allez-vous gérer la saison au sein d’une équipe Ag2r La Mondiale qui comprend déjà des sprinteurs comme Ravard, Mondory, Belletti et Hinault ?
Nous sommes des coureurs intelligents. Sébastien Hinault sait qu’il est là pour emmener les sprints, c’est quelque chose qu’il sait très bien faire, il a acquis de l’expérience avec Thor Hushovd, donc nous verrons avec le temps. Avec Anthony Ravard et Manuel Belletti, nous allons nous croiser sur quelques courses mais généralement l’équipe sera présente sur trois fronts. Nous serons souvent séparés, et lorsque nous nous croiserons nous nous mettrons au service de celui qui est le mieux.

Sur quels objectifs allez-vous fonder votre saison 2012 ?
Je garde un peu la même philosophie que les autres années. J’essaie d’être régulier tous les ans, avec pour gros objectif le Championnat de France de Saint-Amand-les-Eaux, sur un circuit pour sprinteurs. Ce sera l’objectif majeur de ma saison. Si je le réussis, beaucoup de choses en découleront, comme une participation au Tour de France et aux Jeux Olympiques. Forcément, le 24 juin sera une date extrêmement importante pour moi.

Vous avez effectué votre début de saison sur le Tour de San Luis, comment s’est déroulée cette course pour vous et avec quelles sensations ?
Ça s’est déroulé correctement. J’ai pu constater la qualité de mon travail hivernal. Il ne m’a manqué qu’un petit truc pour pouvoir jouer la gagne (NDLR : une fois 4ème, deux fois 5ème). Mais c’était la première course, il n’y avait pas de quoi s’affoler. A mon retour en France, je constate que je suis un peu en-deçà de mes espérances. Je suis gêné par le froid, comme les autres, mais avec le désavantage d’être asthmatique. Dès que je produis un effort, mes bronches se rétractent et je suis vite à fond. C’est pourquoi je n’arrive pas à disputer les sprints comme je le voudrais.

Vous avez débuté en Argentine et avez déjà couru au Qatar. Quels bénéfices tire-t-on de ces épreuves exotiques ?
Leur avantage, c’est le soleil tout simplement. Elles permettent d’accumuler des kilomètres dans de bonnes conditions avant d’arriver en Europe. Quand on rentre en Europe, même si les conditions ne sont plus les mêmes, on a déjà un petit coup d’avance sur certains. Même si désormais, 80 % des coureurs reprennent en Australie, en Argentine ou au Qatar, ce qui fait que nous sommes quasiment tous sur un même pied d’égalité.

Propos recueillis à La Ciotat le 12 février 2012.