Jonas, pouvez-vous nous situer l’activité et le rôle d’Optum dans le team ?
Optum est une société qui intervient dans la santé et le bien-être. Elle est basée à Minneapolis, Minnesota. L’activité n’est pas l’assurance, mais en gros tout ce qui contribue au bien-être des gens. Le sport en fait évidemment partie. Ils ont été nos partenaires depuis deux ans, comme petit sponsor de Kelly Benefit Strategies. L’an dernier, ils sont devenus copartenaires principaux. Cette année, l’équipe a le nom d’Optum, qui est le sponsor numéro un.

Vous êtes une équipe continentale américaine, quel est votre programme annuel ?
Le programme est axé sur les principales épreuves d’Amérique du Nord. Nous nous focalisons sur le Tour de Californie, l’USA Pro Challenge bien sûr, le Championnat US, les courses 1.1 et Hors Catégorie… Au-delà, vu que nous avons des coureurs canadiens et américains, les championnats nationaux en ligne et contre-la-montre sont importants. On est aussi présents sur des épreuves internationales pour avoir l’occasion de se confronter aux meilleures équipes et meilleurs coureurs et progresser au mieux.

Quelque part, le dilemme pour vous c’est d’être présents en Amérique pour marquer des points à l’UCI America Tour ou aller en Europe pour progresser encore plus sportivement…
C’est important pour nous de marquer des points au classement UCI America Tour. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur les épreuves du calendrier américain. C’est aussi la raison pour laquelle nous sommes qualifiés pour le Championnat du Monde contre-la-montre par équipes. Il y a aussi toutes les plus petites courses aux Etats-Unis, car notre sponsor est américain (NDLR : sur les épreuves, Otum accueille ses principaux clients, des entreprises qui souscrivent des programmes « bien-être » à rouler, rencontrer les coureurs, partager les expériences et apprendre ou découvrir les bienfaits du sport). Nous sommes axés sur les Etats-Unis, mais trois-quatre fois par an, nous traversons les océans.

Justement, quand et où serez-vous en Europe ?
En septembre, nous serons en Europe, même si tout n’est pas fixé. D’abord, aux Pays-Bas puis sur le Chrono Champenois le 9 septembre, au duo Normand et au Championnat du Monde contre-la-montre par équipes. C’est ce qui est déjà fixé.

Optum, c’est aussi une équipe féminine ?
Oui, nous avons l’équipe féminine numéro une sur le continent américain. Nous avons onze filles, cinq Canadiennes dont deux étaient aux Jeux de Londres, et six Américaines.

Sur le Tour du Colorado, quelle est votre ambition ?
Quand on est confrontés aux WorldTeams, nous devons être agressifs, saisir notre chance, ne pas attendre les grosses étapes de montagne ou les sprints. Nous aimons être dans les longues échappées, celles qui permettent aussi d’être bien placés au classement de la montagne, voire aussi les sprints intermédiaires. Ici nous avons deux coureurs très rapides au sprint, ils vivent tous les deux en altitude. Je pense qu’ils seront là sur la cinquième étape, Breckenridge-Colorado Springs. Encore une fois, nous voulons être représentés dans toutes les échappées, pourquoi pas jouer un maillot de leader, et aussi jouer la dernière étape, celle du contre-la-montre à Denver, avec Tom Zirbel.

Vous avez été vous-même un bon coureur, présent aux Jeux de Sidney pour l’équipe américaine, quelle est votre opinion sur une épreuve comme le Tour du Colorado ?
L’appréciation du cyclisme aux Etats-Unis est complètement différente de celle de l’Europe. Chez vous, le cyclisme fait partie de la tradition, c’est un sport populaire. Aux Etats-Unis, ce sport devient populaire, c’est super d’avoir de tels événements avec la télé, un engouement populaire énorme, et c’est bon pour les sponsors qui croient au vélo. Les Tours de Californie, de l’Utah et du Colorado sont d’excellents événements et on espère en avoir encore plus comme ça dans les années à venir.

Vous êtes originaire du Colorado, on peut penser que vous avez pointer des étapes, lesquelles ?
Celle que nous avons particulièrement pointée, c’est la sixième étape, Golden-Boulder, une étape très difficile, avec beaucoup de monde. Là, les gens sont fous de vélo, le public va être si nombreux que la course va être folle, difficile à lire, on n’aura jamais vu ça en Amérique du Nord, ça va être particulièrement excitant.

Propos recueillis à Montrose le 21 août 2012.