Jonathan, la victoire de Ramunas Navardauskas à Bergerac a-t-elle sauvé votre Tour de France ?
Oui, notre Tour de France a été difficile. Nous avons perdu notre leader Andrew Talansky, avons connu beaucoup de chutes et souffert de malchance. Mais les coureurs et l’encadrement ont toujours eu le moral. La volonté de batailler chaque jour n’a jamais été affaiblie. Au contraire, cela est allé crescendo. Nous avons cherché toutes les opportunités. Cela s’est concrétisé avec la victoire de Ramunas Navardauskas où le plan et la stratégie ont été respectés.

Ce jour-là, aviez-vous anticipé que l’échappée matinale serait reprise ?
Oui, l’objectif était de travailler pour Ramunas. Il était préférable d’avoir quelqu’un dans l’échappée, en l’occurrence, Tom-Jelte Slagter, pour garder de l’énergie et faire l’effort au bon moment. Ramunas sprinte aussi très bien. Nous ne savions pas s’il fallait attaquer ou s’il fallait attendre le sprint en petit comité. Ce n’est pas forcément le cas dans un sprint massif, mais il peut aller très vite dans un sprint à cinquante coureurs. C’était risqué de lui dire d’attaquer. Il se sentait bien et c’est lui qui nous a dit qu’il préférait attaquer. Avec le final tortueux, c’était la meilleure décision.

Votre grande déception est-elle de n’avoir personne dans le Top 10 ?
Quand nous avons perdu Andrew Talansky, c’était une déception. Il a eu de la chance quand il a remporté le Critérium du Dauphiné, mais il avait le même niveau que Nibali, Froome et Contador. Physiquement, il a abordé le Tour de France en meilleure condition. Je pense vraiment qu’il aurait pu faire un Top 5, voire un podium. C’est dommage qu’il n’ait pas rallié l’arrivée. Mais Contador, Froome et beaucoup d’autres peuvent se dire la même chose.

Quel est le fait marquant que vous retiendrez de ce 101ème Tour de France ?
J’aime beaucoup la révélation des jeunes coureurs français. J’ai connu une mauvaise période du cyclisme. Quand j’étais chez Crédit Agricole, l’équipe avait l’intention de rester propre. Cette époque du début des années 2000, juste après 1998, était une époque très difficile pour les coureurs français qui ne pouvaient pas être au plus haut niveau sur le Tour. C’était quelque chose de difficile à voir. Que Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud aient fait un bon Tour de France est un excellent signal pour le cyclisme. Je suis très content de voir cela.

Quelle sera l’orientation de l’équipe pour la Vuelta ?
Nous alignerons Andrew Talansky, Daniel Martin et Ryder Hesjedal. Ce sera une équipe pleine de talents. Nous allons au Tour d’Espagne avec l’ambition de le gagner. La stratégie sera compliquée à mettre en place avec trois leaders. Andrew n’aura pas le niveau qui était le sien au Dauphiné. Le leader sera probablement Dan Martin.

Les rumeurs sont allées bon train sur le Tour de France quant à l’avenir de votre équipe. Qu’en est-il exactement ?
Nous allons continuer l’an prochain et pour trois années supplémentaires. Garmin continuera comme partenaire, mais ce ne sera sans doute pas le sponsor-titre. Nous avons quelques possibilités. Nous allons communiquer toutes les informations dans les deux semaines qui suivent la fin du Tour de France.